En 2012, Spawn of Possession sortait son troisième album, Incurso, et redorait le blason d’une scène death technique en perte de vitesse. Malgré un niveau technique et une qualité d’interprétation qui l’élève aujourd’hui largement au rang d’un Epitaph (Necrophagist), ce troisième brûlot n’a pas connu de suite avant la séparation officielle du combo suédois en 2017. C’est pourquoi, à l’annonce du projet Retromorphosis, regroupant les musiciens ayant joué sur Incurso (à l’exception du batteur Henrik Schönström, ici remplacé par KC Howard, ex-batteur d’Odious Mortem), les attentes étaient particulièrement élevées. N’entretenons pas le suspense plus longtemps, Psalmus Mortis est largement à la hauteur des attentes et s’il n’attend pas la perfection d’Incurso, il marquera fortement l’année 2025 avec le retour de musiciens d’exception.
Les fans de SoP ne seront pas déboussolés tant chacune des sept compositions (agrémentées d’une introduction) fleurent bon la patte de Jonas Bryssling (guitare), tête pensante du projet suédois depuis les débuts. Des titres comme « The Tree » ou « Retromorphosis » auraient largement eu leur place sur Noctambulant ou Incurso, avec des riffs aux allures de montagnes russes, des harmonisations aux relents néo-classiques à base d’accords diminués et bien entendu quelques discrets claviers apportant un peu de texture à l’ensemble. Au micro, Dennis Röndum est toujours impérial, avec une diction et un placement rythmique du growl qui force le respect (le couplet de « Vanished » en est un bon exemple). Le riffing de Bryssling alterne accélérations et tempi plus lents (« Aunt Christie’s Will »), sur lesquels l’incontournable Christian Müenzner, désormais libéré de ses contraintes avec Obscura pour la seconde fois, peut largement se faire plaisir en terme de soli (« Machine » à 6 :19).

Au jeu des sept différences, on peut toutefois noter une production légèrement plus sale que sur Incurso, à rapprocher de celle de Noctambulant, apportant un côté plus organique et moins clinique à l’ensemble. De même, l’aspect parfois orchestral qui était mis en avant auparavant se fait plus discret, à l’exception du progressif « Machine », dans la lignée d’« Apparition » avec ses neuf minutes au compteur.
A l’heure où la scène death technique est trustée par des combos tels qu’Archspire ou First Fragment (qui sont, au demeurant, tout à fait talentueux d’un point de vue technique mais qui manquent parfois d’un petit soupçon d’âme), il est bon de retrouver les anciens de SoP à ce niveau technique sans pour autant délaisser l’efficacité du riffing. Des retrouvailles sous un autre patronyme mais avec toujours autant de plaisir à la clé !
Tracklist :
Obscure Exordium
Vanished
Aunt Christie's Will
Never to Awake
The Tree
Retromorphosis
Machine
Exalted Splendour
Disponible depuis le 21 février chez Season of Mist
Photographie promotionnelle (DR) fournie par le label.
