Oceans – Hell Is Where The Heart Is

Auteur en 2021 de "We Are Not Okay" et "Everyone I Love Is Broken", en duo avec Andy Dörner (Caliban) pour le premier et Robb Flynn (Machine Head) pour le second, Oceans est entré en studio suite à une énième annulation de leur tournée, pandémie oblige. Hell Is Where The Heart Is en est l’aboutissement. Et quel aboutissement : un ensemble de trois EPs sortis au fur et à mesure de l’année 2022 et dont l’épilogue nous a été dévoilé le 25 novembre dernier via Nuclear Blast Records.

Dire que le second opus d’Oceans est un concept album est un doux euphémisme. De par la conception de ce dernier au son qu’il a produit, tout porte à croire que le combo austro-germanique souhaite sortir des sentiers battus et des règles préétablies par la grande distribution musicale. Comme un bon whisky triple malt, Part I : Love, Part II : Longing et Part III : Clarity sont trois EPs de différents millésimes qui, mis bout à bout, forment un excellent et très homogène Hell Is Where The Heart Is. Christoph Wieczoreck a su distiller à la perfection le savant mélange de core, nü et death du quatuor auteur d’un percutant The Sun and The Cold deux ans auparavant.

Fer de lance du premier EP porté à notre connaissance le 14 janvier dernier, le single "Awakening" nous fait basculer d’entrée dans l’univers d’Oceans. Sur une base clairement metalcore par les riffs conjugués de Timo Rotten et Patrick Zarske ainsi que les growl teintés de death du premier, le son se fait totalement contrebalancé par la basse de Thomas Winkelmann et les passages clair du chant. Taillée pour le live, on imagine déjà le pit reprendre d’une seule voix "I am alive !".

"Sulfur" est du même calibre, dès les premiers accords c’est le deathcore qui domine. La double et les salves de cymbales de JF Grill font parler la poudre, le growl de Timo participe à cette ultra-violence. Scindée en deux par le breakdown groovy de la basse, le son se veut plus atmosphérique passant progressivement du côté post-metal.

Sur le second EP dévoilé six mois plus tard, on découvre un "Home" qui se tourne indéniablement du côté metalcore de la force. On y retrouve des sonorités toutes proches d’un bon Architect, par la construction, la rythmique mais surtout le timbre de la voix de Timo qui, autant sur le clear que le scream, nous bluffe par sa similitude avec celle de Sam Carter. Pour ce qui est de "Living=Diving", c’est plutôt vers deathcore que les Autrichiens nous embarquent. Les growls saturés accompagnés des bonnes salves de double de JF claquent. Toujours dans un efficace contraste acoustique, les lignes de basse ainsi que le chant clair de Timo viennent adoucir cet océan de brutalité. Malgré les quelques éclaircies du couplet, c’est globalement le côté sombre et agressif des refrains qui l’emporte sur cette piste.

Pour finir en beauté et en guise de dessert, Oceans nous sert sur un plateau d’argent PartIII : Clarity le 25 novembre dernier. Et c’est par un morceau complètement à contre-courant qu’ils nous cueillent. Les combos de metal sont souvent les meilleurs pour écrire des ballades, et "If There’s A God She Abandoned Us" en est le parfait exemple. Tout en mélancolie, la chanson commence et se termine par une partition jouée au piano et accompagnée par une mélodieuse guitare acoustique. Le chant tendre de Timo sur les couplets devient plus rocailleux et criard lorsque le rythme s’accélère sur les refrains qui seront allègrement repris par les pits du monde entier.

La fin de l’EP et donc de l’album fait la part belle au deathcore. Les refrains de "I Sing Alone" ainsi que la quasi-totalité de "Hell Is Where The Heart Is" sont martelés par la double, les growls, les screams et les riffs surpuissants.

Nous pouvons cependant relever quelques points faibles sur ce triptyque d’EPs. Les trois introductions composées de samples et de voix narrative viennent casser le rythme de l’album dans son ensemble mais se révèleront bénéfiques en live pour chercher quelques instants de répits dans la fosse. "Skin" et "I Want To Be Whole Again" sont légèrement en deçà avec leur rythme mélancolique explorant plus un côté post-metal tout en retenu. Malgré cela, la basse très nü de Thomas sauve les meubles et donne un peu plus de relief à ces deux pistes.

Dans sa globalité Hell Is Where The Heart Is reste un très bon album, les sonorités neo et death viennent agrémenter harmonieusement le metalcore placé au centre des débats. Le chiffre 3 est décidément la clef de cet opus que nous espérons rapidement entendre dans de nombreuses salles de France et de Navarre.

Tracklist

Love
Awakening
Sulfur
Skin
Longing
Home
I Want To Be Whole Again
Living = Dying
Clarity (Interlude)
If There’s a God She Has Abandoned Us
I Sing Alone
Hell Is Where The Heart Is

Hell Is Where The Heart Is est sorti le 25 novembre 2022 chez Nuclear Blast Records

Oceans
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NOTE DE L'AUTEUR : 7 / 10



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