Lax n’ Blues Festival : Chris Slade, Mountain Men, DTG Gang, 24/03/2018

16 ans. Ça fait 16 ans que le Lax n' Blues Festival existe au sein de la petite commune de Lax, près de Baraqueville dans l'Aveyron, et depuis la toute première édition du festival, l'équipe des organisateurs et des bénévoles travaillent d'arrache-pied pour mettre en place un festival à la fois convivial et ô combien intéressant. Pour sa mouture 2018, les Aveyronnais ont décidé de frapper un grand coup en invitant Chris Slade, le fulgurant batteur de Tom Jones, David Gilmour, Gary Moore et bien sûr AC/DC ! Autant dire que la petite bourgade de Lax était en ébullition ce 24 mars...

On ne peut pas dire que Lax est une grande mégapole. Non, loin de là. En effet, cette sympathique petite commune se trouve un peu perdue tout au bout d'une toute petite départementale qui sillonne et disons-le tout net : Lax est à mille lieue des grands stades dans lequels Chris Slade a pu jouer tout au long de sa carrière. Ceci étant, la qualité de l'affiche de ce soir et la notoriété du Lax n' Blues Festival a rassemblé ce 24 mars pas moins de 1300 personnes venues acclamer  DTG Gang, Mountain Men et bien entendu l'ami Chris Slade.

 

DTG Gang


chris slade, ac/dc, tom jones, the firm, david gilmour

C'est aux alentours de 19h que DTG Gang a la lourde tâche de lancer les hostilités devant un public certes clairsemé en début de set mais qui va petit à petit se rameuter sur le devant de la scène. Il faut dire aussi que DTG Gang n'est pas composé de manchots ! En effet, ce groupe de rythm n' blues à la sauce soul mené de main de maître(sse) par la chanteuse Kathy Boyé n'en n'est pas à ses premières gammes puisqu'il a déjà remporté le fameux Challenge Blues Français en 2017 et qu'il a représenté le drapeau tricolore dans le cadre de l'European Blues Challenge qui s'est tenu à Hell en Norvège ! Évoluant donc dans un Blues Rock aux teintes soul et jazzy, DTG Gang va vite rentrer dans le vif du sujet au travers de morceaux plutôt old school dans les attaques mais d'une redoutable efficacité. En effet, la Kathy mène tout le monde à la baguette avec son p'tit grain de voix chaud et distille des lignes de chant percutantes ("Crazy 16 Blues", la reprise "Higher Ground"). On sent que la chanteuse a l'expérience de la scène et il ne faudra pas longtemps pour que le public se dirige naturellement vers les barrières.

chris slade, ac/dc, tom jones, the firm, david gilmour

Derrière, les musiciens sont aussi très bons (notamment au piano et à la guitare) et mettent en place des rythmes et des mélodies bien amenés qui collent bien avec le chant de Kathy qui s'en ira tantôt vers des contrées bluesy, tantôt vers des passages plus soul. Le set est bien maîtrisé est assez varié, si bien qu'on ne s'ennuie pas. En milieu de concert, DTG Gang fera monter sur scène des enfants d'une école locale pour chanter sur le morceau "The Blues Is Allright". Un petit moment bien sympathique mitraillé de toute part par de nombreux parents / photographes ! Une fois passée cette incartade fort conviviale, DTG Gang repartira de plus belle au travers de nombreuses compositions accrocheuses et remarquables comme "The Power Of My Shoes" ou "Well On My Way" qui ont fait un carton ! En voilà une bien belle découverte…

Going Home
Sweet Home
I Want Jesus To Walk With Me
No More Baby
The Blues Is Allright
Wade In The Water
Higher Ground
Somebody Told Me
Power Of My Shoes
I Feel Alive
Crazy 16 Blues
Spirit In The
Home
Well On My Way

Moutain Men


chris slade, ac/dc, tom jones, the firm, david gilmour

Quelques longues minutes après le passage de DTG Gang, c'est au tour de Mountain Men de fouler les planches de la scène du Lax n' Blues. Le public est déjà massé en masse sur au plus près des barrières "pour voir le batteur de Noir Désir"… mais mis à part Denis Barthe derrière les fûts, Mountain Men n'a rien à voir avec Noir Désir ! En effet, le groupe formé par Mr Mat (chant, guitare) et l'australien Barefoot Iano (chant, harmonica) distille un Blues Rock rugueux (parfois à la limite du stoner) et compte bien en mettre plein les oreilles du public en défendant son dernier album en date, Black Market Flowers. D'ailleurs, dès le premier morceau "Dog Eye" le ton est donné : le son est brut, sans concession et les Mountain Men sont en grande forme.

