King Salami and the Cumberland 3 au Gibus – 13/04/17

King Salami and the Cumberland 3 "le plus grand groupe de Rhythm'n'Blues-Punk de Londres" passait au Gibus ? On se devait d’y être ! D’autant que le Gibus avait confié l’organisation de cette mémorable soirée à Jean-Luc Jousse, connu de nos services pour son Cool Soul Festival. Le boss de Jostone Traffic avait convié le trio frenchy Pierre et Bastien, pour rajouter un peu de piquant punk, indispensable dans cette salle haut-lieu du genre. Et il a même assuré le chauffage de la salle avec son duo Justesse Social Kleps. Chapeau Maestro ! 

Vous prendrez bien une p'tite digression avant de commencer ? Pleaase…. Pour faire plaisir à l'envoyé spécial de La Grosse Radio ! Honte à lui qui mettait pour la première fois ce soir là, les pieds - et subséquemment yeux et oreilles - au Gibus. Créée en 1967, cette salle mythique a été un haut lieu du punk des premières heures avec Patrick Eudeline, avant de virerà l'électro et au hip-hop dans les années 90. Bien qu'il soit partiellement reconverti en club, le Gibus accueille encore régulièrement des concerts indé, telle cette soirée concoctée par Jostone Traffic. Tant qu'à digresser, nous nous devons de vous présenter, Jean-Luc Jousse, notre gentil organisateur, lequel s'y produisait sous le patronyme de Justesse Social Kleps. C'est à ce sympathique booker orléanais que nous devons de voir dans nos contrées des légendes - The Fleshtones, The Bellrays ou les Nashville Pussy - et ceux et celles qui perpétuent la flamme wak n'roll, le lusitanien The legendary tigerman ou ce phénomène de Bob Log III.

Jean-Luc Jousse est ingé son et musicos. Depuis 1983, il convoque d'autres lascars dans son genre, au sein d'un groupe à géométrie variable mais toujours "klepsien". Ce septième avatar des Kleps est minimaliste - sa compagne Christine lui donne la réplique au chant et tambourin - et d'obédiensce folk rock. Coiffés de leurs bérets fétiches, ils ouvrent courageusement la soirée devant un parterre plutôt restreint, mais réceptif. Leurs reprises de standards - "Gloria" des Them ou "Can't Put Your Arms Around A Memory" de Johnny Thunders - font mouche, même en version acoustique ! Et leur ode drôlatique à la "Beauté canine", très représentative de l'esprit klepsien, est un petit joyau.

Les régionaux de l'étape, Pierre & Bastien ne sont pas deux mais trois en fait, une première arnaque façon punk... On pourrait les qualifier de Michel & Augustin du punk garage francophone, mais en version beaucoup plus salée que sucrée ! Des sales gosses qui n'assument pas vraiment, car en fait, ils se prénomment Paul, Baptiste et Frédéric. Quand on vous dit que c’est de la graine de Malcom McLaren en puissance… Le guitariste - pour éviter toute confusion, nous l’appellerons X donc - assure le spectacle à genoux, l’oreille collée à son ampli bien doté d’une tête Orange et se révèle très efficace. Le batteur Y trône au centre de la petite scène et s’en donne à cœur joie. Quant à Y, chanteur et également guitariste, il adopte lui un jeu scénique ultra-minimal. Une démarche punk certes, mais qui contraste avec celui de ces deux complices… Il est aussi peu audible ce soir-là et c’est fort dommage car les textes provocs au quarante-sixième degré tapent sur tout ce qui bouge.

Du hara-kiri punk. Tout y passe : le RMI, Mitterrand, les baskets, l’alcool… Et même le cancer ! Leur bras d'honneur au crabe rappelle l'aphorisme de Desproges ; lequel jurait de ne jamais en avoir, car bien trop cher selon lui... Quant à "Secret", serait-ce la réponse - quelques trente années plus tard - au "J’aime regarder les filles" de Patrick Coutin ? "Dans la rue je regarde le corps des mecs / Les mecs avec leurs fringues, les mecs avec leur fric …/…. Promesse de passion, d'extase, de bonheur, Dans la rue je regarde le corps des mecs, Quel est leur secret, ils sont super sexy". Délire total et assumé à 110 % !

Pierre & Bastien - Gibus © Vincent Guyot
 Photo © Vincent Guyot

Les King Salami and the Cumberland 3 ne sont arrivés qu'en troisième position de cette soirée, mais s'il y avait un prix du public, ils seraient en haut du podium, au vu de la folie qu'ils ont déclenché. Il est difficile de résister au wild ass shakin' rock n'roll de ce quator cosmopolite basé à Londres et au charisme dantesque de son roi salamiesque. Turban au brillant de Maharadjah, chemise bouffante scintillante et futal impeccable, King Salami soigne autant sa tenue que son entrée sur scène. L'homme est un showman d'exception, roule des yeux comme possédé par le juju du rock n'roll et lève la jambe mieux que Bruce Lee ! Entre chaque morceau, il invective le public d'une voix savamment éraillée, à la manière d'un aboyeur de cabaret et le fait participer à chacun des morceaux.

King Salami and the Cumberland 3 © Vincent Guyot
Photo © Vincent Guyot

A ses côtés, l'un à gauche, l'autre à droite, le fier ibérique T. Bone Sanchez à la guitare et le fils du levant Kamikaze U.T. Vincent rivalisent de groove. Coiffé d'un Fez du bel effet, Eric Baconstrip oeuvre lui avec maestria aux drums. Le tout au service d'un cocktail rock n'roll vintage servi frappé et enrobé de soul. Des compos originales et de reprises de standard comme "Sookie sookie" ou "Tainted love", qui se terminent pour la plupart par le générique des Lonely Toons ! Sur "Tiger in my tank" King Salami descend parmi nous, pour nous faire rugir à ses côtés, sous l'oeil expert et compice de Matt Firehair des Washington Dead Cats. Pour le final, c'est quasiment toute la fosse qui est monté le rejoindre !

Un petit aperçu de la prestation du King Salami et de ses Cumberland 3 ? Pour la route... Et un GRAND merci à Vincent Guyot pour ses photos !


 

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