Rock en Seine 2019 – Jour 1 (23/08/2019)

Et c'est reparti pour une nouvelle édition de Rock en Seine 2019 en plein coeur du domaine national de Saint-Cloud ! Deux mois après la fin du festival, la Grosse Radio vous propose de revivre à travers des live reports illustrés une grande partie des concerts de cette édition. Au programme du premier jour le vendredi, une programmation plutôt orientée pop rock avec des artistes comme Alice Merton, Balthazar ou encore EELS. Ajouté à cela quelques belles découvertes musicales comme Süeur, We Hate You Please Die ou MNNQNS, et le festival est bel et bien lancé sur les chapeaux de roue. Mais ne nous méprenons pas, la tête d'affiche qui n'a laissé mentir personne pour ce premier jour, c'était bien les légendes de The Cure. Et ils n'ont laissé malheureusement que peu de place pour les live de Bagarre et de Kompromat... 

 

ALICE MERTON – Scène Cascade – 16h


Ecrit par Antoine_donnay

Pour commence cette édition 2019 de Rock en Seine, on se rend en ce début d’après-midi sous la scène Cascade. Le soleil tape, la chaleur est proche de celle de la canicule et le public n’est pas encore très nombreux. Mais cela n’empêche pas la jeune et prometteuse Alice Merton d’entrer sur scène et d’assurer le show dans sa robe en cuir noire. Tout de suite, les quelques courageux qui sont arrivés tôt prennent tout de suite goût à cette pop dynamique et entrainante de la chanteuse à la bi-nationalité allemande et britannique. Les chansons sont très dansantes à l’image des premières chansons comme « Learn to Live » ou « Trouble In Paradise ».

Alice merton

Malgré son jeune âge et son seul album en date Mint, sorti en 2019, Alice Merton montre qu’elle a déjà tout d’une grande grâce à un timbre de voix reconnaissable entre mille et un chant qui alterne entre influences pop, soul, voire même rock. Mais plus que son chant, les arrangements musicaux sont aussi extrêmement soignés et rajoutent un vrai dynamisme à ses chansons. On pourrait même se croire dans un concert rock à certains moments ! Sur scène les musiciens font tout autant le show que la jeune chanteuse sans pour autant lui voler la vedette (mention spéciale au guitariste et au bassiste). Alice Merton s’est voulue très indépendante dans ses compositions musicales en créant son propre label, et c’est bien ce qu’elle nous montre en live en ne se contentant pas de délivrer une pop que certains qualifieraient de mielleuse ou de commerciale.

Alice Merton's guitarist

Entre d’autres chansons extrêmement dansantes comme « I don’t Hold a Grudge » ou « Lash Out », la chanteuse fait preuve d’une grande complicité avec le public en communiquant avec lui dans un français d’un bon niveau. Et c’est sans surprise qu’avec des spectateurs conquis, Alice et sa bande concluent le show avec son tube phare que vous avez déjà sûrement entendu à la radio, « No Roots ». Il n’est même pas 17h que Rock en Seine est déjà très bien lancé. 

Alice Merton

BALTHAZAR – Grande scène – 17h05

 

Ecrit par Antoine_donnay

Pour ce premier show sur la Grande scène, on s’attaque au rock planant des Belges de Balthazar. Et dès l’entrée sur scène, les musiciens nous embarquent dans leur univers avec leur look hipster branché et des chemises bien colorées, ainsi qu’un décor de scène simple et épuré composé de deux arcs de cercles de couleur bleu clair.

Balthazar, Rock en Seine

Tout de suite, on sent quelque chose de prenant dans le son des Belges. Si les musiques sur album peuvent sembler molles, les aprioris sont tout de suite démentis en live avec des morceaux comme « Wrong Vibration » ou encore le classique du groupe, « Bunker ». Le show a ce quelque chose d’hypnotique, d’indescriptible qui relève même du cinématographique.

Balthazar, Martin, RES

Malgré une certaine froideur apparente des Belges, le côté boys band branché et mystérieux du groupe prend effet sur le public tout comme les quelques mots discrets du guitariste Jinte Deprez en français, ou la descente du chanteur blond charismatique Maarten Devoldere dans le public sur plus d’une vingtaine de mètres.

