Paramore (+ Bleached) au Grand Rex, Paris (27.06.2017)

 

Quatre ans après le dernier passage dans la capitale des Gaules de Paramore, c’est avec un nouvel album - After Laughter - sous le coude que le trio nous revient dans le cadre de la tournée sobrement intitulé Tour One. Après La Cigale et le Zénith en 2013, c’est Le Grand Rex qui accueille Paramore. Un choix qui paraissait bizarre au premier abord et qui se révèlera vraiment peu judicieux au final. Revenons ensemble sur cette soirée !

 

BLEACHED

La soirée commence avec un quatuor en provenance lui aussi des USA : Bleached. Composé autour des soeurs Clavin, Jennifer (chant/guitare) et Jessica (guitare), ainsi que de Micayla Grace (basse) et Nick Pillot (batterie), Bleached nous fera voyager ce soir au travers de ses deux albums mais surtout de son EP Can You Deal? pendant une trentaine de minutes.

Avec la mise en place de barrières entre la scène et les premiers sièges, nous nous retrouvons donc au plus près de la scène mais cela ne se révèle pas un choix au final très judicieux tant il est difficile de discerner le chant et encore moins la moindre ligne de guitare. En levant la tête on comprend vite pourquoi, les enceintes sont éloignées de chaque côté de la scène et n’offrent donc pas un bon rendu pour ceux proches de la scène. Cela nous empêche de profiter pleinement des compositions de Bleached qui sans être exceptionnelles ont au moins le mérite de faire bouger la tête et faire taper du pied.

Lors du dernier titre, Jennifer Clavin passe derrière la batterie pour le final laissant la guitare à Nick Pillot. Un beau moment de complicité entre des musiciens tout sourire de parcourir l'Europe et de découvrir le public européen.

 

PARAMORE


Avec cinq minutes de retard sur le temps indiqué, la pression monte d’un grand quand les lumières des arches s’éteignent signalant l’entrée en scène des héros du soir. Enfin, dirons-nous. Après un concert intimiste à La Cigale en amont de la sortie de Paramore puis un Zénith tout aussi grandiose, quel plaisir de retrouver les Américains sur scène. Véritable petite révolution sonore, est-ce que les titres de After Laughter vont passer le cap du live ? Est-ce que le retour de Zac Farro (batterie) va apporter une autre dynamique au groupe ? Autant de questions auxquelles nous sommes impatients de trouver des réponses.

 

Et c’est justement avec un titre de After Laughter, “Told You So”, que Paramore ouvre son set devant le public du Grand Rex. Le son est déjà un peu meilleur que pour Bleached mais ça manque clairement de puissance et il faut vraiment tendre l’oreille pour entendre chaque sonorité. Point positif, on entend plutôt bien le chant de Hayley Williams et c’est tant mieux tant la frontwoman est une chanteuse hors-pair.

Après du tout nouveau, on retourne dans le passé avec un “That’s What You Get” qui fête ses dix ans d’existence cette année (ndlr, notons aussi que ce morceau avait été joué pour la première fois dix ans auparavant jour pour jour au Hard Rock Café de New York). Le public ne s’y trompe pas et la petite fosse de quatre rang s’anime comme au bon vieux temps, les paroles sont reprises en choeur par l’ensemble du Grand Rex. Cela sera le cas pour d’ailleurs quasiment tous les titres de la soirée que ce soit les plus dansants (“Still Into You”, “Rose-Colored Boy”, “Ain’t It Fun”, etc) comme les plus sensibles.

Si le changement sonore sur After Laughter était assez saisissant, ce n’est pas le seul changement qui aura lieu chez Paramore. Exit Jeremy Davis (basse) et retour de Zac Farro derrière la batterie alors que le trio se transforme en septuor sur scène avec l’ajout de Justin York (guitare), Joey Howard (basse), Logan MacKenzie (guitare/clavier) et Joseph Mullen (percussions). On verra d’ailleurs ce dernier passer derrière la batterie pour que Zac Farro prenne le micro lors du rappel mais on y reviendra.