Ainsi, le grand Barefoot Iano se donne à fond entre son chant et l'harmonica et délivre une prestation habitée à la plus grande joie du public. Le bougre est carrément dans son monde et apporte une petite touche de folie à l'ensemble ("Passe Dans Cette Vallée"). Il faut avouer que l'alchimie avec Mr Mat passe bien et que les deux musiciens se complètent plutôt bien ("Wish Yourself Away", "Nothing Zero None"). Derrière, la section rythmique mise en place par le costaud Denis Barthe et le bassiste Olivier Mathos (The Hyènes) tourne à plein régime et donne à l'ensemble un côté très brut qui donne le change aux gros riffs et au chant parfois rugueux ("Still In The Race").

chris slade, ac/dc, tom jones, the firm, david gilmour

Pour finir, Mountain Men clôturera son set sur la doublette folk "Egotistical" et "Gonna Waltz" d'une remarquable intensité et remportera tous les suffrages. En l'espace d'une bonne grosse heure, le groupe aura fait montre d'une redoutable maîtrise (on n'en doutait pas trop en fait…) et développer un univers rock blues folk aux multiples facettes. À la fois brute et introspective, la musique de Mountain Men s'est laissée apprivoiser ce soir par une audience toute acquise à la cause du quatuor ! Vivement que ces quatre gars de la montagne viennent encore une fois poser leurs amplis par chez nous…

Dog Eye
Go Round Again
Still In The Race
Passe Dans Cette Vallée
Wish Yourself Away
Blues Before My Time
Vent
She Shines
Nothing Zero None
Spoonfed
Let You Go
Ride It All The Way
Egotistical / Gonna Waltz

En attendant pendant le changement de plateau, une équipe vidéo est en coulisse avec les Moutain Men pour une petite interview des familles bien sympa et conviviale afin de nous en prendre un peu plus sur le groupe et les projets à venir (un peu plus de chant en français), mais l'audience de Lax commence à s'impatienter gentiment !


Chris Slade Timeline


Et c'est vers 22 heures que l'énorme batterie de Chris Slade apparaît sur scène surplombée de deux gros toms et estampillée AC/DC : oui, c'est LA batterie que Chris utilise quand il joue en concert avec Angus et sa bande… Le public est déjà chaud comme la braise et trépigne d'impatience en attendant le coup d'envoi ! Et même si Chris Slade n'est pas LE batteur historique d'AC/DC (la première place revient à Phil Rudd), force est de constater que le capital sympathie du grand chauve est à mille lieues de la moue bougonne et du caractère taiseux du père Rudd ! D'ailleurs, après avoir vu Chris Slade cheminer à travers la salle des fête de Lax en début d'après-midi au milieu des bénévoles pour aller manger à la bonne franquette de l'aligot saucisse et des tripoux de l'Aveyron et serrer des mains ici et là, on sent que ce gars-là a su rester simple et très humain. Notre interview avec le bonhomme n'a fait que confirmer ce qu'on pensait déjà de lui…

chris slade, ac/dc, tom jones, the firm, david gilmour

Enfin le grand Chris Slade et son groupe foulent les planches du Lax n’ Blues, ovationnés par plus de 1300 personnes et après quelques mots pour remercier les spectateurs de s’être déplacés. La Chris Slade Timeline démarre les hostilités sur "Dirty Deeds Done Dirt Cheap" à la plus grande joie des fans ! Le son est bon, le groupe est bien en place (est-il utile de le préciser ?) et l’ambiance générale est excellente… Toutes les planètes sont donc alignées pour le concert se passe sous les meilleurs auspices. Eh bien, ce sera le cas ! En effet, l’ami Chris Slade est visiblement en forme (le secret de sa longévité est dans notre interview) et tout sourire. À chaque nouveau titre, le batteur se lèvera de son tabouret pour repositionner dans son contexte le morceau qui va être joué et donner quelques anecdotes. On sent que le bonhomme vit vraiment ce concert et qu’il n’est pas là pour simplement cachetonner : il met toutes ses tripes dans sa frappe et l’échange avec le public est réel !