Mais ce qu’on retiendra surtout du concert, ce sont les arrangements musicaux sur scène avec l’emploi de nombreux instruments. Entre l’utilisation de violon pour donner la touche orientale parfaite sur Grapefruit et l’utilisation déjanté d’un tuba, tout est extrêmement bien ficelé. La musique est partout. Tous les membres du groupe chantent et ont leur importance. La basse porte tous les morceaux et les guitares sont utilisées à bon escient. Bref, que demander de plus ?

Balthazar, RES

Les Belges offrent au public francilien une performance de grande qualité sublimée par la qualité des morceaux issus de leur quatrième et dernier album en date, Fever. Ces derniers composent d’ailleurs sans surprise la majorité de la setlist. Les quatre dernières chansons en font d’ailleurs partie et résumeraient bien à eux seuls le show de Balthazar : Entre les envolées electro de « Changes », le petit solo de guitare qui va bien sur « I’m never Gonna Let You Down Again », la ligne de basse dansante de « Fever » et les cuivres du final « Entertainment », les Belges apportent une touche rafraichissante au rock. Et ça fait du bien !  

Balthazar, RES

MNNQNS - Scène Cascade - 17h55
 

Ecrit par Antoine_donnay

Pour commencer le début de soirée, on n’aurait pas pu passer à côté des prometteurs rockeurs français MNNQNS, qui remplacent au pied levé King Princess. Et malgré une scène Cascade pas forcément très remplie, il faut tout de même admettre que les jeunes Normands font le show et montrent qu’ils sont contents d’être là. A l’image de la marinière du bassiste et des chemises colorées des autres membres, le son est très rafraichissant avec à la fois de bon riffs de guitare mélangés à des touches pop qui rendent le show extrêmement dansant. Mention spéciale d’ailleurs pour le bassiste qui nous envoie d'ailleurs des basses mélodiques en pleine figure et qui montre une grande présence lors des différents morceaux. 

MNNQNS, marinière, RES

Avec des titres comme « Desperation Moon » ou « If they only they could », les Rouennais (oui encore un groupe de Rouen aujourd'hui !) mettent l’ambiance dans un fourre-tout musical qui alterne entre séries de gros accords et petits arpèges planants. C’est un peu fou, mais ça valait le coup. En bref, MNNQNS est un groupe qui n’a sûrement pas fini de parler de lui. D’ailleurs on vous conseille d’aller écouter leur premier très bon album Body Negative qui vient de sortir. Ce n’était par leur première à Rock en Seine, mais ce ne sera sûrement pas la dernière… 

MNNQNS, live, res

WE HATE YOU PLEASE DIE - 18h05 - Scène des 4 vents

Ecrit Par Charliedub

"I hate myself and I want to die" était le mantra de Kurt Cobain ; impossible ne pas y penser dès lors qu'on évoque We Hate You Please Die, combo punk de Rouen. Alors certes, la batteuse ne tape pas aussi fort qu'un Dave Grohl sur ses fûts, mais l'énergie à la Nirvana est bel et bien présente chez We Hate You Please Die, surtout que le chanteur n'hésite pas aller slammer parmi la foule.

We hate you please die

Rare privilège finalement qu'on observe quasiment que sur les scènes intermédiaires, celles où le contact avec les spectateurs reste très familial et très proche. Et à première vue, on se demande presque ce que fait le groupe parmi la programmation plutôt léchée et pop du festival ce jour-là, car We Hate You Please Die, c'est punk, c'est souterrain, c'est underground, bref ça joue "dans les caves" (dixit ainsi le chanteur). Mais se produire à Rock En Seine fut une belle aubaine pour ces quatre gamins qui en veulent, sachant qu'il y avait quand même du monde pour les accueillir. Définitivement, une des premières grosses claques du festival.  

WHYPD, RES

EELS - Scène Cascade - 19h45
 

Ecrit par Antoine_donnay

Avant le show de The Cure, on ne pouvait pas non plus passer à côté des déjantés d’EELS et de son chanteur et multi-instrumentaliste barré aux lunettes rondes, Mark Oliver Everett. En fait lorsqu’on assiste au set, outre de grands classiques planant ultra efficaces comme « Novocaine for the Soul » ou « That Look You Give That Guy », on retient surtout l’ambiance, l’humour et le show produit par le groupe. Entre l’utilisation de cornes de brume entre les morceaux, les maracasses ou encore le moment où le chanteur fait tomber son micro en donnant l’impression de n’en avoir rien à faire, le show nous donne le sourire et nours fait passer assurément du bon temps. Et que dire lors du moment des présentations des musiciens, le légendaire et très humble « Let’s start with me » du chanteur.

