Sanseverino (+ Gérard Watkins and the Sleeping Beauties) au Bataclan (27.11.2017)

Rentrer au Bataclan ne se fait plus anodinement. Un lieu chargé auquel il faut offrir un nouveau souffle comme à nous tous, passionnés et amoureux de la vie, de la musique, des gens et de tant d’autres choses. Sanseverino, Gérard Watkins et ses Sleeping Beauties l’ont bien compris. Une soirée rock, blues, délurée à nous en prendre plein les mirettes, les oreilles et les dents. Si vous avez cru que l’artiste à la mèche pareille à l’un de nos chroniqueurs préférés allait prendre des pincettes, vous vous êtes bel et bien trompé de concert !

« Raboulez vos fraises, derrière vous assistez à un concert, devant vous y êtes ! ». Sympa l’intro en bonne et due forme du bonhomme Sanseverino. Pourtant, le ton avait déjà été donné avec une première partie dépotante estampillée Gérard Watkins and the Sleeping Beauties. Cinq compagnons magnifiant la prestation scénique d’un Gérard Watkins cramant littéralement les planches. On vous les recommande chaudement pour vos longues soirées, before et after d’hiver (et même après). Trois guitares, une chanteuse, un batteur et un bassiste pour un set vraiment trop court. Ça enchaîne les allers retours entre l’ancien et le nouveau monde sans même subir un jet-lag. Les chansons défilent efficacement pour conclure sur un featuring avec un jeune homme que l’on croyait presque arrivé par hasard. Instant gênant, on ne comprend pas sa présence sur scène jusqu’au moment où il saisit le micro et nous aussi, par la même occasion. Un flot d’enfer ! Du hip-hop mélangé à du rock bluesy, bluffant !

Montreuil/Memphis, musique française, harmonica, blues, guitare, chansons à  texte


Après trente minutes d’attente on enchaîne avec une intro qui sent bon le Blues. Coïncidence si le prochain album de Sanseverino se nomme Montreuil/Memphis ? On ne croit pas ! La musique nous emmène vers l’autre côté de l’atlantique. Décidément, la Nouvelle-Orléans fait des émules ce soir. Après l’accordéon longtemps plébiscité, on passe à l’harmonica et à tout un attirail d’accessoires divers et variés. Les formes vont du pseudo bignou à la fausse sourdine, on ne sait pas ce que c’est mais on sait ce qu’on entend et on en redemande. Blues oui ! Mais pas que ! Les fans ne se trompent pas. À les entendre on devine qu’ils reconnaissent les pépites de la discographie tout en les redécouvrant. Chapeau ! Ça tombe bien, Sanseverino en portait un. Remasteriser ses grands classiques sous le prisme de nouvelles références, fallait oser, il l’a fait et ça fonctionne.

Montreuil/Memphis, musique française, harmonica, blues, guitare, chansons à  texte

Le talent d’un artiste, en plus de se réinventer, c’est aussi savoir bien s’entourer. Là encore, le monsieur nous a ravi on nous offrant en pâture un guitariste délicieusement rétro tant au niveau musical que vestimentaire. Ça sent bon le vintage, le pantalon flanelle et le chapeau en feutrine. Pour un style plus contempo, opté pour l’harmoniciste, son cuir et ses baskets. Le tout pousse le batteur et le pianiste à se la donner grave. Sanseverino, quant à lui, évolue heureux et imprévisible. En bref, fidèle à lui-même. Et dire que l’on pensait qu’il s’était assagi avec son costume tout de noir vêtu. Que nenni ! Commencer son concert par « À mon enterrement », il n’y a qu’un allumé suffisamment libre, autonome et surtout je m’en foutiste pour faire cela. Ça chante et ça balance. Sanseverino ne mâche pas ses mots, il les projette. Il s’en amuse, en fait des jeux, parfois difficile à saisir tant l’artiste est prolixe. La ritournelle expédiée, c’est un crochet de la palabre et un uppercut du calembour qu’il nous envoie. Aucune agressivité néanmoins, on rit et on admire la poésie sans fioritures qui s’en dégage.

Montreuil/Memphis, musique française, harmonica, blues, guitare, chansons à  texte

Le révélateur pour savoir si la sauce a pris ? Observez-vous en train de chanter à tue-tête avec vos compagnons du moment « Voici l’histoire d’un homme que l’on dévora, en le faisant rôtir avec…sa propre jambe de bois ». Là vous savez que vous y êtes pour le meilleur… et le meilleur. Et comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, vous observez médusée, interloquée ou juste ravie, Sanseverino descendant de scène avec son acolyte à l’harmonica. Passant d’artiste, à chef d’orchestre, le voilà en train de diriger l’assemblée, euphorique. C’est son agent de sécurité qui tire une tronche pas possible. Ça tombe bien, ça l’apprendra à se décoincer, à avaler son catogan pour devenir plus poli et moins dur avec les gens du staff, les chroniqueurs et les photographes s’évertuant à faire efficacement le live report d’un artiste français ingénu, audacieux et complétement atypique.

close

Ne perdez pas un instant

Soyez le premier à être au courant des actus de La Grosse Radio

Nous ne spammons pas ! Consultez notre politique de confidentialité pour plus d’informations.



Partagez cet article sur vos réseaux sociaux :

Ces articles en relation peuvent aussi vous intéresser...

Ces artistes en relation peuvent aussi vous intéresser...