En dehors de All We Know Is Falling, chaque album sera représenté ce soir et on assiste à quelques surprises sur cette tournée. On notera par exemple la présence de “I Caught Myself” (titre écrit pour la BO de Twilight tout comme “Decode”), une reprise de “Everywhere” de Fleetwood Mac ou le retour tonitruant dans la setlist d’un “Playing God” jamais joué en France qui fera chavirer les coeurs des fans. On pourra regretter que certains titres emblématiques soient passés à la trappe notamment "Let The Flames Begin" ou sa suite "Part II" mais ce n'est que partie remise pour le prochain passage européen du combo. En ce qui concerne After Laughter, on regrettera l'absence de "Idle Worship" pour faire la fine bouche. 

 

Hormis Hayley Williams, et quelques fois Taylor York (guitare), le reste du groupe reste assez stoïque et c'est un changement par rapport aux envolées de Jeremy Davis et pourtant on se prend à apprécier cette nouvelle énergie scénique. On voit des musiciens qui sourient, se charrient beaucoup, des échanges de regards entre les deux frangins York, un high five entre Hayley Williams et Zac Farro, en bref des petits moments qui nous montre un groupe uni. Et si c'était enfin la fin des drames et le temps de la stabilité chez les Américains ?

Après la touchante "Fake Happy" et avant la légèreté musicale de "Rose-Colored Boy", c'est avec une reprise que Paramore continue la soirée. A l'honneur ce soir, Fleetwood Mac et le morceau "Everywhere" sorti en 1987 soit avant la naissance des trois membres du groupe. Il est toujours intéressant de voir un groupe faire une reprise d'un groupe qui a influencé l'écriture d'un album et en même temps on peut aussi se poser la question de l'utilité de celle-ci. Une reprise remaniée à cent pour cent, pourquoi pas. Mais une reprise somme toute basique alors que des titres phares de la carrière du groupe sont laissés de côté ? Relativement dommage.

Que serait un concert de Paramore sans la montée sur scène d'une personne pour chanter sur "Misery Business" ? Paris n'échappe pas au rituel maintenant ancrée mais petite nouveauté, nous avons aussi une autre personne qui viendra jouer le solo de Taylor York. C'est toujours un instant magique de voir les étoiles dans les yeux des fans qui montent sur scène afin de partager un moment avec leurs idoles. Le Grand Rex s'emballe sur le titre le plus emblématique des Américains, ça saute et ça danse de partout que ce soit dans la mini-fosse comme entre les rangées de siège. 

Après quelques instants dans le noir, le groupe revient sur scène avec le très dispensable "Forgiveness" avant que Zac Farro prenne donc le micro pour nous interpréter un morceau de son groupe HalfNoise. Alors que la reprise de Fleetwood Mac était une perte de temps, c'est avec un grand plaisir qu'on assiste à ce qui est sûrement le moment le plus fun du concert. Hayley Williams en profite pour faire les choeurs, aller jouer des percussions et à inviter le groupe Bleached à venir danser sur scène ! 

 

Paramore nous quittera ce soir définitivement sur "Hard Times", premier single de After Laughter, non sans nous gratifier d'un fameux "we are paramore" avant le début du morceau pour un moment que l'on aura attendu toute la soirée. C'est sur une note positive et encourageante pour la suite que nous quittons déjà Paramore ce soir. On espère un passage dans une salle plus adaptée la prochaine fois (rien que d'imaginer le même concert à l'Olympia nous rend un peu nostalgique du choix des organisateurs) ou tout simplement un deuxième passage pour After Laughter. Veni, Vidi, Vici.

Setlist:
Told You So
That’s What You Get
Brick By Boring Brick
Still Into You
Caught In The Middle
Turn It Off
Decode
I Caught Myself
Hate To See Your Heart Break
Fake Happy
Everywhere (Fleetwood Mac Cover)
Rose-Colored Boy
Playing God
Aint’It Fun
Misery Business
Encore:
Forgiveness
Scooby’s In The Back (HalfNoise Cover)
Hard Times

Crédits photos : Nidhal Marzouk

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