Alice In Chains (+Black Rebel Motorcycle Club) à  l’Olympia – 28/05

Ce 28 mai dernier, l’Olympia accueillait les légendes américaines du grunge des années 90, Alice In Chains, pour une date à guichet fermé unique en France. A cette occasion, le groupe a pu défendre son album, sorti l’année dernière, Rainier Fog, ainsi que jouer pendant deux heures des classiques qui auront sûrement ravi un public très enthousiaste. Mais cette soirée a aussi été l’occasion de voir en live en première partie les très célèbres rockeurs du Black Rebel Motorcycle Club. On vous raconte tout maintenant !

C’est autour de 19 heures que nous sommes arrivés dans une salle déjà comble, avec des spectateurs qui s’étaient déjà bien positionnés pour la tête d’affiche. Mais quoi de plus normal après tout, lorsqu’on connait un peu le groupe et l’histoire de la musique, cette date était immanquable. Alice In Chains, c’est le Big 4 de Seattle, le Big 4 du grunge : un groupe pionnier de son genre aux côtés des Pearl Jam, Soundgarden et Nirvana. Peut-être le plus heavy des quatre d’ailleurs. Et rien que pour cela, on ne pouvait pas les rater, d'autant plus que c'était la première fois que le groupe revenait dans une salle parisienne depuis près de dix ans !

Pour ceux qui ne le sauraient pas déjà, Alice In Chains est un groupe très éclectique un peu entre plusieurs styles, à la fois rock, metal, ou encore grunge. Et étrangement et de manière plutôt amusante, cela se ressentait dans une foule, à moitié habillée en noir, et à moitié colorée. Bref, tout était en place pour un show qui resterait dans les annales, ou presque…

Black Rebel Motorcycle Club
 

Pour l’ouverture, un gros nom du rock sur le papier les Black Rebel Motorcycle Club, un trio de Los Angeles composé de Peter Hayes et Robert Turner tous deux guitaristes, bassistes et chanteurs, ainsi que de Leah Shapiro, batteuse, ce qui est d’ailleurs plutôt rare et notable. Il faut dire que ce groupe est quand même une référence dans le rock actuel quand on parle de blues rock ou de garage rock. En tout cas, les américains sont toujours là à remplir des salles depuis près de 20 ans. On avait donc un très beau groupe avec un gros CV. Et c’est bien ça le problème, si le show était passable et intéressant sur le papier, il était loin d’être exceptionnel.

Le début commença avec deux classiques qui ont tout de suite été très bien reçus par la foule. Tout d’abord, "Red Eyes and Tears" dans une ambiance assez intimiste et sombre, puis l’indémodable classique entrainant "Beat the Devil’s Tattoo" ont lancé le groupe sur les chapeaux de roue. Il faut dire que ces titres sont aussi excellents sur album et que ça se ressent très bien en live. D’ailleurs, la voix de Robert Turner n’est pas sans rappeler celle d’un autre Turner, celui du chanteur des Arctic Monkeys.

Mais des trois chansons qui suivront, ne sera retenu pas forcément grand-chose, si ce n’est les défauts des musiciens et un son plutôt strident et trop fort. Il faut dire que l’attitude des musiciens n’a pas vraiment aidé. Entre un Robert Turner déchiré mais drôle, qui n’a pas réussi à prononcer un seul mot correctement, une batteuse très peu communicatif qui n’avait vraisemblablement pas envie d’être là, ou encore le manteau de Peter Hayes qui devait le faire étouffer de chaleur, le show n’a pas vraiment pris sur un public peu réactif et pas vraiment participatif.

Heureusement les deux dernières chansons, "Spread your Love" et "Whatever Happened to My Rock ‘n’ Roll (Punk Song)", ont su rajouter un peu de folie et d’entrain à cette première partie. Et puis l’harmonica de Peter valait aussi le détour ! On remarquera aussi dans ces dernières chansons l’harmonie des voix des deux chanteurs qui a apporté une certaine énergie. Et puis finalement, après 30 minutes de show, on aura quand même passé un bon moment. Heureusement, le plus grand restait à venir… 

Setlist : 

Red Eyes and Tears
Beat the Devil's Tattoo
Berlin
Shade of Blue
Teenage Disease
Spread Your Love
Whatever Happened to My Rock 'n' Roll (Punk Song)


Alice In Chains

Il faut dire qu’il régnait une certaine attente et les vingt minutes d’interlude semblaient interminables. C’est alors que dans l’obscurité d’une scène, plutôt simple et sobre, avec pour décor de simples écrans lumineux, que le groupe est apparu sur le thème du film d'Eyes Wide Shut, "II mesto, rigido e cerimoniale" de Domicic Harlan, ce qui aura été noté par les cinéphiles. Le groupe commença alors le concert avec "Bleed The Freak", un morceau parfait pour faire monter l’adrénaline de manière progressive. Le bon mélange entre du planant est de l’entrainant, du pur Alice In Chains en somme. Le son est clair sans être trop fort et les musiciens sont contents d’être là. Bref, on était parti pour près de deux heures de bonne musique.

AIC, band, olympia

Et tout de suite après, l’ambiance sombre et atypique du quatuor américain s’installa avec le titre très heavy "Check My Bones" de leur album Black Gives Way to Blues. On remarquera d’ailleurs tout au long du concert que les titres des trois derniers albums chantés par William DuVall sont vraiment taillés pour ce dernier qui transmet, de manière très efficace le rock sombre d’Alice in Chains. Certes, les chansons de l’ère Layne Staley auront sûrement une saveur peut être un peu plus amère pour les puristes. Il n’en reste pas moins que Duvall sait faire le job sur les classiques des premiers albums. Et cela se ressentit aussi lorsqu’il chantait en harmonie avec le guitariste Jerry Cantrell.

