Mustang, Entracte Twist & Chinese army au Supersonic (19/10/16)

C'était la rentrée des scènes parisiennes pour les Mustang ce 19 octobre. Et comme au Supersonic, on peut venir accompagné d'au moins de deux potes ou plutôt de deux bandes de potes ; les Mustang ont rallié dans la course d'autres amateurs de rock classieux et hargneux. Les p'tits gars de Entracte Twist et le duo de Chinese Army. Encore une très bonne soirée dans ce lieu qui se classe parmi les plus pointus et les plus sympas de Paname en prog rock n'roll !

S'appeler Entracte Twist et jouer les ouvreurs de la soirée, avouez que c'est paradoxal… Et ne pas nous avoir offert une once de twist durant leur set, c'est limite provoc ! On arrête tout de suite les frais avec les intros faciles de chroniqueur en mal d'inspiration et on cherche plutôt les points communs entre nos jeunes rockers parisiens et Mustang. Du rock, in french, une référence commune avec "Suicide" et surtout une belle énergie sur scène ! Maxence, le frontman / guitar a physiquement, un je ne-sais-quoi, d'un Dylan jeune, mais que l'on aurait branché direct en 3000 volt ! Il va cravacher tout le set de son phrasé nerveux, sans ménager sa guitare. Pas d'échappée solitaire pour autant ; ses complices resteront sans peine, à sa hauteur tout aussi hargneux. Ils n'attendent que deux titres pour balancer leur tubesque "Christine Young" hommage adolescent à une starlette porno des nineties. Férus de SF, Entracte Twist cite également J.G Ballard, avec "Crash", morceau un poil plus calme mais dont l'intro, potards à donf, me fait tout de même vibrer le jean (n'y voyez aucune allusion salace ; je m'étais parfaitement remis du tribute à Christine la jeune…). Après nous avoir offert deux nouveautés "Hors service" et "Metawawe", ils nous balancent à point nommé "Vitesse constante" et enchaînent avec un lapidaire "Amour amour". "38 special" qui suit, est paradoxalement plus cool, presque pop… Après nous avoir plongé dans l'effervescent "Aquaboulevard", les Entract Twist nous secouent par leur "Explosion en Chine"; éparpillés façon puzzle aux quatres coins de la Grande Muraille les chinois de Dutronc ! Pour le rappel, c'est Stanislas de Miscault, l'autre guitariste qui prend le lead vocal et le gars Stan s'en sort avec brio.

Oan Kim et Benoit Perraudeau, respectivement chanteur / clavier et guitariste, sont donc Chinese army, une armée chinoise à eux seuls, mais en moins militaire côté orga. Oan Kim peine à brancher l'imposant rack d'effets à son clavier et il faudra quelques tests de l'ingé son pour que Chinese Army se mette en ordre de marche… Après ce petit moment de flottement, Oan Kim nous délivre une petite intro guillerette au clavier tandis son co-pilote attaque sec à la gratte. Entre deux accords plaqués sans ménagement, Oan Kim chante ses mélopées angliches tel un Roy Orbinson sous ecsta. Mais c'est plutôt à Alan Vega qu'il fait songer avec ses mouvements convulsifs et fébriles, un rien statique du coup le Oan Kim. Est-ce pour cela que Benoit Perraudeau en fait lui des caisses à la guitare… Ne soyons pas trop sévère ; pas facile d'assurer le show à deux ; il faut bien en donner pour son argent au public ! Pas de doute, il est réellement habité Oan Kim, lui qui célèbre "The narcissist" dans un de ses titres. A tel point qu'il s'enlise dans une interminable intro, perdant du coup une partie du public. Mais il le rattrape à la volée avec un morceau soul de toute beauté, où il fait une belle démonstration de sa voix puissante. Il termine son set en se vengeant sauvagemment de l'affront fait par son clavier en début de set. Il l'a littéralement martyrisé, un vrai Pete Thowsend des keyboards !

Pas du jeu les Mustang de nous balancer en pleine face et sans prévenir l'inédit "Karaboudjan" - un instru plus rock n'roll, tu meurs -, j'en ai carrément oublié de filmer cette entrée en matière va va voum ! Et Jean Felzine de nous jouer dans la foulée, son crooner faussement crâneur, mais véritable "Oiseaux blessés". Il s'en donne à coeur joie sur sa Gretsch immaculée, jouant au coude à coude avec Johan Gentile le bassiste tandis que Rémy Faure martèle ses fûts avec une frappe chirurgicale. Deux morceaux à peine, et on sent déjà l'osmose et le plaisir de jouer ensemble de ce trio qui, bien qu'ils aient indubitablement un "sens des affaires" bien groovy, n'a pas la juste reconnaissance qu'il mérite. Et qu'on tente pas de mettre ça sur le dos de "Johanna" auquel le titre suivant rend un hommage malicieux, le duo qu'ils forment Jean et elle, à la ville comme à la scène, est une sorte de versant pop, mais forcémment plus sage de Mustang. Merci les gars pour cet autre inédit "Salauds de pauvres", un titre à l'ironie toute audiaresque - "Ces salauds de pauvre qui ne pensent qu'à l'argent" - et mené avec un tel panache ! Jean fait ensuite une démo de ses talents au clavier pour "Anne-Sophie" avant de scander un autre nouveau titre, le rageur "Je ne donne pas cher"… "Dis-moi merde" Jean, si je répète à nouveau que vous n'avez pas été avare d'inédits ! C'est Rémy qui revient l'honneur de lancer "Boo-hoo", ce qui ne vous a nullement empêché de nous balancer ensuite vos tubes, du "Pantalon" en passant par votre "Princesse aux petits pois" ! J'ai vécu des hauts ce soir-là au Supersonic, comme bon nombre de personnes ; vivement le prochain rodéo avec Mustang

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