Mac Demarco à  La Maroquinerie (14.05.2013)

Il est toujours intéressant de voir se remplir une salle et d'observer cette faune potentiellement uniforme. Voir par exemple les couples arriver en premier et se bécoter en bord de scène, puis la bande d'amis, de copines, et enfin, en tout cas si cela arrive, les sosies des artistes présents au concert. Et ça c'est drôle. En effet, à peine une  demi-heure après l'ouverture des portes voit-on débarquer deux trois sosies de... Mais vous avez sûrement deviné, pas vrai? Mac Demarco, bien sûr; et son inimitable assortiment casquette-chemise-barbe de trois jours-de bûcheron canadien-tout en ayant un physique de claquette ! Ouf, au moins je ne me suis pas trompé de salle. Encore une demi-heure plus tard, la salle était bondée, ce qui est somme toute logique puisque le concert affichait complet !

20h30, le concert démarre, avec au menu de la première partie les compatriotes canadiens de Sean Nicholas Savage sous les yeux de Demarco venu prendre la température de la salle en coulisses, un verre de bière à la main, évidemment.

Sean Nicholas Savage; duo improbable d'un crooner ressemblant comme deux gouttes d'eau à Steve Buscemi, toutes chaussettes dehors et d'un "pianiste" qui s'occupe des mélodies et des boîtes à rythme du synthé. La musique est tout à fait à l'image du groupe, parodiant des musiques d'ascenseurs aussi édulcorées qu'ennuyeuses, bien qu'elles soient dans le cas présent plus complexes et perverses qu'elles ne le laissent paraitre.  Mais si ce jeu de petit malin façon Suicide amuse cinq minutes, l'ensemble devient vite redondant et fastidieux.

Remarquez, le show n'est pas tant dans la musique que dans la performance. En effet, ce duo décalé a définitivement un grain de folie assez fascinant, entre les lumières violettes, les effets de scène ratés exprès (un balancement d'un pied de micro suivi d'un cinglant et rigolard "pathetic" du chanteur ou bien sa façon toute personnelle de fouetter l'air avec le câble du même micro) ou tout simplement l'humour et l'ironie de l'ensemble, de sorte qu'on apprécie bien plus ce stand-up surréaliste pour ses poses que pour sa musique.

La première partie finit sous les applaudissements bien que la salle n'ait pas semblée plus conquise que ça. Et tout s'enchaîne vite puisqu'à peine dix minutes plus tard débarque Demarco et son groupe sur scène en catimini. Le rusé Mac se retourne alors furtivement vers le public pour le saluer, public qui ne demandera pas son reste pour le lui rendre au centuple. L'affaire est dans le sac.

Ca commence doucement avec la première piste de l'album 2, "Cooking Up Something good"; mais la salle, elle, n'a nullement besoin d'être chauffée. Demarco enchaîne ainsi les titres emblématiques de sa pourtant très jeune carrière comme "Rock n' Roll Night Club", "The Stars Keep On Calling My Name", "Ode To Viceroy", autant de perles pop (plus rock et saturées que d'habitude, il faut bien le reconnaître) parsemées de petites choses hilarantes comme un baiser langoureux entre Demarco et son guitariste ou la dédicace à une fan de la chanson "My Kind Of Woman". Demarco et sa bande sont toujours réactifs, le père Mac nous gratifiant souvent de son sourire XXL, le tout étant exécuté avec un naturel désarmant. Le groupe se met alors à jouer un medley psychédélique, mélangeant sans vergogne "Take Five" avec Rammstein et Metallica, et mélangeant les rôles, puisque le guitariste s'improvise rappeur et tape un petit flow (tout en ayant balancé un grave et sensuel "bonjour" à une spectatrice) pour mieux finir sur une ritournelle chantée cette fois par... le bassiste.

Tout le monde s'amuse et profite, et le temps passe trop vite. C'est déjà le moment des premiers remerciements et Demarco entame la dernière chanson qui clôt aussi son album, la chaleureuse "Still Together". Ainsi s'exécute-t-il avec sa nonchalance cartoonesque, faisant chanter le public et s'offrant un crowdsurfing relaxant.
 


Première sortie du groupe, qui ne sera que de courte durée, car deux minutes plus tard ils reviennent accompagnés par Sean Nicholas Savage pour une reprise de Neil Young dans une ambiance bon enfant et déjantée qui verra le claviériste de Sean Nicholas Savage se mettre torse poil et draguer successivement le bassiste et le guitariste de Demarco.
 

C'est sous un tonnerre d'applaudissements que sort le groupe, le public ne demandant pas mieux que le concert continue. la salle se rallume, seulement une petite heure après leur entrée. Dommage, mais quelque part logique, leur répertoire n'étant pas encore assez fourni.

C'est donc avec la fougue de la jeunesse et l'expérience du vieux briscard que Mac Demarco a aisément conquis son public, qui semblait lui être encore tout dévoué à la sortie. Un très bon show en tout cas, qui prouve deux choses : d'une, que Demarco est aussi bon et appréciable sur scène que sur album et deux, qu'il faudra garder un œil très attentif sur ces damnés canadiens !

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