Première sortie de l’année 2024 pourGreat Dane Records, qui est à mettre sur le compte d’Innerload. C’est le 26 janvier dernier que le label français spécialisé dans le death metal présente Mater Tenebrarum, le troisième album du quatuor vénitien. Avec Marco Cortez au chant, Tony Tavella à la guitare, Alex Novello à la basse et Lox Meneghetti à la batterie, les natifs de la Sérénissime ont enregistré sur toute l’année dernière ce troisième opus entre Catanzaro et Mogliano Veneto.
Né en 2009, Innerload signe deux années plus tard son tout premier album studio, React. Avec un univers heavy old school, le combo quitte la quiétude bucolique de la Place St Marc pour naviguer aux quatre coins de la botte italienne. Après de nombreux changements de lineup, Again voit le jour en 2019 juste avant que la pandémie mondiale ne freine son bel élan. Passant de quintet à quatuor, mais surtout voyant l’arrivé de Tony à la guitare, Innerload engage un véritable virage de style, laissant son heavy originel au placard pour un son beaucoup plus porté vers le death. Les musiciens mettent à profit cette pause imposée pour accoucher de Mater Tenebrarum, ultime preuve de leur passage drastique du côté thrash death de la force.
Au premier coup d’oeil sur l’artwork de la pochette de ce troisième album, le clin d’oeil au tableau La Naissance de Vénus de Sandro Botticelli est frappant. Vortex Production a vraiment su rendre hommage aux origines transalpines d’Innerload, dans un style beaucoup plus sombre, chaotique et morbide. Côté son, les Italiens nous gratifient de deux featurings marquant nos tympans au fer rouge. « Tears Of Fear » ouvre le bal avec Gianluka GLK Molé (Glacial Fear, Zora) accompagnant Tony à la guitare. La dualité riffs saturés de la rythmique / riffs mélodiques de la lead touche son paroxysme.
Le second n’est autre que « Mater Tenebrarum », titre éponyme. La mélodie de la boite à musique laisse rapidement place à Giuseppe Tato Tatangelo (Zora) et son scream rocailleux donnant la réplique au growl guttural de Marco. Le death de l’instrumentale prend une légère touche de black avec une belle pointe de thrash grâce au solo de Tony en break.
On retrouve ce mélange de genres détonant avec l’excellent « Asylum ». Le groove de la basse d’Alex introduit parfaitement « Gemini », rappel de la période plus heavy d’antan des Italiens. Beaucoup plus porté sur l’aspect death mélodique à la In Flames, des titres tels que « Ahokigahara » et le fédérateur « The Unexpected » viennent terminer de nous dépeindre toute l’étendue musicale d’Innerload.
Avec ses nombreuses variations de rythmique et ses différentes introductions mélodiques, le combo transalpin nous ballote tour à tour du thrash au death en passant par le heavy et le black. Une véritable excursion, beaucoup plus mouvementée que celles en gondoles à travers les canaux de sa ville native.
Tracklist Mater Tenebrarum
Tears of Blood
Shadow from the Past
Asylum
Gemini
Again
The Unexpected
Down in a Black Hole
Mater Tenebrarum
Aokigahara
Insomnia