William DuVall, live, AIC, olympia

William Du Vall, Live, Olympia, Alice In Chains

S’en suivit alors un des morceaux les plus prenants de la soirée, l’unique morceau de l’album éponyme Alice in Chains, "Again", avec les fameux "Ouh Ouh" repris par un public déchainé. Quand on dit qu’un titre prend vie en live, cela en était la parfaite illustration à ce moment. A l’image des titres de l’album phare Dirt, l’enchainement du combo heavy "Them Bones / Dam The River" amena ensuite la foule à faire ses premiers pogos

Il fut alors temps pour le charismatique chanteur William DuVall de présenter son nouvel album en prononçant dans un français plutôt bon quelques mots. Et c’est d’abord avec "Never Fade" que le groupe débuta la présentation du nouvel album Rainier Fog, un titre très bon et efficace à l’image de l’album. Par la suite, nous aurons également le droit à "Rainier Fog" et "Red Giant", puis le single "The One You Know" en rappel. On regrettera de ne pas en avoir plus, mais ce fut sûrement pour la bonne cause tant la setlist était variée.

Jerry Cantrell, Alice In chains, Live

Ce ne sera pas mentir que de dire que cette setlist était véritablement à la hauteur avec d’une part des titres issus de l’ensemble de la discographie du groupe de Seattle, ainsi que des morceaux qui alternaient très bien entre ballades et morceaux plus heavy. Quel bonheur d’entendre en vrai des classiques tels que "Nutshell", "Down in a Hole", "Angry Chair" ou encore le fameux "Man in the Box" avec des morceaux plus récents, mais pas moins excellents comme "Hollow", "Stone" ou "Your Decision". Mention spéciale d’ailleurs pour cette dernière chanson pleine d’émotions, un peu moins connue, mais incroyablement belle en live. Dans tous les cas, on sentait parfaitement pendant tout le set cette ambiance envoutante, sombre, rock, entrainante, planante, voire même surprenante qui fait l'identité d'Alice In Chains.

Singer, Guitarist, Alice In chains, Live

Et que dire des musiciens et de leur performance ! Evidemment en premier lieu, comment ne pas saluer le talent du guitariste Jerry Cantrell qui porte littéralement le groupe avec sa précision exceptionnelle. A l’image du solo de "Nutshell", qui fut un des moments les plus sensationnels et émouvants du set. Un guitariste n’a pas besoin de jouer un solo avec une rapidité excessive pour qu’il soit excellent. Tout est question de son, de toucher, et de charisme. Et Jerry en est la parfaite illustration pendant tout le set. 

Jerry Cantrell

Jerry Cantrell

Soulignons également le rôle très important du bassiste Mike Inez, qui s’il est plus discret, apporte une vraie harmonie et a une véritable présence dans le groupe. Enfin, tout le monde aura sûrement remarqué la concentration et le jeu incisif du batteur Sean Kinney poussés à son paroxysme. Ce dernier n’aura néanmoins pas hésité à montrer sa dextérité en faisant tourner régulièrement ses baguettes et en usant d'autre supterfuges. Et n’oublions pas d’évoquer sa grosse caisse, sur laquelle on peut voir un loup qui rugit à chacun des coups de pédale grâce à un effet d’optique. Vraiment, c’est à voir en vrai !

Avec un public qui reprenait en coeur toutes les paroles, la fusion entre le groupe et le public ne pouvait pas être plus parfaite. 

Bassiste, Alice In chains, Live

Batteur, Alice In Chain, Live, paris

Le groupe était d’ailleurs bien là pour la musique et a dû intervenir tout au plus quatre ou cinq fois sans jamais s’éterniser à remercier le public ou à raconter des histoires inintéressantes. Et on ne peut que saluer cette qualité d’enchainer morceaux sur morceaux sans superficialité. La preuve encore une fois que la musique se suffit à elle-même.

Après un rappel de quatre chansons, et près de deux heures de pur plaisir, le groupe conclut son set par les emblématiques "Would" et "Rooster", distribua une quantité impressionante de médiators et salua une dernière fois un public, ravi et qui ne vit sûrement pas le temps passer.

Alice In Chains, Live, Olympia

En conclusion, on aura vraiment assisté à un show de très grande qualité d’un groupe qui a marqué son temps de son empreinte musicale. Car oui, après tout, ce qui fait qu’un concert est bon, c’est bien d’avoir des musiciens avec une vraie identité musicale, de la technique, du professionnalisme et de bonnes chansons. Tout ça résumerait donc plutôt bien la performance d’Alice In Chains ce soir-là. Dans tous les cas, on espère bien ne pas avoir à attendre dix ans pour assister à leur prochain concert dans une salle parisienne !

Setlist : 

Bleed the Freak
Check My Brain
Again
Never Fade
Them Bones
Dam That River
Hollow
Your Decision
Rainier Fog
Down in a Hole
No Excuses
Stone
Red Giant
We Die Young
Nutshell
Angry Chair
Man in the Box

Encore :
The One You Know
Got Me Wrong
Would?

Rooster

Crédit Photo : David Poulain, toute reproduction interdite sans autorisation du photographe. 

close

Ne perdez pas un instant

Soyez le premier à être au courant des actus de La Grosse Radio

Nous ne spammons pas ! Consultez notre politique de confidentialité pour plus d’informations.



Partagez cet article sur vos réseaux sociaux :

Ces articles en relation peuvent aussi vous intéresser...

Ces artistes en relation peuvent aussi vous intéresser...