Simple Minds à  la salle Pleyel (17.02.2018)

À l'image de Walk Between Worlds, titre de leur dernier album, Simple Minds prouvent qu'ils savent déambuler entre les époques. Profitant de cette sortie, ils nous ont offert une performance autant émouvante que curieuse samedi dernier en  mixant concert et interview. Une alternance entre nostalgie, découvertes et informations... Pas sûr que la sauce ait prise pour le blabla alors que niveau musicale, fichtre, on en redemandait !


À peine rentré dans la salle Pleyel on peut se livrer à une étude des fans. Ça sent le quadra propre sur lui mais pas trop (ça fait plus rebelle). Les boutons ouverts, le col relevé, on note une certaine effervescence. Ça sent la belle fébrilité non étalée. Pas de doute, le groupe a fait se déplacer dans la fosse les aficianodos. 20h15 sonne, tout s'éteint, pas de prélimaires, Simple Minds monte sur scène. Enfin... pas vraiment. Une demoiselle nous annonce leur arrivée imminente et nous fait un plan détaillé de leur show... De quoi casser une certaine émulation. Le concert se fera en six parties, trois sets de musique et trois sets d'interviews. Ah ?

Heureusement, les vrais héros de la soirée ne tardent pas à faire leur entrée. Le plancher de la fosse se soulève au rythme du tapage des pieds des cadres, plus que dynamiques en cet instant. Sept figures, sept musiciens, sept artistes dont ceux à l'origine du groupe, Jim Kerr au chant et Charlie Burchill à la guitare. On fait également la connaissance de Catherine AD au synthé, du sourire et de la pêche de Cherisse Osei à la batterie, de Sarah Brown (choriste), de Ged Grimes à la basse et de Gordy Goudie pour la seconde guitare. Une composition éclectique où les vieux de la vieille se marient à merveille avec la nouvelle génération. Ça commence avec un bon gros revival version années 80 et ça enchaîne sur le nouvel album. La ligne synthé typique de cette décénnie se retrouve en fil continu. Sarah Brown, version féminine du choriste épaulant Léonard Cohen et Sonny Rollins dans la version de "Who by fire" de 1989 vous met la chair de poule. Une "panthère noire" comme le dit le voisin. Pas faux l'ami ! Une première partie plus "Smooth" ou Jim Kerr fait tourner son micro au dessus de sa tête comme une serviette... Sollicitant et retrouvant ce lien quasi familial, viscéral qu'il tisse avec son public.
 

Cherisse Osei, Simple Minds, Salle Pleyel, Walk Between Words, 2018

Sarah Brown, Simple Minds, salle Pleyel, 2018, Walk Between Worlds

Première pause discours ! Mignonne l'interlocutrice mais elle brise ces retrouvailles. Finalement on ne l'envie pas. Les quadras sont loin d'être sympathiques quand on casse leur élan. On apprend pas grand chose mais on se souvient que Charlie Burchill vient bien d'Écosse, illustrant l'expresion "avoir un accent à couper au couteau". Si vous chopez un mot, estimez-vous heureux ! Le temps de vous remettre de l'interlude, le concert a déjà repris au rythme du répertoire de leur nouvel opus, dix-huitième album studio en quarante ans d'existence tout de même ! Ca chôme pas en Écosse ! Le groupe renoue avec leurs basses, toujours 80's, toujours synthé et avec des solos de guitare toujours grandioses, à la Burchill. Petit couac de micro qui amuse, la reprise en est même meilleure. La foule encourage son champion, les drapeaux Écossais se hissent et s'accrochent aux barrières. Plus ça va et plus ça monte. Fan de la première heure ou pas, vos fesses se mettent au diapason de celles de votre voisin et vous vous mettez à aimer la banane perpétuelle de Jim.

Jim Kerr, Simple Minds, Walk Between Worlds, salle Pleyel, 2018

Revoilà le moment de s'asseoir pour Charlie et Jim. On les suspecte d'avoir organisé cela pour souffler un peu entre les sets. On commence à comprendre, deux heures sur scène avec cette énergie, on aimerait bien vous y voir ! Mine de rien, on apprend quand même que Simple Minds dépasse les 3000 concerts ! L'information vaut son pesant de cacahuètes et laisse la foule admirative. Leur dégaine à la cool, leur sourire constant et leur amour de la France finissent de nous donner envie de boire une bonne pinte à leur côté. Un capital sympathie que l'on retrouve peut-être encore plus dans la dernière partie. Les tableaux LED derrière eux s'illuminent pour les faire apparaître en ombres chinoises. Un travail esthétique dans son intégralité, chapeau aux techs lumière et aux ingés son pour leur boulot peaufiné aux petits oignons ! Moment nostalgie qui signe le retour de notre madeleine de Proust... vient le moment de renouer avec notre adolescence, nos sweats, nos baskets et de redécouvrir "Alive and Kicking". Après deux retours à la demande d'un public aux anges pas prêt de décoller de la salle, Simple Minds nous ravit en nous offrant du "Mandela Song" suivi d'un "Don't You". On aurait presque envie de se faire un mulet tiens !

Charlie Burchill, Simple Minds, Walk Between Worlds, salle Pleyel, 2018

Concluant sur cette note non habituelle chez eux ("Don't You" est habituellement réservée aux grandes occasions), toute la clique vient saluer sa famille. Deux heures de show, deux heures de remerciements de la part de Jim qui salue la foule de la même manière au moment de sortir. Des poignées de mains serrés, des sourires envoyées à tout ceux voulant les saisir... Simple Minds groupe mythique, point barre !

Photos : Rodolphe Goupil
Toute reproduction interdite sans autorisation du photographe

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