Saez au Galaxie d’Amnéville (11.04.2013)

Damien Saez était de passage ce 11 avril dernier pour une belle et longue soirée au Galaxie d’Amnéville. Qu’il ait dix ou soixante ans, grand fan ou simple curieux, c’est calmement et le sourire aux lèvres que le public est venu au rendez-vous sous une pluie battante.

 

saez, live galaxie amnéville, 11/04/13

 

Ce soir, ce n’est pas la ruée, le Galaxie est loin d’être complet et une bonne partie des gradins est fermée. L’avantage est qu’on a tout l’espace nécessaire pour respirer de l’air frais au milieu de la fosse. Alors que le concert devait commencer à 20h, le chanteur n’est toujours pas là trois quart d’heure plus tard. Peut-être attend-t-il qu’on l’appelle ? Car oui, Saez est un artiste qui peut faire quelques caprices. A Nancy par exemple, en novembre dernier, il est parti au bout d’une heure de show, soi-disant que l’ambiance n’était pas assez bonne. Du coup, fosse et gradins commencent à clamer le nom de "Damien", à siffler, taper du pied, pour le faire venir. Peu avant 21h une voix annonce que le concert se fera en deux parties, et qu’il y aura…un entracte ! Oui oui, pendant un concert. Probablement un concept que tout le monde expérimente pour la première fois ce soir.

Finalement, Damien Saez débarque après quasiment une heure d’attente (peut-être était-il resté à l’heure d’hiver après tout ?). Pour son premier titre, il interprète « Thème Quais de Scène », simplement accompagné de son pianiste, et dans la pénombre. Un moment beau et émouvant. Alors qu’il reste encore seul sur scène pour son deuxième titre, on se demande si le chanteur va faire comme il l’a fait sur d’autres dates. C’est-à-dire, faire une première partie soft, seul avec sa guitare, et ensuite faire une partie électrique, accompagné de ses musiciens. Et bien ce soir, ce sera mélangé. On passe d’une ambiance survoltée à une atmosphère plus sereine ou nostalgique. L’inconvénient est qu’on devient à moitié fou en se lâchant complètement sur des titres comme « Pilule » ou « Miami », avant d'être cassé dans notre élan par des titres plus doux  juste après. L’ambiance fait des montagnes russes, mais cela ne durera que le temps de la première partie. Après l’entracte d’une quinzaine de minute, la seconde partie a été pêchue du début à la fin.

 

L’artiste n’a quasiment pas adressé un mot à son public. Le monsieur n’est pas là pour bavarder, il est là pour jouer et nous faire partager son univers. Il s’offre à nous avec sincérité. Son chant lui vient du plus profond de lui-même. Il vit sa musique. Sa voix est touchante, puissante, parfois résonnante ou rageuse ; elle nous touche droit au cœur. Et son concert ne serait pas ce qu’il est sans les six musiciens qui l’accompagnent. Guitaristes, batteur, accordéoniste, tous tiennent la note et sont excellents. En particulier le bassiste avec ses riffs musclés très souvent mis en valeur. Le hic est que le Galaxie est une très vielle salle, et au niveau du son, on repassera. Quand tout le groupe commence à faire trop de bruit, les amplis saturent et donnent un son brouillon.

Le show a duré près de trois heures, et c’est à peine si on s’en est rendu compte. Apparemment, l’ambiance a plu à Damien (quoiqu’il faut le dire, dans la fosse ça a crié, mais pas vraiment bougé). Il est donc resté jusqu’au bout cette fois. On pouvait légitimement craindre un départ de scène prématuré, car, quand ce n’est pas la mauvaise ambiance qui l’incite à partir, c’est parfois son dos douloureux ou bien le fait qu’il soit complètement défoncé. Et en effet, force est de constater que depuis le début du show, le chanteur boit pas mal et fume cigarette sur cigarette. Il a avoué par moments qu’il n’était plus sûr des paroles.  En tout cas, il devait être de bonne humeur, car il a fait deux rappels. Deux rappels qui, malheureusement, ne nous permettront pas de péter un petit câble une dernière fois, le chanteur préférant interpréter des titres comme « Châtillon-sur-Seine » ou « Into The Wild ». On finira donc avec une ambiance davantage intimiste, mais ce n’est pas grave, Saez est très bon pour ça. Jusqu’au bout, on a attendu les classiques « Jeune et con » et « Jeunesse lève-toi », mais ça ne sera pas pour ce soir. On a en tout cas pu constater que le chanteur a défendu ses derniers albums et qu’ils rendent très bien en live. Pour notre plus grand plaisir, il a également été pioché dans des disques plus anciens.

 

En sortant de la salle, les commentaires vont bon train, et tout le monde semble avoir été bluffé par cette prestation. Saez est un artiste, un vrai. Un artiste accompli, doué, bourré de talent. Le rock’n roll n’est pas mort, on a pu le constater ce soir. Ce concert nous a fait passer de l’envie de se déchaîner à l’envie de pleurer d’émotion. Ainsi, on est ressorti de là des étoiles plein les yeux et le cœur débordant d’amour pour ce chanteur qui nous a tout donné ce soir. En attendant, le Miami Tour continue.

Setlist:

Quais de Seine
Les anarchitectures
Inédite (Les anarchitectures II)
Elle était profonde
Pour y voir
Betty
Les printemps - J'hallucine
Fin des mondes
Miami
Le roi
Pilule
Cigarette - Voici la mort
J'accuse
Into the wild
Rochechouart
Marie - Marie ou Marilyn
Fils de France
Ma petite couturière - Embrasons-nous
Marguerite
On a pas la thune
Putains vous m'aurez plus
J'veux qu'on baise sur ma tombe
Tu y crois
Châtillon-sur-Seine

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