S.A.S de l’Argillière (Misanthrope) nous parle des Déclinistes

Discuter avec Philippe Courtois, plus connu sous le nom de S.A.S de l'Argilière, c'est toujours l'assurance de passer un bon moment avec un vrai passionné qui garde un amour inconditionnel pour le groupe qu'il a fondé il y a plus de trente ans. Le vocaliste de Misanthrope revient avec nous sur Les Déclinistes, nouveau projet du quatuor français. Jamais avare en anecdotes et faisant preuve d'une honnêteté sans faille, nous avons pu ensemble aborder tous les sujets concernant la formation, sans tabou.

Bonjour Philippe et merci de nous accorder cet entretien pour La Grosse Radio. Tout d'abord, nous te souhaitons une très belle année 2023, ainsi qu'à Misanthrope.

Merci à vous de m'accueillir une fois de plus. Oui, pareillement ! Je souhaite que pour cette année, le metal indépendant retrouve de nouveaux jalons. J'ai toujours l'impression que le metal extrême est sous-représenté par rapport à des musiques qui restent trop aseptisées à mon goût !

 

Quoi qu'il en soit, 2023 est une année qui démarre bien pour vous avec la sortie des Déclinistes, votre nouvel album. Bien que ce dernier soit composé de réenregistrements et de réorchestrations de votre back catalogue, tu insistes bien sur ce point, il s'agit du nouvel album de Misanthrope.

Oui ! Mais c'est la question qui tue dès le départ ! (rires) Car oui, c'est bien le nouvel album studio de Misanthrope. Il n'y a pas d'autre alternative. C'est vrai que dans le metal, on a tendance à penser qu'un album n'est composé que de chansons inédites. Là, c'est notre nouvel album studio mais il n'est pas composé de chansons inédites ! (rires) ça se fait beaucoup dans d'autres styles. Mais mine de rien, on propose 77 minutes de musique et on n'a pas lésiné sur les moyens. Le double vinyle est rempli au maximum de ses qualités sonores et on retrouve tout de même des inédits. C'est vrai que c'est un produit bâtard, mais on est spécialistes ! (rires) Entre la réédition de Misanthrope Immortel qui contient des réenregistrements et la sortie de l'EP Bâtisseurs de Cathédrales : Les Fissures de l'Edifice, on est dans la continuité. Mais pour ces dernières sorties, j'avais bien insisté, il ne s'agissait pas de nouveaux albums. Si on veut jouer sur les mots, Les Déclinistes n'est donc pas le onzième album de Misanthrope mais c'est notre nouvel album !

 

C'est l'album 10 et demi !

Exactement ! (rires) C'est vrai !

Pour les Déclinistes, tu as donc réécrit une partie des textes initialement en anglais présents sur Haters of Mankind, Miracle Totem Taboo, Variation on Inductive Theories ou encore 1666 Théâtre Bizarre. Lors de notre dernier entretien tu disais aimer jouer avec les langues et les mots, je te cite : « j'aime plus que tout au monde « les mots » leur force, leurs résonances et leurs significations. Pour moi tout cela est un "jeu" habile et habituel. » On peut dire que tu t'en es donné à cœur joie pendant le confinement !

Oui, je me suis éclaté ! Et j'ai indiqué les dates durant lesquelles j'ai travaillé à ces réécritures de textes. Pour certains titres, j'ai fait ça sur une journée car c'était des titres déjà en français que j'avais ré-adapté en anglais à l'époque. Avant, le choix de la langue était un peu confus pour moi, aujourd'hui c'est bien plus clair. Je ne suis plus le même homme qu'à mes débuts ! Au départ, entre 1990 et 1996, je ne savais pas trop quel était mon engagement auprès de la langue française. Je n'étais pas encore persuadé que c'était le bon choix...

 

Pourtant, c'est ce qui fait votre identité aujourd'hui.

