Dawohl – Leviathan

Un EP prometteur en 2014, puis plus rien... jusqu'à aujourd'hui. Il aura ainsi fallu attendre huit ans pour que le premier opus de Dawohl sorte enfin. Avec un line-up totalement remodelé, constitué de fines gachettes de l'underground (avec des musiciens issus de The Scalar Process ou Ritualization), Dawohl ne compte pas faire les choses à moitié pour son retour. Leviathan propose un blackened death brut, direct et sans concession, qui en moins d'une demi heure vient asséner coup de massue sur coup de massue à l'auditeur.

Ne vous fiez pas à « Canticum Belli », courte introduction instrumentale et orchestrale, son titre (littéralement « le Chant de la Guerre ») annonce avec brio la déferlante qui va suivre dès « Statolatria ». Dawohl va se faire rampant, poisseux et malsain tout au long de l'album, pour illustrer des paroles traitant des mécanismes d'oppression des peuples. Le chant de Max Guillemain, fondateur du combo et seul membre d'origine, est difficilement compréhensible ce qui renforce encore l'effet de lourdeur asphyxiant l'auditeur. Musicalement, la rage exprimée par le trio évoque l'enfant bâtard d'un Mercyless, d'un Ritualization et d'un Arkhon Infaustus (« Institutionalized Hatred »).

Le combo maîtrise le sens du riff dans un ensemble chaotique et en apparence déstructuré (l'introduction saccadée et le solo de guitare de « Telos Immanent Orthogenesis »), bien que chaque détail apparaisse savamment réfléchi une fois l'ensemble de l'œuvre assimilée. Le fil conducteur de l'ensemble de l'œuvre, outre la voix d'outre-tombe du leader, c'est bien la batterie de Thomas Hennequin, capable d’accélérations fulgurantes qui ne laissent pas indemne (« Macro Apoptosis »). On songe d'ailleurs régulièrement au travail du batteur sur Sacraments to the Sons of the Abyss (album de Ritualization sorti en 2017 et qui avait fait son petit effet dans le monde du death underground), avec une production toutefois bien supérieure.

En effet, le combo a fait appel à Frédéric Gervais, qui a déjà travaillé sur le son du Hategod Triumph de Creeping Fear, et est lui-même une figure de l'underground. Ce dernier a su trouver le son adéquat pour Dawohl, respectant l'équilibre entre brutalité et clarté, puissance et incisure.

Pour clore son oeuvre, Dawohl choisit de rendre hommage à Mercyless, également issu de la scène de Mulhouse, en reprenant « I Vomit This World ». Le choix du titre est excellent, puisqu'il s'intègre parfaitement à l'univers du trio et ne dépareille pas aux côtés d'un « Subjugation » qui aurait d'ailleurs pu être écrit par Max Otero et ses compères. La boucle est bouclée, Dawohl rend à Mercyless ce qui leur appartient, le combo ayant longtemps partagé la scène avec eux.

Alors certes, 28 minutes, c'est très court. Mais Dawohl a choisi de mettre en avant l'intensité et la puissance, à travers une oeuvre chaotique, exigeante et brutale. Un choix audacieux pour un album qui fait office de réel uppercut. L'underground français a encore de beaux jours devant lui !

Tracklist :

Canticum Belli
Statolatria
Institutionalized Hatred
Voluntary Servitude
Subjugation
Telos Immanent Orthogenesis
Macro Apoptosis
I Vomit This World (Mercyless cover)

 

 

Disponible depuis le 22 avril chez Dolorem Records
Photographie promotionnelle : DR

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NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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