Shaka Ponk au Zénith de Paris (05.06.14)

Après un rodage à Lille, Shaka Ponk entame sa tournée des Zéniths en s'installant trois jours à Paris. La tournée de leur nouvel album The White Pixel Ape met la barre un niveau au-dessus des anciens concerts, déjà bluffants par leur complexité audiovisuelle. Récit des deux heures d'un live endiablé par un groupe qui ne déçoit jamais sur scène.
 

Photos par Elise Schipman, tous droits réservés.

Pour défendre son nouvel album, Shaka Ponk n'a pas seulement ré-arrangé ses titres. Le groupe a comme toujours dégainé son lot de morceaux inédits et envahi la scène d'animations impressionnantes. Dès le début du concert, une mélodie inconnue résonne, en rythme avec une violoniste virtuelle au centre de la scène. On voyage dans un décor sombre, puis les lettres « PONK » viennent épouser l'installation sur scène, le O abritant l'essentiel des animations.

« Pala-Pam-Pam-Pala-la-pam » les amateurs reconnaissent “Black Listed“, le titre punk du dernier album. Goz, le singe-mascotte du groupe, déboule en costard blanc sur l'écran central, à l'image des membres du groupe. Le public est en folie, les premiers pogos se forment déjà aux premiers rangs, faisant le tri entre les spectateurs énervés et tranquilles. Lors des couplets, Goz donne la parole tour à tour à Frah et Sam, virtuellement enfermés dans des polygones. Au milieu du titre, les deux chanteurs s'avancent enfin sur le devant de la scène. « Hello Hermanos ! » crie Frah avant de se déhancher en rythme.

© Elise Schipman
 

Le groupe ne ménage pas son public et enchaîne dès le début ses morceaux les plus efficaces. D'abord “Wanna Get Free“, single phare du moment, dont le refrain met tout le monde d'accord. Frah déroule son phrasé anglo-franco-espagnol : "C'est le fuego ici ! On fait le jump !" hurle-t-il de sa voix rocailleuse. Un calme interlude permet aux spectateurs dans la fosse de retirer leur veste (quelle idée!), le temps d'une courte reprise de “Personal Jesus“, puis résonne le titre old-school “Twisted Mind“. Les animations n'ont pas évolué sur ce titre, à part quelques explosions bienvenues sur les écrans des côtés de la scène. Puis direction la plage pour un titre inédit - probablement issu du prochain album, The Black Pixel Ape ? - intitulé “Come On Cama“. Un slogan repeté sur les trois quarts du titres, toujours sur un rythme entraînant, des voix vocodés et un mur de guitare efficace. Des monstres surfent des vagues sur les écrans, on félicite les membres du groupe de réaliser eux-mêmes des animations si réussies. Deuxième titre inconnu : “On The Road“, un morceau plus lourd qui amène le guitariste CC et le bassiste Mandris à rouler des mécaniques en duo au centre de l'avancée.

© Elise Schipman
 

Encore un interlude dans la pénombre. Frah répète des phrases incompréhensibles, on devine “Radio“, puis “Shiza Radio“. Le titre qui ouvrait la dernière tournée explose d'un coup, refaisant jaillir tous les bras de la fosse. Au bout de quelques minutes, on a enfin droit au premier slam du chanteur à casquette. À peine revenu sur scène qu'il fait chanter le public en choeurs : “On Radio ! On Radio-oh-oh…“ pour enchaîner sur “Alone“, où Sam vole la vedette. On entend résonner le banjo de l'intro de “Wotz Goin'On“, mais c'est en réalité un autre inédit (encore!) qui résonne dans l'arène. Frah revient sur scène avec son chapeau de cowboy, Sam un masque démoniaque sur le visage. “Yell“ se révèle être un titre punk, brut et sans artifice.

C'est l'heure du deuxième single du White Pixel Ape, “Story O' my LF“. C'est le tube pop de ce dernier opus, à l'image d'un “My Name Is Stain“, mais en mieux. Contrairement à ce dernier, qui tombe comme un cheveu dans la soupe lors des concerts, “Story O' my LF“ est totalement rassembleur, le Zénith entier lève les bras au rythme du refrain.

© Elise Schipman
 

"I've got a boyfriend, a kinda supermale…" À l'image d'un “Nothing Else Matters“ ou d'un “Sunday Bloody Sunday“, les premières notes de “Sex Ball“ créent l'extase dans la salle. On se rend compte qu'il s'agit peut-être du tube N°1 du groupe, alors que Frah s'est éclipsé de la scène pour donner la parole à Sam. On passe alors à la claque visuelle de la soirée. Si "Scarify" est soporifique sur l'album, il est hypnotique en concert. Durant 6 minutes, les deux chanteurs jouent avec les écrans de la scène. C'est l'évolution du "Dot Coma" des anciennes tournées. Un dragon surgit du dos de Frah pour éclabousser le visage de Sam, entre autres animations graphiquement sublimes.

Deuxième évolution des anciennes tournées : la battle de batterie. Cette fois, Ion ne se mesure pas à Goz, mais à deux énormes gorilles virtuels. Tour à tour, ils s'envoient des roulements de batteries, score précis à l'appui. Petit à petit, le rythme déboule sur un mélodie, puis sur un titre inédit (encore un!) totalement explosif. À un jour près, le public aura manqué la venue de Mat Bastard de Skip the Use, venu rajouter un peu plus de folie à l'ambiance déjà anarchique sur "Te Gusta Me".

6XLove et Morir Cantado, deux titres assez similaires (à la différence que l'un est une surprenante reprise de Dalida), offrent au concert une conclusion en apothéose. Sur l'écran, on assiste d'abord à un bal de morts-vivant, avant d'évoluer dans un jeu-vidéo où Goz est un héro ninja qui se bat contre des chimères. Dernier slam de Frah, qui atterit jusqu'au gradin où il est accueilli en véritable héro.

La date du jeudi 5 juin aurait pu être une mise en jambe pour un week-end de folie. Mais ce serait mal connaître Shaka Ponk. Les six trublions ont tout donné dès le premier soir, dans un Zénith en folie. Il suffirait juste s'oser supprimer "My Name Is Stain" pour parfaire la setlist, qui zappe plusieurs tubes qu'on pensait incontournables ("Let's Bang", "Palabra Mi Amor", "Hombre Que Soy" ou "French Touch Puta Madre"…). Rendez-vous cet été dans les innombrables festivals et le 20 novembre à Bercy pour retrouver ce groupe de singes qui n'en finit pas de viser plus haut.


© Elise Schipman

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