Millencolin (+ Hogwash + Templeton Pek) au Divan du Monde (16.02.2016)

Années collège, lycée, après-midi skateboard entre potes, le tout sur fond de skate-punk. On est beaucoup à avoir vécu ces précieux moments, et dans les playlists et les CD gravés qu’on se refilait sous le manteau à l’époque, il y avait forcément du Millencollin, parmi les Papa Roach et autres Bad Religion. D’autres étaient peut-être moins le nez dehors, mais auront quand même été happés par la vague en jouant à la série de jeux Tony Hawk par exemple. Bref, Millencollin, c’est un bout de la jeunesse de chaque spectateur présent ce soir au Divan du Monde. Retour nostalgique à l’époque de nos baggys, dans une ambiance chaleureuse et énergique.

 

Hogwash
 

Ce sont les petits Français de Hogwash qui ont l’honneur d’ouvrir la soirée organisée par leurs héros. Petits ? Pas tant que ça : avec trois albums et un EP au compteur, les Franciliens sont sur le circuit depuis plus de 15 ans. Comme le rappelle d’ailleurs malicieusement Florian en milieu de set : "Ça fait 15 ans qu’on fait la même chose… peut-être qu’un jour ça va marcher ? "

Le style de Hogwash nous met directement dans le bain des Millencollin et consorts : shorts et casquettes, voix harmonisées et rythmes entraînants, c’est une promenade en skate sur Venice Beach qui s’offre à nous. Le leader Florian est charismatique, et très à l’aise sur scène : il joue habilement avec les quelques photographes présents dans le pit, et affiche une motivation sans limite.

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Sur "We Have To Go Back", on remarque de belles harmonies à trois voix, qui définissent bien le style du quatuor : Rafik (guitare) et Victor (basse) accompagnent le leader dans les mélodies, en prenant parfois, et à tour de rôle, la voix de tête. Seul le batteur semble un peu en retrait, tant il est appliqué sur son jeu. Mais après quelques recherches, on comprend mieux cette attitude : il s’agit d’un batteur de session, qui a rejoint Hogwash au pied levé, après que le batteur habituel Cham a été touché à la jambe lors des attentats du Bataclan. Bien heureusement ce dernier va bien et sera de retour au plus vite. On revient donc sur notre avis, et on tire notre chapeau au batteur présent ce soir, qui a du assimiler le répertoire du groupe à vitesse grand V !

Le son s’améliore grandement, au fur et à mesure que le rythme des titres monte en flèche : le public commence à se lâcher un peu au son des titres qui, s’ils sont un peu répétitifs sur le papier, restent une valeur sûre sur scène.

Jolie découverte donc, avec un set solide et efficace de 30 minutes : on souhaite aux Hogwash de continuer pendant 20 ans encore, et qu’en effet, ça finisse par marcher encore plus !

 

Templeton Pek


On passe un petit cran dans la lourdeur et les sonorités sombres, avec les Anglais de Templeton Pek. Avec une balance bien équilibrée, le tout début apr une intro parlée sur bande assez inhabituelle et inattendue de la part d’un groupe affilié au style plutôt punk. Après cette bande pesante et posant une ambiance torturée, les musiciens déboulent pour un set plus musclé que les deux groupes qui les encadrent.

La voix par exemple se fait plus agressive, et rappelle par moments la voix cassée de The Offspring, ce qui tranche avec les chanteurs de Hogwash et Millencolin. La partie instrumentale est en revanche plus lourde et rentre-dedans que ce proposent les californiens de Offspring justement. Rapidement, le titre "Barriers" apporte une belle construction chargée en gros son, et se révèle plein de belles trouvailles rythmiques. Contretemps nombreux à la batterie, gros groove à la basse - ce qui d’ailleurs manquait souvent chez les punks -, le rendu s’en trouve très dynamisé.

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Après la surprenant "30 seconds song" annoncée par le frontman, qui effectivement ne dépasse pas la demi-minute de cris façon metalcore, on se dit que la musique du combo est efficace, et que la variété est de mise, fait rare dans le style pratiqué. Malheureusement, "One More Enemy" vient nous faire mentir et donne la sensation de tourner en rond.

Bien heureusement, l’ambiance repart peu après, et les premiers petits pogos apparaissent timidement dans un pit quasiment plein à ras bord. Cela donne du baume au coeur au bassiste chanteur Neal Mitchell, qui saute dans la fosse, puis monte au balcon pour jouer parmi les spectateurs, penché au dessus de la rambarde. Le set est dignement dédié à Millencolin, qui avait emmené les Anglais pour leur première tournée il y a 8 ans.

Le concert s’achève par l’explosif "Damage Control", une bien belle façon de clôturer un bon moment de découverte.

