Sextette tout droit venu de la ville de Montpellier, Horror Within vient de sortir son tout premier opus chez Dolorem Records, Soul Awakening. Le label basé dans le centre de la France a toujours proposé des sorties de qualité, spécialisées dans le death metal et ses variantes. Avec Horror Within, c’est un juste équilibre entre death moderne et sonorités old school rappelant la scène suédoise des années 90 qui est trouvé. Diversifié, Soul Awakening l’est assurément et parviendra très probablement à rallier à lui les amateurs de musique extrême de tous horizons.
Nous mentionnions plus haut les influences directement héritées de la scène Swedeath. Dès « Phobophobia », ces influences sont flagrantes, marquées avant tout par une distorsion qui fleure bon la pédale HM-2 (qui a façonné les heures de gloire de la scène de Stockholm, notamment à travers les albums d’Entombed, d’Unleashed ou de Grave). C’est simple, les guitares sont tranchantes, les riffs charcutent à tout va et fournissent un terrain de jeu idéal pour le chant du duo de vocalistes Maxime et Loris. Pourtant, dès le refrain, c’est vers la scène mélodeath de Göteborg que l’on songe, preuve en est que le combo est aussi capable de ciseler des hymnes fédérateurs.
Mais si Horror Within emmène l’auditeur à un endroit, c’est pour mieux le déstabiliser au titre suivant : « Waiting Room » est moderne à souhait, « Silent Fall » ne dénoterait pas sur un opus d’Aborted, « Dead Inside » flirte avec le death technique avec notamment un plan en tapping que ne renierait pas Gorod, et « Rupture » voit le groupe s’essayer à des sonorités plus proches du black metal et un chant en français. A travers les huit titres de l’album, et en un peu plus d’une demi-heure, le sextette jongle habilement entre les nombreuses influences de chacun de ses membres, réalisant ainsi un vrai travail collégial. C’est notamment sur « Basic Day » que l’auditeur est le plus déstabilisé par les sonorités electro/djent du pont moderne à souhait, à même à plaire aux fans de Born of Osiris ou Veil of Maya. Si votre serviteur n’est pas toujours friand de ces sonorités modernes, force est de reconnaître qu’au moins, c’est bien fait ! En outre, la particularité de la formation, à savoir posséder deux vocalistes en son sein, lui permet de varier les plaisirs, proposant à la fois un chant typé death metal quand l’autre est plus orienté vers le deathcore (« The Beast » et son dialogue entre les deux frontmen).
Ainsi, Horror Within prend le death metal comme terrain de jeu initial, mais n’hésite pas à sortir des sentiers battus et à effectuer des passerelles (voire des viaducs) entre des sous-genres qui restent encore parfois trop cloisonnés dans l’underground. Quitte se servir de leur fougue et de leur énergie pour bousculer un milieu parfois conservateur et prendre des risques, sans sacrifier l’efficacité pour autant. Qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse - et des nuques brisées à force de headbanguer… Et de ce point de vue-là, le pari est tenu !
Tracklist :
Phobophobia
Silent Fall
Rupture
Waiting Room
Basic Day
Dead Inside
Tears of Angels
The Beast
Soul Awakening de Horror Within est disponible depuis le 3 octobre chez Dolorem Records.
Photographie promotionnelle fournie par le label.
