Junon – Dragging Bodies To The Fall

C’est une sortie très attendue du côté des puristes du post-hardcore : le 15 mars dernier, Junon présentait son premier album studio intitulé Dragging Bodies To The Fall. Savant mélange de la puissance explosive du hardcore et des envolées atmosphériques du post-metal avec une bonne dose de mélodique, Junon continue de repousser les limites d'un son aussi immersif en version studio qu’en live.

Éponyme de la première piste de l’EP The Sinister Menace (2003), Junon est directement né des cendres de General Lee. Avec encore et toujours Arnaud Palmowski au chant, Fabien Zwernemann, Alexis Renaux et Martin Catoire aux guitares, Vincent Perdiccaro à la basse et Florian Urbaniak à la batterie, le combo nantais a effectué son retour en 2021 avec l’EP The Shadows Legthen chez Source Atone Records, cinq longues année après leur split. Un quatre titres qui (re)pose les bases solides de leur son percutant tout en restant atmosphérique et mélodieux.

Devant le succès de ce premier effort studio, Junon entre au Studio Sainte-Marthe afin d’y enregistrer Dragging Bodies To The Fall sous la houlette de Francis Caste (Hangman’s Chair, Regarde Les Hommes Tomber, Pogo Car Crash Control…). Traitant des forces destructrices qui, inexorablement, entraînent lentement mais sûrement l’humanité à sa déchéance, ce premier album à fleur de peau est plus qu’un cri d’alerte, c’est un véritable exutoire.

Junon

Photo Promo : crédit Emmanuel Poteau

Plus qu’un album, c’est un véritable univers a part entière que nous nous apprêtons a explorer. Et ça commence dès les premières notes de la piste introductive « Segue 1 – The Final Voyage ». On plonge directement dans l’ambiance mélancolique et sombre du sextet nantais. Le fait de jouer à trois guitares apporte du relief et du volume aux riffs. Sur une rythmique mid-tempo, le groove de la quatre cordes de Vincent nous transporte pendant qu’Arnaud use et abuse de son scream rocailleux, complétant par la même occasion l’aspect ténébreux de cette première piste. On retrouvera un peu plus loin l’interlude « Segue 2 - Dragbody » plus portée du côté de la douceur et du mélodique avec une instrumentale majoritairement semi-acoustique, le final devenant plus métallique pour introduire parfaitement « Dead Ends Lead To Somewhere ».

Après plusieurs écoutes on constate que l’album se décompose en deux parties. La première est une véritable ode au post-metal et au mélodique. Le son y est lourd, profond et massif avec comme fer de lance « Caught In Hypocrisy Loops » et le single « Out Of Suffering ». Le refrain de la première, d’abord saturé et screamé, revient après le break plus mélodieux et entêtant que jamais. Arnaud passe d’ailleurs au chant clear avec une facilité déconcertante. La seconde, quant à elle, met en exergue le son volumineux des guitaristes. Chacun des musiciens se chargeant de sa propre partie, nous faisant naviguer entre la saturation, l’harmonique et le mélodique tout au long de la piste.

La seconde partie de l’album se tourne plus vers le côté hardcore et metalcore de Junon. « Another Bar To Your Cage » en est le plus bel exemple. Les blasts de Florian font mouche et lancent une rythmique beaucoup plus élevée, on touche presque du bout des doigts un hardcore à la Sick Of It All.

Pour clore les débats, « Halo of Lies » nous réserve une bien bonne surprise. Après un peu moins de huit minutes de post-hardcore mélancolique et groove à souhait, Junon nous livre sur un plateau d’argent une ghost-track. Intitulée « This Dead Place », le début tout en prog samplé nous plonge en plein cœur d’un son digne d’une BO de film dramatique, et cette même mélodie revient, cette fois avec la toute-puissance des riffs et blasts.

Premier album d’un groupe qui n’en est pas à son coup d’essai, Dragging Bodies To The Fall est la plus belle surprise qui nous ait été dévoilée à ce jour. Junon réaffirme aujourd'hui sa puissance et sa notoriété qui, on l’espère, prendra telle une trainée de poudre dans tous les pits de l’Hexagone.

Tracklist

Segue 1 – The Final Voyage
Caught In Hypocrisy Loops
Out Of Suffering
The Day You Faded Away
Segue 2 – Dragbody
Dead Ends Lead To Somewhere
Another Bar To Your Cage
Making Peace With Chaos
Halo Of Lies

Junon
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NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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