Setlist :
Trial And Error
Barriers
What are You Waiting For?
One More Enemy
Slow Burn
Skylines
Clarity
Damage Control

 

Millencolin
 

Le point culminant de la nostalgie arrive, avec la tête d’affiche de ce soir. Une sirène se déclenche, pour introduire l’arrivée de nos skate-punks préférés, le tout dans une ambiance rouge, bien sûr.

Dès les premières notes de "Egocentric Man", la folie se déclenche dans le pit. Pogos et slams, telle sera la teneur principale de l’heure et quart qui va suivre. Les pintes en plastique, vides ou pas d’ailleurs, volent en tous sens dans le n’importe quoi général qui s’agite frénétiquement au son des guitares. Le sons est très propre, et seul le son de la grosse caisse, au côté tranchant bizarrement typé death metal, est critiquable.

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Les musiciens sont dans le bain dès leurs premiers accords, et les sourires sur leurs visages ne trompent pas : ils sont heureux d’être sur scène et prennent leur pied. Rapidement, Nikola Sarcevic prend la parole avec son léger accent suédois, et se fend d’un "c’est génial d’être à Paris" qui sonne un peu faux. Pourtant, son sourire semble sincère quand il explique que ça fait déjà cinq ans - et non 17, comme le plaisante le guitariste - qu’a eu lieu leur dernier passage par la capitale.

Matthias Färm, le guitariste justement, déploie un excellent jeu de scène, est dynamique, mobile, et très au contact du public. Son alter ego Erik Ohlsson re révèle en revanche plus mou et distant, malgré un côté joueur et solide bien réel.

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Certains des morceaux sont de vrais moments de communion, et les refrains y sont repris à l’unisson par un Divan du Monde déchaîné : on pense en vrac à "Happiness For Dogs", "Salent Suicide", ou encore "Dance Craze", présentée comme "burlesque et grotesque", en français s’il vous plait. Ce dernier est d’ailleurs le seul titre du premier album des Suédois à être interprété, avec "Mr. Clean", qui clôt le set principal en beauté.

Les titres du nouvel effort de Millencolin, True Brew, ne sont pas oubliés, à commencer par le morceau éponyme, au tempo soutenu, et dont les mélodies font mouche. Ce sont donc pas moins de six titres de ce nouvel opus qui sont interprétés. Parmi celle-ci, on note en particulier "Autopilot Mode", où le groupe tente de lancer un circle pit sans réel succès, ce qui est avec le recul compréhensible vu le contenu presque celtique du morceau. Tiré du nouvel album également, "Bring Me Home" est mis à profit par tous pour reposer jambes et épaules, en reprenant à tue-tête et a capela un refrain taillé pour l’occasion. De même, "Sense & Sensibility" et son refrain à base de "ah ah ah" est idéal pour la scène, et même les fans les plus anciens et peu au fait de la nouvel galette ont pu y participer sans effort.

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Lorsque le set principal s’achève, tout le monde prend un bref repos bien mérité, y compris le roadie que nous appellerons le "préposé aux slams". Sans pit photo, et avec des musiciens visiblement peu emballés à l’idée de recevoir de la visite sur scène de la part des slammeurs, ce pauvre roadie s’est donc retrouvé chargé de repousser ces derniers dans la fosse depuis la scène. Ce qui en plus d’être dangereux pour les spectateurs, doit être assez usant et peu gratifiant… Mais passons !

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En guise de rappel, punk oblige, ce sont cinq titres qui sont joués - soit une dizaine de minutes au compteur : on taquine, mais pas tant que ça ! Cinq titres qui laisseront à nouveau la fosse sans répit, d’autant plus que le morceau "Silent Suicide" est celui au tempo le plus haut de la soirée. Les musiciens annoncent qu’il faut vraiment qu’ils passent plus souvent par la capitale, et achèvent leur prestation par le très attendu "No Cigar", qui a bercé les heures de planche à roulette virtuelles de nombreux spectateurs il y a de ça quinze ans.

Dur retour à la réalité vers 22h20 : nous sommes en 2016, on a tous vieilli. Mais heureusement notre esprit d’ado peut toujours être ressucité le temps d’une soirée, et qu’est-ce que ça fait du bien ! Prochaine étape ? Sum 41 au Trianon dans quelques jours pour retrouver cette énergie de notre jeunesse !

Setlist :
Egocentric Man
Penguins & Polarbears
Twenty Two
Fox
Sense & Sensibility
Happiness for Dogs
Bullion
Man or Mouse
True Brew
Dance Craze
Olympic
Bring Me Home
Cash or Clash
Autopilot Mode
Duckpond
Mr. Clean

Rappel :
Black Eye
Ray
Silent Suicide
Lozin' Must
No Cigar

Merci à Alternative Live pour cette belle soirée.

Photos © 2016 Rodolphe Goupil - site web

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