This is England au Secret Place de St Jean de Védas (10-11.03.17)

Il y a 40 ans, le 8 avril 1977, The Clash sortaient leur premier album studio. Quelques mois plus tard les Sex Pistols livraient le leur. Avant cela, avant le studio, la galette de cire et l’immortalité, les deux groupes s’étaient retrouvés sur les mêmes scènes, et tout particulièrement les 21 et 22 septembre 1976, au tout premier festival de musique Punk, le 100 Club Punk festival.
41 ans plus tard nous voilà à St Jean de Védas, dans une sombre zone industrielle, où, planqués entre deux hangars et des vendeurs de camions (situation 
idéale pour faire péter les Dbs), au Secret Place, du 10 au 11 mars 2017 s’est tenu le festival «This is England» réunissant tout ce qu’il y a de punks, de skin-head SHARP, de rude boys pour deux soirs de concerts particulièrement chargés :

JOUR 1
 

GONNA GET YOURS
 

Pour commencer la soirée, c’est les Gonna Get Yours qui ont fait le voyage depuis Saint Ouen. Sur scène avant l’arrivée du groupe se trouvent déjà deux guitares, une basse Rickenbaker, la batterie, et une écharpe Heineken nouée à un pied de micro.
Une grille basse sépare la scène du public, on peut s’attendre à tout !

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C’est un Punk rock saturé, chanté avec le public qui connait par cœur les paroles, baigné d’une lumière rouge, qui nous est balancé.
Un Punk énervé, pogo dans la tête, et nous nous accrochons à la grille, pour être au plus près du chanteur qui de son côté a grimpé dessus pour nous tendre le micro. Une guitare fait le riff, l'autre la mélodie. La batterie joue un break militaire.
Avec le son hyper saturé, il est difficile de saisir ce que raconte le chanteur, mais l’énergie est là, le rythme rapide, seul manque au tableau l'accent british et les "R" qui roulent pour qu'on ne se croie vraiment à Londres en 1976.

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THE GONADS

The Gonads nous mettent en deux minutes de bonne humeur avec l’accent cockney du chanteur. Une formation classique : guitare basse batterie, une chanteuse, Wattsie, et Garry Bushell en lead vocals. Le punk de The Gonads est moins rentre dedans que celui des précédents, mais plus influencé de ska, avec des touches punkabilly.
Le public chante toujours en chœur les chansons de ce groupe qui était parmi les premiers Punks Oï! à porter les paroles de la classe prolétaire britannique.
Nous faisons la connaissance de Laura et de son compagnon, arrivés des Pays-Bas spécialement pour le festival, et pour The Gonads en particulier, ils se demandent comme nous pourquoi le public est encore si frileux.
Pourtant sur scène ça cartonne, et le public semble connaître par cœur les paroles, mais les pogos tardent à démarrer.

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Le chanteur ne nous chante que des histoires vraies… Il est difficile de saisir toutes les paroles, mais il est question de femme yeti. Que du vécu, promis juré craché ! Plus tard, c'est l'histoire vraie de Frankenstein à Berlin qui est racontée par le chanteur. Pour l'occasion, le Vrai Frankenstein se pointe sur scène pour un morceau assez Reggae, dans une lumière verdâtre.
The Gonads existent depuis 1977, grande année du Punk. En 81, leur titre "Tuckers Ruckers Ain't No Suckers" s'est retrouvé sur la compil Carry On Oï!, ils le font exploser de nouveau ce soir, 36 ans plus tard. Ce sera le dernier morceau du set.

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INFA RIOT
 

On parlait de la compile Carry on Oï!, Les Infa Riot étaient de la partie aussi, avec le titre "Each Dawn I Die". Le ton est bien différent du groupe précédent : D’abord une intro électro new wave théâtrale pour l'entrée sur scène du groupe, puis furie d’attaque, au son des paroles "You haven't seen nothing yet"
Le chanteur à la voix puissante en appelle aux skinheads de la salle "Where are you now ?!". La ligne de basse renversante ajoutée au public qui crie en chœur "Infa rioooot" et les pogos qui démarrent : la soirée se lance pour de bon.

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Des rengaines punk, un accent anglais rocailleux sur de nouvelles chansons entrainantes du groupe londonien, pour lesquelles le chanteur sosie peu crédible de Michel Sardou lancera un "I wanna a little bit of punk and Oï!" qui électrise la salle. Le set se finit, le public regagne l'extérieur de la salle et son bar où les bières s'évaporent tranquillement.

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CHRON GEN
 

L'ambiance est bon enfant et l'intermède est assuré par un DJ bien dans le ton, ce qui permet d'assurer jusqu'aux Chron Gen qui se préparent et se règlent sur scène. Autre groupe véteran du punk british reformé en 2013, leur set débutera par une chanson traditionnelle anglaise "London Bridge Is Falling Down". Le set, pas le plus marquant du festival malheureusement, se passera avec un punk aux sonorités lourdes, assez metal, plus éloignées du punk Oï ! qui fut servi tout le reste de la soirée.