Je ne sais pas... Je pense qu'il y a plein de choses qui font notre identité. Oui, les textes sont en français, mais ce n'est qu'une partie de notre identité. A cela, je rajouterais la façon dont c'est chanté, la façon dont Jean-Jacques (Moréac, basse, NDLR), Gaël (Feret, batterie NDLR) et Anthony (Scemama, guitare NDLR) interprètent les titres... Donc oui, je m'en suis donné à cœur joie. J'adore ça de toute façon ! Cela fait 34 ans qu'on fait cela. Et si nous n'avions pas un engagement aussi fort et profond avec mes camarades, on ne pourrait pas continuer. C'est plus que de la passion, on est peut être nos propres fans ! (rires) Tu vois, le fait d'avoir enfin terminé « La Démiurge » qui ne l'était pas, ou d'avoir proposé « Haters of Mankind » en français... Ce sont des choses que je n'aurais jamais cru faire un jour. A côté de cela, certains titres n'ont été que peu modifiés : « Maudit Sois-tu Soleil » n'a pas changé de paroles, ce sont les mêmes, mot pour mot. Pour « Gargantua Decline », j'ai rajouté deux couplets que j'ai d'ailleurs oublié d'intégrer au nouveau livret ! (rires) Ce travail a pris sept ans au final.

 

Sur cette nouvelle version « L'Héritage de la Peste » prend un autre sens après trois ans de pandémie...Durant le Covid on parlait beaucoup du « Monde D'Après » et il y a une de tes phrases qui résume bien ce qu'on fait de notre monde : 

« Mais pourquoi Construire
Quand il est si facile de Détruire 
Mais Créateur, pourquoi survivre
Quand on peut si facilement se laisser mourir »

C'est ça « Les Déclinistes ». C'est lorsqu'une société délaisse son art et son peuple. On est dans un monde d'après où les œuvres d'art sont brulées, où dans certains pays les femmes ne vont plus à l'école... On redevient des pions. Toute ma vie j'ai travaillé au développement de la musique extrême. Et durant la pandémie, on nous a dit que nous n'étions pas essentiels, et nous n'étions pas aidés financièrement. Nous faisions partie des dommages collatéraux car nous ne sommes pas intermittents du spectacle. Nous nous sommes retrouvés dans une situation plus que compliquée. C'est cet esprit dans les « Déclinistes », lorsqu'une société n'évolue plus, arrête de créer. Sur un sujet parallèle, c'est pareil pour la crise écologique, on ne peut plus dire que l'on n'est pas conscient des dérèglements environnementaux et on organise une coupe du Monde de foot au Quatar... Le monde est complètement déréglé avec une guerre aux portes de l'Europe... Pour revenir sur « L'Héritage de la Peste », il faut se rappeler que c'est un titre de 1991 qui est finalement très actuel. La réécriture a été faite avant la pandémie car l'album vient de sortir mais il a été enregistré avant la pandémie et planifié même avant la tournée des 30 ans. C'est cette tournée qui nous a donné envie de retravailler ces anciens titres avec le line up actuel car on avait déjà exhumé ces morceaux pour cette tournée.

On a parlé de ce monde d'après, avec l'inflation ou la guerre en Ukraine qui rendent la vie difficile pour les musiciens notamment en tournée. Comment le vivez-vous à titre personnel ?

Ça va être très difficile, on en a parlé avec Jean-Jacques. Certains groupes vont réussir à passer entre les mailles du filet. De mon côté, je n'ai connu que Misanthrope et je ne vois pas ce qui peut nous faire arrêter. Peu importe la situation actuelle, si on nous propose des concerts, on les fera. Nous avons de toute façon une structure interne complexe car aucun de nous quatre n'habite au même endroit : je réside à Angers, Jean-Jacques à Paris, Gaël aux Sables-d'Olonne et Anthony à Toulouse ! (rires). Misanthrope est un groupe compliqué, avec des coûts de structure mais on s'adapte ! Mais je reste finalement assez optimiste, en tout cas bien plus que quand j'ai préparé l'album. Tu sais, aujourd'hui les vinyles ont pris 30 % d'augmentation en coût de fabrication, ce qui est énorme...

 

Oui mais justement tout cela impacte les artistes en général et vous-mêmes en particulier...

