Compact Disk Dummies au Silencio (21.11.2013)


C'est le 21 novembre dernier que se produisait les belges de Compact Disk Dummies sur la scène du club Silencio désigné par David Lynch. Et dès l'entrée le ton est effectivement donné. Après une longue descente dans un escalier noir où  quelques photos d'Aï Weï Weï hantent les murs, c'est dans un couloir lumineux et  quasi claustrophobique dans lequel on rentre. Le temps de trouver la scène, on s'extirpe de ce couloir de la mort et on profite des quelques instants avant le concert pour analyser la faune environnante. Qui peut donc adhérer pour aller voir des concerts dans le cerveau malade d'un artiste sacrément dérangé et dérangeant ?

Le moins que l'on puisse dire, c'est que la plèbe semble scindée en deux camps, entre le barbu branchouille et le cadre en costard décontracté payant un verre de vice à sa charmante compagnie. Il faut croire que la bonne pinte de bière fraîche a été bannie de la carte au profit de cocktails aux noms imprononçables  et de vins classieux. Mais qu'importe si l'endroit n'est pas le plus chaleureux au monde, puisque le concert compte avant tout. C'est donc sous les coups de 22h30 que le duo déboule sur cette scène aux allures de théâtre de marionnettes.
 


Le groupe n'y va pas par quatre chemin et commence son set avec "What You Want", histoire d'afficher clairement la couleur. Lumières stroboscopiques, danses désarticulées, sauts endiablés et headbanging de rigueur, le chanteur ne lésine pas à la tâche et se contrefout du tour de chauffe en s'énervant sur son clavier à ressort tandis que son frangin, plus réservé, assène des beats assassins qui fendent littéralement l'air de la salle. Le public timoré devient curieux et se rapproche. Les affaires se corsent avec "Mess With Us",  et l'on surprend même quelques spectateurs en train de danser.

Le chanteur n'hésite d'ailleurs pas à sortir de scène et se mêler à la foule, sautant sur un pouf, simplement pour danser lui aussi sur la piste. Le relâchement n'est pas de mise ce soir. Les chansons s'enchaînent sans discontinuer, et il faut bien avouer que les lumières, parfaitement utilisées, renforcement le coté hypnotique de la performance. C'est tout à fait surprenant qu'un si jeune groupe ait si bien pensé la scène, car si il y'a de l'improvisation, on sent aussi la chorégraphie de certains mouvements, tout au service de l'énergie et de la musique.

A peine a-t-on eu le temps de reprendre son souffle que le duo balance leur single "The Reeling". Enrobé de lumières rouges et bleues, la voix du chanteur prend des accents légèrement reggae, faisant penser parfois à celle de Sting. Drôle de mélange me direz-vous, mais la recette est terriblement efficace. La salle s'est par ailleurs méchamment réchauffé, et la pudeur relative du public semble s'être évaporée.
 

La fin du set se fait sentir, et on nous prévient qu'il est maintenant l'heure de chanter. Une reprise d'une chanson assez connue, nous assure-t-on; oui, mais laquelle ? Le choix est à ce titre assez surprenant, puisque les frangins Coorevits nous gratifie d'une version martienne et saturée du célèbre "Toxic" de Britney Spears, définitivement plus intéressante que la version originale. Une dernière fois, le chanteur vient rendre visite à la foule, et se paie le luxe de faire face à la scène, pied de micro et guitare en main pour un final apocalyptique où l'on ne sait plus où donner de la tête.

En bonne et due forme, la guitare finit piétinée et un larsen tonitruant couvre la sortie de nos deux lascars. Un K.O rock n' roll qu'on n'aurait pas cru voir ici. Les Compact Disk Dummies ont donc prouvé en une heure riche et condensée qu'il n'était pas nécessaire de passer par la case rock pour abasourdir son public, et qu'il n'est pas obligatoire d'être un vieux briscard pour assurer sur scène. De quoi se dire que ces deux frangins ont de l'énergie à revendre et de beaux jours devant eux.

Vive la Belgique, tiens !

Note : Le Silencio étant un club privé, aucune photo n'a pu être prise lors du concert.
          Photos tirées du site du groupe.

 

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