Paleface Swiss – Cursed

Première semaine de janvier et, déjà, une première grosse sortie deathcore, à mettre sur le compte de Paleface Swiss. Avec son troisième album studio Cursed, le quatuor le plus violent de Suisse avait la lourde tâche de donner suite à l’excellent Fear & Dagger sorti trois ans plus tôt. Est-ce que les dignes descendants de Nostromo ont réussi cette mission ?

Autoproduit, ce troisième opus de Paleface Swiss a été enregistré par Florent Salfati, le frontman de Landmvrks chez Homeless Records. Mixé par Marco Bayati et masterisé par Marco Kollenz (qui collabore aussi avec Ghøstkid, Unprocessed ou encore Setyøursails), Cursed jouit d’une qualité sonore exceptionnelle et très travaillée. Après une l’introduction hispanisante « Un Pobre Niño Murió » nous menant bien loin des contrées helvètes, « Hatred » lance les chevaux avec une puissance inégalable.

Choisie comme tout premier single, cette piste empreinte largement aux sonorités à la Slipknot du début des années 2000. On y retrouve la brutalité des riffs saturés de Yannick Lehmann additionnée aux blasts et coups de double pédale de Cassiano Toma, prenant le même chemin que le combo de nü originaire de Des Moines. Même les screams de Mark Zellweger utilisent des gimmicks similaires à ceux de Corey Taylor. La touche core propre aux Suisses intervient avec les lignes de basses lourdes et violentes de Tommy-Lee Abt lors des breakdowns dévastateurs.

Cette similitude avec les maîtres du nü américain se retrouve un peu plus loin dans l’album avec l’avant-dernier morceau « Love Burns ». Ces deux pistes sortent indéniablement du lot et forment la véritable colonne vertébrale de Cursed. Tout comme « Youth Decay » et « Rivers Of Sorrows » cette piste intègre du chant clair en fin de course, apportant une touche d’harmonie et de douceur au milieu de ce flot de violence pure.

Paleface Swiss confirme pleinement l’adage selon lequel les groupe de metal sont ceux réalisant les plus belles ballades avec « River Of Sorrows ». Pour clore les débats, Zelli prend sa plus belle voix, suave et mélancolique à la fois. L’instrumentale se veut beaucoup plus douce et calme avant une ultime salve typiquement core affirmant l’identité nü deathcore du combo suisse.

Les puristes du deathcore old school devront attendre « Don’t You Ever Stop » pour entendre le premier, le seul et l’unique « Gruik », faut-il y voir un signe d’assagissement de la part de Paleface Swiss ? Non, plutôt une multitude d'influences rendant plus complexe la construction de Cursed mais aussi plus aboutie. Les boites à rythme et les samples sont de sortie pour « Enough ? » où le flow de Zelli, à la limite du rapcore, se trouve rapidement accompagné par les riffs du duo Yannick/Tommy-Lee emportant l’auditoire dans une tornade de violence metallique nous rappelant les grandes heures de Limp Bizkit ou, plus récemment, un combo tel que Hollywood Undead.

Il en sera de même pour « My Blood on Your Hands », bénéficiant d’un clip ultra sanglant à la limite du supportable. Cette piste s’articule autour d’une seule et unique phrase « My blood on your hands / Through my pain, I repent / I hope my death will lend / You the peace I always end. » qui finit par hanter l’esprit de celui qui l’écoute. Un autre coup de maître de la part des quatre Suisses.

Bénéficiant d’un gros travail sur le son avec la patte reconnaissable entre mille de Florent Salfati, Cursed assure l’entrée de Paleface Swiss dans la cour des grands du deathcore. Avec sa touche de nü unique, le quatuor helvète sort son épingle de son jeu et lance cette année 2025 sur les chapeaux de roue. Avec des passage sold out à La Maroquinerie de Paris et au Marché Gare de Lyon les 2 et 4 février prochains, il ne reste plus que quelques places au Rex de Toulouse le 9 février pour que le public français puisse découvrir ou redécouvrir ces futurs grands du genre.

Tracklist

Un Pobre Niño Murió
Hatred
...And with Hope You’ll Be Damned
Don’t You Ever Stop
Enough ?
Youth Decay
My Blood on Your Hands
Love Burns
River of Sorrows