Oui, mais pour les Déclinistes on n'a pas changé le prix pour s'adapter. On a rogné sur notre bénéfice et on continuera à le faire jusqu'à ce qu'on ne puisse plus. Je pense que c'est important de le faire. On doit s'adapter. Au début, on a eu la même appréhension avec l'irruption des plateformes de streaming. De mon côté, lorsque j'ai commencé, il y avait un caractère sacré dans la musique où un album coûtait 100 francs (ou 15-20 euros, peu importe). Et on en vendait des palettes quand même. Aujourd'hui, on est dans une ère où on n'écoute que quelques titres et on passe à autre chose, ce qui nous a choqué au départ, il faut le dire. Mais pour Misanthrope, les fans continuent d'acheter les CDs, et de nous les acheter directement. Nous n'avons pas subi de baisse de vente significative au profit du streaming. Mais en interne on se focalise à nouveau sur l'objet vinyle, sachant que Gaël et moi sommes également collectionneurs de ce format. Ce qui m'intéresse avant tout à mon âge c'est la qualité. Je veux faire le mieux possible, avec de belles pochettes, un produit bien mixé et masterisé...

 

C'est quelque chose qui n'est toutefois pas nouveau chez Misanthrope quand on voit les éditions limitées en CD que vous sortiez à l'époque pour le coffret Recueil d'Ecueil ou pour Aenigma Mystica...

Non, mais les conditions économiques ne sont plus les mêmes ! C'est ce qui est le plus important. On fait toujours plus d'effort, on fait fabriquer nos produits en France car ça me tient à cœur. Les vinyles et les digipacks sont produits en France, les t-shirts sont fabriqués dans les Pays de la Loire... C'est un travail de fourmi mais j'adore ça ! On est des gros bosseurs mais ça nous plaît ! (rires)

Effectivement, ça se voit même dans la démarche artistique de l'album car chacun des musiciens actuel a pu s'approprier des titres sur lesquels il ne jouait pas spécialement à l'origine. Je pense notamment au solo d'Anthony Scemama sur « La Solenelle Quête de Velours » qui donne une autre dimension à « Velvet Solemn Quest ».

Oui, c'est ce morceau qui a déclenché tout le projet. Dès que je l'ai entendu en répète, je savais qu'il fallait l'enregistrer !

 

Certains titres ont également été totalement transformés comme « Maudit Sois-tu Soleil » où vous avez carrément écarté les guitares acoustiques. « Standing at the Galaxy » devient « Regard vers l'infinité » avec un son de saxo plus actuel. L'idée c'était de sonner plus actuel ?

Non, on n'a pas cette réflexion là. On fait les choses d'instinct sans réfléchir à la façon de sonner. Ce n'est pas le débat.

 

Mais ce sont des choses qui tu aurais aimé produire il y a trente ans ?

Oui par contre, c'est une belle revanche sur le passé. J'adore les versions d'origine car c'est ma jeunesse, mais c'est un beau pied de nez car on nous a beaucoup mis de bâtons dans les roues. Dès « Haters of Mankind », on nous a reproché par mal de choses comme la production. Tout a été très compliqué jusqu'à Visionnaire. D'ailleurs, c'est une raison pour laquelle il n'y a qu'un titre de Visionnaire sur cet album et pas n'importe lequel : « Lendemains Futiles ». Ca veut dire ce que ça veut dire ! (rires). Je suis hyper content d'avoir fait ce disque là, je suis émerveillé d'avoir réussi ce projet et d'avoir convaincu mes camarades de le faire. C'était le moment de regarder dans le rétroviseur pour Misanthrope et on se rend compte que tout le monde a progressé ! Jean-Jacques m'a même dit qu'un morceau comme « Standing at the Galaxy », c'est un truc qu'on a écrit mais qu'on ne savait pas jouer à l'époque. C'est pareil pour « L'Héritage de la Peste », qu'on ne savait pas jouer alors qu'à l'époque tous les enregistrements se faisaient souvent en une seule prise sans retouche...

 

Oui, mais ces titres avaient alors un côté touchant, un peu naïf... Quel regard portes-tu sur le musicien, compositeur et chanteur que tu étais il y a trente ans ?

