The Norvins + The Fleshtones – Petit Bain 30/11/18

Encore une soirée du french ambassadeur du rock garage, Mister Jean-Luc Jousse aka Jostone Traffic… Pas de petits fours et encore moins de pains, mais toujours et encore du gros son tout droit sorti du garage, qu’il soit parisien ou new-yorkais ! Sacré tangage pour le Petit Bain ce soir-là. Qui a dit que ces petits agités de quinquas étaient plus calmes que la génération Y ? Déjà bien énervés par les Norvins, sûr de leur succès car jouant à domicile, toutes et tous ont fait un digne accueil aux Fleshtones. Les légendes from N.Y., de sexy sexagénaires toujours fringuants et allumés, étaient venues fêter dans leur "seconde patrie", leurs quarante années de bons et loyaux services à la cause garagesque.


The Norvins allaient-ils s'être remis de leur récente prestation berruyère et de l'accueil de Mike Turner aka Les Frères Beat, dont l'hospitalité et la cave sont régulièrement mises à l'épreuve par les groupes qu'il invite à Bourges… Allaient-ils trembler dans leurs pompes à l'idée de jouer avec The Fleshtones, auxquels, rappelons-le ils ont dédié un morceau… À en juger par la coolitude avec laquelle Édouard le frontman rejoint sans se presser ses camarades déjà sur scène, visiblement pas plus inquiets que ça de commencer sans lui, c'est pas le stress qui étouffe les Norvins ce soir là ! "A la bonne vôtre !" lance Ed et d'assumer totalement, en commençant par "Waste of time" devant un Petit Bain plein comme une bouée. Et de prouver si besoin était, qu'il est toujours autant un "Love healer". The Norvins enchaînent ensuite avec "You know what", un titre de leur album de 2011 "Yoga with Mona".  

The Fleshtones, The Norvins, Petit Bain, Garage
Photo D. Madelaine

Et ils allaient benoîtement continuer avec "She was gone", une reprise des No-Things lorsqu'une voix se fait entendre. "Euh, la régie… Une caisse claire disponible ?" Que la garageuse ou le garageux qui a douté de la frappe de Gerry Monroe, se prenne la première cannette. Ed cherche bien à fourguer la percu crevée à 10 balles, mais ne trouve pas preneur… Batterie à nouveau complète, c'était reparti pour presque une heure de pur garage à fond les ballons. L'absence de temps morts entre chaque titre n'a à notre avis rien à voir avec un quelconque retard du aux incidents indépendants de leur volonté, même "better off dead" présenté comme un p'tit slow, épuiserait un épileptique… Les riffs fuselés de Max traversent de part en part les compos, même sur un morceau sensé évoquer "Abba" (une cover des Paragons judicieusement classifié comme punk sur Soundcloud…). Si Franck demeure imperturbable comme tout bon bassiste qui se respecte, JM malmène lui son farfisa à la façon d'un Jake "Preacher" Cavaliere. Ken Fox, le bassiste des Fleshtones nous confiera à l'issue du set avoir drôlement kiffé. Alors heureux les Norvins ? Rendez-vous le 13 janvier au Supersonic pour votre prochaine virée parisienne !

Occupé à capter en images l’arrivée sur scène de Keith Streng le guitariste et de Ken Fox, et de l’installation de Bill Milhizer derrière sa batterie, l’auteur de ces lignes avait bien remarqué qu’il manquait un des Fleshtones et pas n’importe lequel… Il ne surveillait pas vraiment ses arrières et fut surpris d’être fermement empoigné par les épaules. C’est Peter Zaremba himself, qui le fait se tourner afin qu’il ne rate rien de sa propre entrée ! A ce propos, le fait de tourner ne serait-elle pas une obsession pour le frontman de The Fleshtones… Aurait-il raté sa vocation de derviche tourneur… Un leitmotiv scénique indissociable des prestations des new-yorkais et qui marche à chaque coup, quelle que soit la nationalité du public ! Peter Zaremba a également l’habitude de s’affubler d’une cape vampiresque, avec laquelle il s’amuse comme un gamin et c’est ainsi qu’il apparaît aux côtés de ses compères.

Dégainant son harmonica, Peter Zaremba décide de nous faire twister sur "Hard Lovin’ Man". Pas gagné au vu de la moyenne d’âge ; pogoter gentiment oui, risquer une prothèse de la hanche, sans façons ! Et c’est au maître de cérémonie Jean-Luc Jousse que revient l’honneur de débarrasser Mister Zaremba de sa fameuse cape. Ce dernier en profite pour saluer celui sans lequel nous n’aurions le plaisir de voir The Fleshtones sur scène… "Paris is our second home !" déclare-t-il, avant de nous ramener tous à l’école ! Le combo new-yorkais va enchaîner titre sur titre, dans une ambiance joyeusement foutraque. Tous concentrés sur leur seul et unique objectif depuis leur création ; faire bouger, voire même faire danser*. Keith prendra le lead vocal sur "One less step" sans s’arrêter de courir et de sauter d’un bout à l’autre de la scène, allant même jusqu’à faire un petit tour dans la fosse. Pour le final, n’y tenant plus, Peter Zaremba se jette lui aussi pour être porté par la foule. Lorsqu’il est ramené sur scène, ses comparses l’empêchent de se relever et font mine de l’empaler de leurs guitares. "Ce soir, ce soir !" continue à crier le génial cabotin. Avec lui, "the show must go on", ce n’est pas juste une expression…

Setlist The Norvins
Waste of time
Love Healer
You know what
She was gone
Better off dead
Love
I feel pretty
Here I am
Bottomless sadness
I wanna shake you girl
Keep me posted
Sleepin' on the highway
Abba
Invisible woman
Fleshtones in your head
Twilight
You got it right

Setlist The Fleshtones
Hard lovin’ man 
Going’ back to school 
Feels good to feel 
One less step 
The answers 
I’ve gotta change my life 
Dancing around all around the world
Love my lover 
Rick Wakeman’s cape 
Bazooka Joe’s X-mas 
I surrender (Bonnie Saint Claire cover)
I was a Teenage zombie 
Remember the Ramones 
Let’s go in 69 
My kind of lovin 
Alright 
Mondo zombie Boogaloo 

* "Quand on lui demanda en 1978 ce qu’il aimait, Peter répondit : "la soul music, on essaie d’être un peu funky à la manière blanche" …/… Les Fleshtones étaient franchement alternatifs, c’était probablement plus dissonant que le rock plus ancien, mais ça avait un nouveau parfum, c’était vraiment une musique nouvelle. Et ce n’était pas de la musique avec trois accords, mais c’était une exploration de la musique. Les Fleshtones ne ressemblaient pas à Talking Heads, mais ils sonnaient davantage Talkings Heads que comme les Ramones". Extrait de "The Fleshtones Histoire d’un groupe de garage" Joe Bonomo – Editions Camion Blanc 2012.

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