chris slade, ac/dc, tom jones, the firm, david gilmour

Et même, si l’audience de Lax n’ Blues est d’abord là pour entendre les succès d’AC/DC, force est de constater que les morceaux issus de groupes plus confidentiels aux oreilles du grand public comme Mannfred Man's Eath Band ou Uriah Heep sont bien accueillis et passent plutôt bien l’épreuve du live ; Il faut dire aussi que Chris Slade n’est pas accompagné de musiciens de seconde zone (Phil Rudd si tu nous lis…) mais de redoutables gâchettes ! Ainsi, la paire de gratteux James Cornford / Michael J. Clark est (d)étonnante et le discret bassiste Andy Crosby n’est pas non plus en reste. D’ailleurs, il est à noter que les bougres se permettront quelques digressions dans les parties de guitare sur des morceaux d’AC/DC (notamment sur les soli) qui tiennent plutôt bien la route notamment sur "The Razor’s Edge" ou "Thunderstruck". Une manière habile pour la Chris Slade Timeline de se démarquer de la concurrence au niveau des reprises (Phil Rudd si tu nous lis…) et de démontrer que le groupe se compose de véritables musiciens capables de rajouter leurs propres arrangements sur le live…

chris slade, ac/dc, tom jones, the firm, david gilmour

Du côté des vocalises, le chant est partagé entre Steve Glasscock qui assure les morceaux hors AC/DC et Paul "Bun" Davis qui lui, se charge des titres de la bande aux frères Young. Il est intéressant de noter que les deux compères se complètent vraiment bien car le chant posé et suave de Steve tranche avec la gouaille façon Brian Johnson de Paul. Et même si ce dernier surjoue parfois un peu le jeu de scène de Brian (notamment dans la gestuelle) et qu’il n'a pas le coffre de ce dernier, il s’en sort avec les honneurs ("The Razor's Edge", "You Shook Me All Night Long"). De plus, il communique beaucoup avec le public (il serre des mains, pose pour les photos…) et remporte vite tous les suffrages dès lors qu’un titre d’AC/DC résonne dans les amplis.

Derrière, le père Slade est impérial au milieu de son imposante batterie. C’est lui qui mène la danse et on peut dire que le bougre le fait plutôt bien ("Hell's Bells", "Back In Black"), il ne sera pas rare de le voir chanter sur les refrains ("High Voltage") et d’avoir un vrai sourire. Ce n’est pas grand-chose certes, mais ça fait vraiment plaisir de voir qu’un musicien de ce calibre prend plaisir à jouer loin des grands stades (on est à Lax, au fin fond de l’Aveyron, ne l’oublions pas…) et qu’il se donne à fond… comme s’il jouait dans un grand stade ! Et ce n’est pas Denis Barthe venu de longues minutes sur le bord de la scène qui dira le contraire…

Mine de rien, la setlist de la Chris Slade Timeline coule de source et les morceaux interprétés ce soir sont plutôt cohérents (de "July Morning" à "Comfortably Numb" en passant par "Thunderstruck") et ont une résonnance particulière dès lors que Chris en expose le contexte. Comme de bien entendu, le batteur nous gratifiera d’un gros solo pendant que ses acolytes quittent la scène (pour aller boire des bières) et fera un étalage de son immense technique (avec de la double pédale s’il vous plaît) sous les ovations du public. Pour rappel, le bonhomme a presque 72 ans au compteur, et balance un solo de batterie intense au travers d’un concert qu'il l'est tout autant ! Chapeau…

chris slade, ac/dc, tom jones, the firm, david gilmour

Le retour du reste du groupe sur scène annonce malheureusement le début de la fin du set après les brûlots que sont "The Razor's Edge", "Back In Black" et "Blinded By The Light"… mais quelle fin ! Le groupe attaque directement sur "Thunderstruck" avec une pré-intro nerveuse qui va lancer le fameux tapping et mettre tout le monde à genoux. L’ami Paul "Bun" Davis hurle comme un damné dans le micro et même s’il est à la limite de la surchauffe vocale, la déferlante d’énergie envoyée par la Chris Slade Timeline est imparable…
Pour terminer, le groupe sortira de derrière les fagots le classique "Highway To Hell" repris en chœur (et en cœur) par 1 300 personnes en parfaite communion avec les musiciens et marquera l’apothéose d’un concert hors norme. On en a encore le poil qui se hérisse rien que de penser à ce final !


Dirty Deeds Done Dirt Cheap
Davy's On The Roas Again
High Voltage
July Morning
Hell's Bells
Parisienne Walkways
Comfortably Numb
You Shook Me All Night Long
Drums Solo
The Razor's Edge
Back In Black
Blinded By The Light
Thunderstruck
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Highway To Hell

Au final, cette seizième édition du Lax n' Blues Festival a tenu toutes ses promesses et fera sans doute figure d'évènement charnière dans la vie du festival, tant les concerts de ce soir ont été à la hauteur des attentes du public. Ça fait 16 ans que les organisateurs et bénévoles du Lax n' Blues prennent sur leur temps libre pour mettre sur pied ce festival chaque année et 16 ans que ces stakhanovistes réussissent leur pari. L'engouement général autour de cette affiche mouture 2018 est l'aboutissement d'un travail de longue haleine mais payant ! Le Lax n' blues Festival a gagné ses galons de festival digne de ce nom… Bravo !
 

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