La Culture n’est pas à  l’arrêt ? Le foutage de gueule ultime !

Il m'aura fallu la fin de dimanche et le lundi pour salement digérer cette information venant de notre ministre la Culture, Roselyne Bachelot.
Elle affirme sans vergogne dans le Parisien du 28 février, dans une décontraction totalement déconnectée de la réalité qu'il lui semble "particulièrement indispensable de redire que la culture n'est pas à l'arrêt dans notre pays". Mais oui.

Madame Bachelot, vos propos sont honteux, ils sont insultants pour les dizaines de milliers de personnes qui ne peuvent plus vivre de leurs métiers, qui pour certains vivotent grâce au fonds de solidarité ou grâce à la poursuite de leurs droits d'intermittence, mais une grande part n'a accès à rien de cela et se retrouve simplement au RSA. Certes, vous tentez d'expliquer que "les captations, les résidences, les tournages, et les répétitions si importantes pour préparer, présenter des spectacles quand les lieux culturels vont rouvrir, sont maintenus. Tout cela permet de continuer la création, de proposer des projets culturels et de faire travailler tout un écosystème." Certes, les salles conventionnées peuvent heureusement se permettre pour utiliser leurs subventions de proposer aux artistes quelques dispositifs pour créer et répéter. Cela n'a en ce moment et depuis le 13 mars 2020 aucun rapport avec une activité qui ne serait pas l'arrêt. Car pour combien de salles conventionnées, combien de salles privées ont déjà mis la clef sous la porte ?!

A l'heure où les disquaires viennent seulement d'être déclarés comme essentiels, alors que les Carrefour Cluster et autres Leclerc Covid tournent à plein régime depuis un an, vous insinuez que la Culture n'est pas à l'arrêt car on peut faire des live streams ? C'est un tel dédain pour l'ensemble de toutes les professions qui forment les métiers de la Culure qu'il est ESSENTIEL de vous signifier vertement que OUI, LA CULTURE EST À L’ARRÊT ! Les festivals de cet été sont en train d'annuler les uns après les autres, et ceci est encore une fois lié à votre totale déconnexion et à votre manque d'organisation et de connaissance du terrain ! Non, un festival ne se vit pas assis, distancié et sans moyen de se restaurer. La musique ne peut pas être considérée comme vivante ou en activité depuis 1 an. Un an de jambon-beurre, d'enfourchement de tigre, et je passe sur les autres expressions gouvernementales rabaissantes. Un an à souffrir de la sitution. Un an de drame national. Un an d'angoisse. 

Tellement la Culture est à l'arrêt que certains de mes confrères et consoeurs, collègues et connaissances du milieu sont en train de lâcher prise complètement. Certains ont même déjà arrêté. Nous vivons en plus d'un drame sanitaire, une tragédie professionnnelle. Double peine.
Madame Bachelot, nous ne pourrons pas continuer longtemps à subir votre dédain de classe.  

crédit photo : Remi Jouan

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