EELS, RES

On sent que les musiciens ont une sacrée expérience de la scène et du show en se permettant de délivrer un rock plutôt soft et planant ultra efficace. Même si le show est sûrement calculé et millimétré, les musiciens font preuve d’une grande spontanéité et ont l’air de bien s’amuser. Et pour finir le set, quoi de mieux que de mettre un grand tapis rouge et de faire défiler les artistes sur scène en ayant pris soin de passer l’aspirateur sur la scène, en plein concert, évidemment. Le groupe en profite d’ailleurs pour finir logiquement avec "The End", une reprise des Beatles qui fait mouche.

EELS, rock, res

En bref, EELS, c’est du bon rock avec une bonne petite touche de folie et ça, on s’en souviendra.

eels

SÜEÜR - 21h - Scène Firestone
 

Ecrit Par Charliedub

Süeür, c'est encore une claque prise en pleine figure. Vu que le gros de la foule était massé, agglutiné, serré comme des sardines devant le live de The Cure, très peu de personnes étaient venues applaudir Süeür (200 au maximum) ; et à vrai dire, ce n'est pas plus mal, puisque cela nous a pleinement permis de profiter du spectacle. Et du spectacle, il y en a eu ; et de la sueur aussi, notamment de la part du chanteur qui se saisit souvent de deux micros pour mieux crier sa rage. Celui-ci, pose ainsi son flow hip-hop, garni de textes poignants, profonds et sincères, sur des prods lorgnant, pêle-mêles, du côté du metal, du punk, voire même du trip-hop ou du dub, via des lignes de basse massives et puissantes.

Par conséquent, Süeür, c'est un peu comme si Metal Urbain avait rencontré Massive Attack pour aboutir à une synthèse indus, saccadée et bigarrée. Un excellent melting-pot que le son de Süeür, raison pour laquelle le chanteur n'hésitera pas à rendre hommage à Keith Flint, le frontman de Prodigy, groupe pionnier de cette énergie punk à base d'electro et qu'incarne brillamment Süeür des années plus tard. 

THE CURE - Grande scène - 21h
 

Ecrit par Antoine_donnay

Pour finir cette journée, Rock en Seine a vu les choses en grand, puisque ce sont les légendaires britanniques The Cure qui vont assurer le spectacle final sur la Grande Scène. Chose notable, c’est sûrement ce soir-là que le public a répondu le plus présent du week-end, puisqu’il est quasiment impossible de circuler sur le site de Rock en Seine alors même que le concert, qui durera de près de 2 heures 30, n’a même pas encore commencé. On peut saluer cet engouement, mais on regrettera que la programmation sur les autres scènes à cette heure-là ne soit pas vraiment très attractive et n’ait pas désengorgé les différents espaces. On sent aussi que certaines personnes ne sont venues que pour ce concert de The Cure et c’est bien dommage, tant la programmation du vendredi était de grande qualité.

Mais trêve de bavardage, The Cure démarre son show telle une machine de guerre en enchainant sans pause et avec très peu d’interaction avec le public ses morceaux. Il y’a pas de temps pour souffler, car il faut tout de même jouer les 27 chansons de la setlist. Comme à son habitude, le groupe est extrêmement statique, malgré une scène à deux niveaux et une production tout de même assez élaborée, avec des jeux de lumières plutôt bien travaillés.

The Cure, RES 2019, Robert Smith

A regarder certains festivaliers, on sent un certain brin de nostalgie devant un groupe qui a traversé les générations. Il aurait été intéressant de faire une étude statistique sur l’âge des festivaliers sur les trois différentes journées, car ce vendredi, on sent que même si une partie assez importante des spectateurs est assez jeune (dans la vingtaine), la majorité de la foule est composée de personnes qui avaient sûrement écouté The Cure dans leur jeunesse.

