Bancal Chéri au Pan Piper, 05.10.2018


Soirée Cabaret à Ménilmontant. Le Pan Piper, superbe salle au demeurant, accueille Bancal Chéri.
Bancal Chéri, fort de son album éponyme sorti il y a peu, c'est une aventure qui démarre, un projet de coeur, pour 4 baroudeurs de la chanson.
Dimoné, Nicolas Jules, Imbert Imbert et Roland Bourbon, quatre doux-dingues, quatre raisons de venir partager cette soirée.

Les quatre z'amis sont heureux quand ils sont réunis. Car oui, Bancal Chéri, c'est avant tout une histoire de coeur. Rencontrés autour de Bobby Lapointe, l'envie de faire un truc a accouché de ce projet. Histoire de continuer la route, de se croiser encore.
En ce vendredi soir, le Pan Piper s'est mis en configuration cabaret. Tables bistrot, chaises, le public est confortable. Du coup ça papote, ça échange, ça se désaltère... Et puis ça se tait, ça commence.
Chanson rock. Si on doit trouver des mots, ce serait sans doute ça. Même si c'est un peu réducteur. Parce qu'on a 4 personalités, 4 gros caractères devant nous ce soir. Dimoné d'abord, qui prend le début du concert à son compte. Guitare nerveuse, paroles électriques. Univers rock, assumé. Belle énergie, saluée par un public très (trop?) sage, qui reste sur ses chaises à dodeliner de la tête.

 
Dimoné, Nicolas Jules, Imbert Imbert, Roland Bourbon, Chanson Rock, Concert, 2018

Dimoné, Nicolas Jules, Imbert Imbert, Roland Bourbon. 4 univers dans Bancal Chéri, qui se juxtaposent plus qu'ils ne se mélangent. Chacun chante des morceaux que l'on pourrait presque croire de leur répertoire respectif. Bien sûr il y a du mélange, ce n'est pas une compile, ne nous fait pas dire ce que l'on n'a pas dit. Mais clairement, il y a de ça. Et si on ajoute la disposition de scène, qui va du plus énervé (Dimoné) au plus statique (Roland Bourbon, mais d'un autre côté, derrière une batterie c'est pas évident de jouer à Mick Jagger au Stade de France...), avec en transitions Nicolas Jules, faux flegmatique vrai scénique, puis Imbert Imbert, très posé et concentré, on a comme qui dirait un decrescendo, ou un crescendo suivant dans quel sens on regarde. L'ensemble reste cohérent, avec cette impression qu'à chaque zone de la scène correspond un style propre, une atmosphère.

Dimoné, Nicolas Jules, Imbert Imbert, Roland Bourbon, Chanson Rock, Concert, 2018

Et alors? On a vu 4 concerts? C'est ça? Et bien non! On a bien vu 4 gars partager un bon moment. Avec des instants très différents, des atmosphères variées. Chanson rock, "Qu'est-ce que tu dis", paroles électriques, ou encore ce sublime hymne aux rives de la Sèvre que celui qui n'a jamais écossé des mogettes à la tonne ne peut pas comprendre ("La Vienne et les Deux-Sèvres"), Bancal Chéri aura fait bouger le Pan Piper. On aura quand même regretté que ce ne soit que pour les derniers titres que, sur une injonction de Dimoné, les tables et chaises iront se ranger (avec une certaine élégance d'ailleurs) le long du mur, laissant le public debout, et donc obligé de bouger moults popotins. L'ambiance générale eut été plus énergiques, de nombreux titres du répertoire auraient sans doute pris plus de puissance.

Dimoné, Nicolas Jules, Imbert Imbert, Roland Bourbon, Chanson Rock, Concert, 2018

Moments tendres également. Imbert Imbert, poète aux textes à fleur de peau, univers plus posé. Plus torturé aussi. "Y'a des mots de maman dans la barbe à papa", texte noir sur mots simples, comptine inversée, musique sombre. Ou encore "Natanae", chanté par Roland Bourbon. Morceau fort, succession d'honomatopées, extraits en différentes langues (les connaisseurs auront reconnu de l'araméen, de l'arménien et du comanche, les autres auront été chercher sur Wikipedia). Un titre qui fout les poils, comme disent les jeunes. Un titre où le public ne respire plus, intense, puissant. Un grand moment. Tout simplement.

Dimoné, Nicolas Jules, Imbert Imbert, Roland Bourbon, Chanson Rock, Concert, 2018

Alors oui, Bancal Chéri a séduit. Parce que 4 belles individualités qui montent un projet généreux, où chacun a son mot à dire et à chanter, avec une belle complicité, ça donne des belles choses. Un concert où chacun a pu s'exprimer, faire valoir son univers, le partager. Nul doute que ces 4 là ont mieux encore à donner, pour peu qu'ils arrivent à se trouver du temps pour aller plus loin dans la démarche, et à créer leur univers commun. Parce que, comme dit le poète, "y'a matière". Et il s'y connait, le poète.

Photos: Emilie Fricheteau
 

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