Peter Gabriel à  Paris Bercy (15.10.2013)

Un live report signé de notre collègue de LGR Metal Watchmaker. Merci à lui !


So what ?


Nombreuses sont les tournées anniversaires pour lesquelles les artistes interprètent l’intégralité d’un album. Entre les concerts anniversaires récents de The Wall et Dark Side of the Moon par Roger Waters ou encore Marillion qui a interprété Brave en intégralité il y a quelques mois, c’est au tour de Peter Gabriel de célébrer la sortie de So, paru il y a 25 ans.

Après ses expériences orchestrales (Scratch my back, New Blood ou Live Blood, paru l’année passée), l’ex-chanteur de Genesis a choisi de revenir à une formule plus rock, conviant ses anciens camarades de So. C’était annoncé, le fidèle Tony Levin, au Curriculum Vitae aussi impressionnant que la discographie de Frank Zappa, est de la partie, tout comme le frenchie Manu Katché à la batterie, David Sancious aux claviers ou encore David Rhodes à la guitare.

C’est dans un Bercy plein à craquer que Papy Gabriel s’apprête à faire rejouer la nostalgie chez ses fans grisonnants, venus en famille pour la plupart. A l’heure où s’éteignent les lumières, le maître de cérémonie vient faire lui-même l’annonce de la première partie, présentant ses deux choristes qui vont nous présenter quatre morceaux de leurs répertoire solo. Si cette mise en bouche n’est pas la raison principale de la venue des 16 000 spectateurs dans Bercy, cette première partie ne dure qu’une vingtaine de minutes, à l’instar de celle d’Ane Brun, il y a trois ans lors de la tournée New Blood.

Lorsque le chanteur remonte sur scène, il annonce le programme de ce soir. En guise d’apéritif, Peter et ses acolytes interpréteront quelques morceaux dans une version acoustique, toutes lumières allumées, afin que chacun se sente comme en répétition. Et ce soir, les spectateurs présents auront le privilège d’assister à un inédit, « OBUT », en guise de premier morceau, Gabriel s’installant au piano et Tony Levin prenant sa contrebasse électrique en main. Le son est bon, il le sera pendant tout le concert. S’ensuivent quelques classiques revisités et réarrangés pour l’occasion (« Come Talk to Me », « Shock the Monkey »). Et c’est cela que l’on apprécie avec le Gab’, il aime se démarquer sur scène de ses albums studios, en osant ce que de nombreux artistes ne font pas : prendre des risques.
 

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Sur « Family Snapshot », les lumières s’éteignent soudain au beau milieu du morceau et l’ambiance devient électrique, à la fois sur scène mais également dans le public. Avec des titres tels que « Digging in the Dirt » ou « Secret World », Gabriel montre que malgré le poids des ans, sa voix est toujours aussi sublime, ne craignant pas les aigües, et qu’il est toujours capable de danser et faire danser les foules (il n’arrêtera pas de bouger, et même par instants de courir !). Les tubes s’enchaînent (« Solsburry Hill », son premier succès en solo est là pour le prouver), mais le groupe ne fait pas l’impasse sur des morceaux moins connus et plus rares en concerts comme « The Family and the Fishing Net », plus entendu depuis…longtemps. Peter capte tous les regards, malgré l’énergie débordante de Tony Levin, qui change d’instruments plusieurs fois au cours d’un même morceaux, et du groove sans commun entre la basse et la batterie. David Rhodes, plus discret, restera dans le fond de la scène pendant la majeur partie du concert. Après un nouvel inédit, joué par Peter au piano (« Why Don’t you Show Yourself »), il est temps d’attaquer le plat de résistance, à savoir l’intégralité de So, joué dans l’ordre.
 

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Si So est sorti il y a 25 ans, il a indéniablement joué un rôle dans la carrière de Peter Gabriel, regorgeant de tubes, que le groupe interprète dans des versions fidèles aux originaux, quoiqu’un peu plus musclées tout de même. « Red Rain », « Sledgehammer », « Don’t Give Up », « Big Time »…que de titres diffusés partout à la radio depuis 25 ans. Notons toutefois que le duo sur Don’t Give Up n’atteindra pas la magie de la version studio, Jennie Abrahamson remplaçant difficilement Kate Bush, et sortant par moment de notes à la limite de la justesse.

Si la musique est bien évidemment au centre de ce concert, Gabriel n’oublie pas l’aspect visuel, avec des écrans géants en fond projetant des images filmées par des caméras montées sur grues. Celles-ci sont manipulées à la main par des techniciens masqués et le maître de cérémonie semble jouer avec, donnant l’impression d’un balai mécanique tout droit sorti d’un film d’anticipation.

Mais le point d’orgue de ce concert, c’est sans aucun doute l’interprétation de « Mercy Street » par Peter allongé sur la scène, filmé de haut par lesdites caméras. Malgré ces conditions difficiles pour un vocaliste, qui plus est de 64 ans, son chant sera plein d’émotion et envoutera toute la salle.
 

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Avec « In Your Eyes », on sait que le concert touche à sa fin. Si l’absence de Youssou N’dour (contrairement à il y a trois ans) déçoit un peu les fans, cela permet à Peter de présenter à la salle Daby Touré, chanteur mauritanien, visiblement ravi de faire parti de l’évènement. Et cette version d’au moins dix minutes sur laquelle le public participe à tue-tête replonge la salle dans les influences World music si chères à Monsieur Gabriel. Le groupe se fait longtemps ovationner (surtout Manu Katché, qui joue pour ainsi dire à domicile) puis s’éclipse, avant de revenir pour un rappel riche en émotion.

Seulement deux titres seront joués pour le rappel, à savoir « The Tower that Ate People » (présent sur Ovo), sur lequel une tour immaculée grandeur nature avalera littéralement le chanteur, puis le classique "Biko", qui fera chanter une dernière fois la foule, avant que ne s’éclipsent un à un et définitivement cette fois les musiciens.

Avec un concert d’environ deux heures et demi, Peter Gabriel a fait replonger tout Bercy dans les années 80, célébrant de manière grandiose l’anniversaire d’un album qui a changé sa carrière. Si la section rythmique était bien entendue au sommet, le maître de cérémonie l’était également, prouvant que son apparence physique n’entame pas son dynamisme et sa joie de monter sur scène. Nous attendons désormais de pied ferme un nouvel album (Up date de 2002 !), afin cette fois, de ne plus jeter un regard dans le rétroviseur, mais bien d’aller de l’avant, pour la suite de la carrière de ce très grand monsieur.
 

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Setlist :

OBUT
Come talk to me
Shock the Monkey
Family Snapshot
Digging in the Dirt
Secret World
The Family and the Fishing Net
No Self Control
Solsbury Hill
Why don’t you show yourself?
Red Rain
Sledgehammer
Don’t Give up
That Voice Again
Mercy Street
Big Time
We do what we’re told
This is the Picture
In Your Eyes (feat. Daby Touré)

Rappel :

The Tower that Ate People
Biko

Photos : Watchmaker

 

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