Misgivings – Misgivings

Il en faut de la ténacité pour fonder un groupe et sortir son premier album 30 ans plus tard. D'autant plus lorsque l'on est bien établi dans d'autres formations en parallèle. C'est le cas pour Misgivings dont les membres connaissent un succès d'estime dans des combos tels que Ritualization ou Impureza. Et si ce Misgivings a mis trois décennies à voir le jour, les compositions sentent pourtant bon le death old school et la rage et l'envie des groupes qui ont encore l'énergie des débuts.

Car oui, l'énergie et la bestialité, c'est peut-être ce qui caractérise au mieux ces neuf pistes, pour une durée de 34 minutes. Le très bel artwork de Chris Moyen annonce d’ailleurs la couleur : amoureux du death des années 90, attendez-vous à retrouver la qualité des riffs d'Altar of Madness de Morbid Angel. C'est en effet à l'Ange Morbide que l'on pense en premier lieu (« Stormblood ») avec toutefois une production qui trouve le juste équilibre entre l'aspect old school et une mise en son plus actuelle. La batterie complètement dantesque et débridée de Guilhem (également membre d'Impureza) évoque également un savant mélange entre le jeu de Pete Sandoval (ex-Morbid Angel) et Steve Asheim (Deicide).

Et ce qui est à même de nous séduire le plus sur cet album, c’est le timbre de voix d’Esteban, vocaliste et bassiste de la formation (comme au sein d’Impureza) qui propose un growl caverneux et des grognements d’ursidé (« Supreme Regression ») qui se marient à merveille avec les riffs d’Infamist. Ces derniers se veulent directs et s’éloignent d’ailleurs du blackened death que le guitariste pratique au sein de Ritualization.

Sans prétention, Misgivings rend un bel hommage au death des débuts, période que les membres du groupe ont bien connue, ce qui se ressent à l’écoute des morceaux (« Disgraceful Lust » ou « « Serenity In Shades » brûlot de moins de trois minutes particulièrement véloce). Le quatuor évite en effet le piège de la pale copie en se détachant bien de ses influences (ou en les diversifiant) ce que des combos comme Gruesome ou Skeletal Remains ont parfois eu du mal à faire récemment.

Malgré une longue histoire et, on l’imagine, une écriture qui s’est étalée dans le temps (l’album reprend certains titres d’une démo sortie en 2006), les neuf compositions apparaissent homogènes et cohérentes, ce qui fait l’une des grandes forces de l’album. Avec cette première sortie discographique, le combo francilien peut être fier et lance un sacré pavé dans la mare. De quoi montrer que la patience et la ténacité, ça paye !

Tracklist :

Deny the Divine Praise
Demonically Stigmatized
Masquerading As God
Stormblood
Disgraceful Lust
The Age of Christic Sorrow
Serenity in Shades
Supreme Regression
Ancient Fear

Note : 8,5/10

 

Déjà disponible chez Dolorem Records
Photographie promotionnelle : DR

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NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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