The Cure, Robert Smith, RES

Mais malgré des musiciens aussi, d’un certain âge, on ne peut que saluer le show de la bande de Robert Smith. Ils tiennent toujours la baraque année après année, même si on peut se demander comment ils arrivent à rester aussi pros et enchainer les morceaux à une vitesse aussi infernale. Le son, lui, est très clair et plutôt propre. Et on sent le public en communion avec la musique et le show du groupe. Certes l’état du chanteur Robert Smith peut néanmoins particulièrement laisser à désirer lorsque celui-ci tente de s’exprimer face au public, mais on passe un très bon moment. Apparemment, la légende raconte qu’il a tenté de parler en français…

The Cure, RES

En tout cas, tout est millimétré, et extrêmement bien calibré. C’est après un peu plus d’une heure et demie que le groupe finit son show pour revenir et jouer ses plus grands classiques lors d’un rappel de sept chansons avec des titres cultes comme "Lullaby", "Friday I’m In love", "Close to Me", et l’ultime "Boys Don’t Cry" repris en cœurs par les dizaines de milliers de festivaliers du Parc de Saint Cloud. 

The Cure

Tout n’était peut-être pas parfait, mais The Cure a su assurer le spectacle et délivré un show qui laissera des souvenirs inoubliables à nombre de spectateurs présents ce soir. On a pour notre part quand même des étoiles plein les yeux et on a hâte de revenir à Rock en Seine demain ! A moins de rester jouer les prolongations avec Kompromat pour les plus courageux... 

BAGARRE - Scène des 4 Vents - 22H30
 

Ecrit Par Charliedub

Entre temps il y'avait aussi Bagarre qui jouait pendant The Cure. Pour les définir : De l'énergie punk et de l'éclectisme tant musical que dans l'attitude des musiciens, puisque ceux-ci changent régulièrement de rôle au gré des morceaux : l'un abandonne la batterie pour les synthés, pendant que l'autre substitue le chant aux pads. En quelques mots, ça bouge sans cesse avec Bagarre.

Bagarre

De son propre aveu, le groupe se revendique de la musique de club, pour ne pas dire dancefloor. Comme Major Lazer alors ? En effet, il faut dire que Bagarre a très bien préparé le terrain pour le crew de Diplo le lendemain avec un son qui mixe à peu près tout sur son passage, tel un rouleau-compresseur : moombahton, trap, baile funk, electro, hip-hop, dance, skank reggae, rien n'échappe à Bagarre, d'autant plus qu'ils se plaisent à injecter un peu de sonorités orientales dans leurs compos (comme l'excellent "Kabylifornie"), reflet d'un refus des frontières et des barrières musicales. Ils se permettront même de réclamer un wall of death au public. Bagarre, c'est un uppercut dans ta face (bon, oui, elle était facile, mais c'est colle bien à l'image donnée par le combo). 


KOMPROMAT - Scène Cascade - 23h30
 

Ecrit Par Charliedub

Après une prestation en 2013 en formule quasi live band (avec un batteur et un clavier), le Dijonnais
Vitalic était de retour à Rock En Seine avec un tout nouveau projet baptisé Kompromat et le renfort de la chanteuse de Sexy Sushi, Rebeka Warrior. Si on salue bien évidemment la remise en cause
perpétuelle du DJ et sa volonté d'explorer d'autres horizons, on ne peut que regretter que Kompromat
n'ait pas véritablement retenu notre attention.

KOMPROMAT, RES

Ça nous semblait bien parti pourtant : dans un univers artistique dans lequel la langue de Shakespeare écrase généralement tout sur son passage, le choix de chanter en allemand se révélait plus qu'intéressant ; c'est par conséquent, plus sur l'aspect musical que l'on aura été déçu, puisqu'on est finalement assez éloigné d'une techno underground à l'allemande, sortie tout droit de Berlin. Ça a plus à voir finalement avec une réinterprétation moderne EBM et new wave dans sa version germanique (neue deutsche Welle) empruntant au disco mais manquant de vibe et de groove. Il y a toutefois eu de bonnes choses, mais trop peu pour que l'on soit totalement conquis. A demain donc pour la suite des hostilités ! 

Crédit Photo : David Poulain Live Photography, droits réservés. Toute reproduction sans autorisation du photographe est interdite. 

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