L'attente était grande pour les fans de Majestica. Après un album intitulé A Christmas Carol assez rafraîchissant et de très haute qualité, le groupe avait pu montrer que non, le power metal ne consistait pas à faire ce que des groupes faisaient depuis 30 ans. Alors que l'opus précédent célébrait Noël, changement de cap avec Power Train puisque le groupe nous emmène en voyage dans tous les styles du power metal. En voiture, en voiture, le train va bientôt partir !
Comment se démarquer dans un style aussi cliché que le power metal ? Et bien, pourquoi pas en lui rendant hommage et en explorant les moindres facettes. C'est le parti pris par Majestica qui a décidé de monter à bord du power train pour parcourir toutes les contrées développées par le style. Il faut donc prendre cet album comme un voyage et non comme un désir de révolutionner le genre. Certes, le groupe n'échappe pas aux stéréotypes du genre et certains morceaux rappellent les grands classiques. Le morceau éponyme qui ouvre l'album nous évoque Stratovarius avec son clavecin, et "Battle Cry" et "My Epic Dragon" semblent tout droit tirés d'un album de Rhapsody of Fire, tant dans les paroles que dans les orchestrations. Et que penser de "Go Higher" qui nous fait retomber dans le kitsch des années 80 avec ses nappes de synthés et sa rythmique galopante.
Oui, Power Train est un hommage au power metal, oui, à la fin de l'album on a entendu du Helloween, du Hammerfall etc ... Alors quel est l'intérêt de poser une oreille sur cet album ? Premièrement, il y a quand même une patte Majestica. Le groupe nous avait montré ses qualités d'arrangeur avec A Christmas Carol et même si cela est moins poussé que sur cet opus, on retrouve quand même les atmosphères à la Danny Elfman notamment "A Story in the Night". Le groupe va même jusqu'à finir l'album avec la même petite mélodie. Petit bémol, le côté power prend plus le dessus et l'orchestre est un peu plus sous mixé et moins bien produit que sur l'opus précédent.
Autre point positif : cette volonté de faire de la diversité. Etant donné le propos de l'album, hommage au power metal, il permet de montrer que non, le power, ce n'est pas tout le temps la même chose. "No Pain, No Gain" reprend beaucoup de gimmicks mais introduit un rythme techno indus qui rappelle Beast in Black. Et que dire de ce gros titre bien lourd, "Megatrue", basé sur un riff de basse rappelant "The God that Failed" de Metallica, pour ensuite évoluer dans un metal plus proche de Ghost avec ses orgues liturgiques. Le voyage ne s'arrête pas là puisque le refrain semble tout droit sorti d'un album d'arena rock .
Majestica, c'est aussi des lignes mélodiques hyper catchy portées par un Tommy Johansson magistral. Impossible de ne pas sortir d'une écoute de Power Train sans avoir les refrains en tête. Et on imagine bien le public reprendre les paroles de "Battle Cry" en live. Alors certes, niveau texte, c'est très cliché entre morceaux qui motivent, qui unissent le metal (vous avez la ref à "Metal United" ? ), ça parle de dragons et de champs de bataille. Mais encore une fois, le concept de rendre hommage au power metal excuse certaines facilités d'écriture.
Majestica ne réinvente pas la roue - mais ce n'était pas le but, et on leur pardonne. Petit à petit, sans pour autant égaler A Christmas Carol, le groupe arrive à imprimer sa patte dans le monde du power metal. Les auditeurs ressortiront à coup sûr de cette écoute avec des thèmes ancrés dans leur mémoire et une envie de chanter à tue-tête en concert. Ca tombe bien, le groupe passera au Hellfest le jour de la fête de la musique, le 21 juin.
Tracklist
01. Power Train
02. No Pain, No Gain
03. Battle Cry
04. Megatrue
05. My Epic Dragon
06. Thunder Power
07. A Story In The Night
08. Go Higher
09. Victorious
10. Alliance Anthem
Power Train est disponible depuis le 7 février sur le label Nuclear Blast.