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SURVET SKINS

Le dernier groupe de la soirée chante en français une chanson sur Paris, Paris la pute, Paris la poubelle ou la plus belle, on choisira de garder les deux termes, dans le doute. Les Survet Skins, arrivés de Montreuil chantent à deux, et saluent les punks, les skins, les psychos d'où qu'ils viennent dans un discours sur ce qu'est l'esprit punk qui n'est "pas un folklore, qui permet encore de se rencontrer entre vieux keupons, skins de 60 ans et les jeunes branleurs de 20 ans".

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Nous écrivons nos lignes au milieu du pogo où même si l'on se fout des coups et se fait tomber, on finit par se relever et s'embrasser. Le groupe a une conscience de classe et dédie un titre aux "working class heros". Une belle attitude du chanteur barbu charismatique qui ouvrira même son set aux fans de reggae avec un morceau qui ne fut même pas ska mais rockab. Une reprise de Cock Sparrer finit la soirée, le public s'amuse, chante tour à tour dans le micro, les bras sont levés, le guitariste slamme dans le public. "You'll never walk alone again" !

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JOUR 2


GRADE 2

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Reprise des hostilités à 19 heures 30 le samedi par un passage au bar où la foule se densifie peu à peu avant d'accueillir Grade 2, trois jeunes en mode power trio, guitare, basse, batterie et deux voix pour un maximum d'énergie. Ce groupe de Londres nous présentera son nouvel album dans un court set de trente minutes. La performance est très bonne et l'on s'étonne même qu'ils ouvrent pour les autres ce soir, cela promet pour la suite de la soirée ! Sauvages et déstructurés, la partie se lancera plus vite que la veille.

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DECIBELIOS

Ce groupe de Barcelone ouvre son concert par des considérations géopolitiques en apportant sur scène le drapeau du Sahara Occidental et du Pays Basque, tous deux réclamant leur autonomie. On sent les Decibelios ancrés dans la lutte pour les libertés des peuples. Le public adhère d'entrée. Le chanteur, hache au poing levé harangue les politiciens, il aboie puissamment, gesticule, s'approche de nous avec énergie. Le public suit, boit, chante. Le groupe ne sera pas que libertaire mais aussi festif avec un passage de 3 chansons ska mises en valeurs par un brillant saxophoniste.

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Le ton du concert change avec une mise en lumière rouge et une reprise de la célèbre chanson traditionnelle russe "Kalinka", jouée de plus en plus vite, comme il se doit. Pour le morceau qui suit le ska est déjà loin et l'on retrouve un punk plus rageur chanté espagnol pour la chanson "Viento de la libertad" où le groupe arborera encore fièrement ses drapeaux. Le dernier morceau à la basse assassine, un punk Oï! expéditif où le guitariste se paie un tour dans un public enjoué par la prestation des catalans.

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CONTROL

Descendu depuis leur septentrionale Ecosse, les gars de Control s'apprêtent à envoyer du lourd. Ils sont cinq ce soir, une guitare supplémentaire s'ajoutant au combo, pour nous servir un set furieux et engagé : 2 guitares saturées, une basse groovante, une batterie martelée en puissance, le chant projeté, tout cela au service du Punk, et encore une fois de la lutte des classes.

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Les sets sont courts et l'ambiance explosive, le groupe est forcé d'accélérer le mouvement. Mais ils tiennent à nous jouer tous leurs morceaux, qu'ils enchainent donc sans temps mort, sans laisser retomber l'energie Oï! teintée de Rockab énervé. 

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BOOZE AND GLORY

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C'est Booze and Glory qui vient ensuite. Les Londoniens jouent un punk bon enfant, un punk à boire, comme pouvait l'annoncer le nom du groupe. Les paroles sont sympathiques, et on accompagne facilement la voix éraillée du chanteur, sur des mélodies typiquement londoniennes, portées par une basse groovante, et des rythmes enjoués. Ça sent la bière, de Londres à Montpellier, le pogo est rendu extrêmement dangereux par la quantité de bière répandue au sol !

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NABAT
 

La soirée et le festival touche à sa fin, mais il reste encore le gros morceau de Nabat à voir et écouter. Ça démarre résolument Oï !, brut de décoffrage et bon pour secouer les esgourdes. Les pogos ce soir ont été plus timides que la veille, et pourtant l'énergie sur scène est vraiment là. Le registre de Nabat est parfois presque heavy, avec un chant grave et des basses lourdes.

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Ils feront tout de même exploser un court mais intense pogo qui achève de nous mettre d'excellente humeur. Pour clore ce festival Punk Oï canal historique, on chantera en chœur leur hymne "Laida Bologna" qui sera chanté par le groupe et par le public fervent jusqu'aux Oï Oï Oï finaux.

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Set complet des photos du festival sur ici sur La Tête de l'Artiste

Crédits Photos : Yann Landry / La Tête de l'Artiste

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