Je réalise son rêve, je réalise le rêve du Philippe qui avait 22-23 ans ! Je le fais à 54 ans, mais je trouve ça extraordinaire ! Je le vis avec Misanthrope, et cela m'apporte tellement d'émotion... C'est concret pour moi. Quand j'ai écrit « Haters of Mankind », j'avais 19 ans, tu imagines ? Et c'est amusant car pour certains, c'est le meilleur titre des Déclinistes. C'est pour cela que je disais que c'est une belle revanche sur notre passé difficile. Nous avons débuté dans le 93, il n'y avait pas de MJC, pas de batterie pour répéter. On n'avait pas d'instruments ni d'amplis. Pour Haters of Mankind, je n'avais pas d'ampli à l'époque où je l'ai enregistré, c'était celui de l'endroit où nous répétions. C'est un beau challenge du coup car on faisait tout cela en amateurs avec des bouts de ficelles... Quand tu vois que 1666 Théâtre Bizarre a été enregistré dans ces conditions et quand tu vois la portée qu'il a eu, c'est incroyable !

Tu évoques les débuts du groupe. Lionel Bolore, ton ami et membre fondateur du groupe durant cette période à Livry-Gargan nous a quittés l'an dernier. Je sais que tu étais encore en contact avec lui ainsi qu'avec David Barrault. Quel souvenir gardes-tu de Lionel, que tu aurais envie de partager pour honorer sa mémoire ?

Je lui ai dédié les Déclinistes. Quand j'ai appelé David pour lui annoncer le décès de Lionel, je lui ai dit « Tu vois, il n'y a plus que nous deux de cette époque ». A cette période, on jouait ce qui constitue aujourd'hui les trois premiers titres des Déclinistes. Lionel, c'était mon copain de classe, on était en quatrième ensemble. Nous avions visité à l'époque la maison de Victor Hugo sur l'île de Jersey. Son décès a été très choquant et m'a touché. On s'est revu les trois dernières années avant son décès et je lui avais fait écouter les premiers titres alors non mixés des Déclinistes car je savais que le cancer le rongeait, il m'en avait parlé. Je voulais qu'il écoute ça et il était ravi du résultat. La dernière chose qu'il m'a dite c'est « Quelle sacrée aventure quand même, Misanthrope ! ».

 

Quand tu parles des gens qui t'entourent dans cette aventure, on a l'impression que c'est une famille, d'autant plus depuis qu'Anthony et Gaël vous ont rejoints Jean-Jacques et toi. Dernièrement, on voit que vous avez une équipe fidèle qui vous entoure comme David Thiérré qui a de nouveau réalisé la pochette de l'album après celle des Fissures de L'Edifice. De même Frédéric Gervais a une fois de plus mixé et masterisé l'album, et je n'oublie pas non plus Séverine Foujanet qui est toujours présente à tes côtés.

Oui, c'est l'Inner Circle ! (rires) Dans les années où Misanthrope en a pris plein la gueule, le reproche qui revenait souvent, c'était que c'était un projet solo ou bien un groupe uniquement chapeauté par S.A.S de l'Argilière. Mais non, je ne suis pas seul et c'est un vrai groupe, pas que de musique d'ailleurs. Il y a un ingé-son, un illustrateur, une productrice comme tu l'as rappelé. Mais on a aussi un technicien son live qui s’appelle Pierrot et qui bosse avec nous depuis Alpha X Omega. Et effectivement on s'entend bien, on sait être à la fois professionnels mais aussi s'amuser ensemble. J'aime pas trop le terme « famille », car pour moi c'est un lien de sang. On est plutôt une famille recomposée ! (rires) C'est plus que ça en fait, c'est une vraie amitié sincère, comme avec Xavier Boscher et Jean-Baptiste Boitel, qui étaient guitaristes à l'époque de Misanthrope Immortel. Ils m'ont fait des photos promos pour la réédition de l'album... Il y a beaucoup de respect commun avec les gens qui nous entourent et on est très fidèles. Il y a un engagement de partage de la musique et de nos vies.

Justement, vous partagez beaucoup même avec vos fans, puisque cette année vous avez dévoilé sur Youtube (donc en accès libre) 366 Jours : L'année des Trente Ans de Misanthrope, un documentaire qui revient sur la tournée des 30 ans. Qui est à l'origine de ce documentaire ?

(rires) Qui est à l'origine de tout dans Misanthrope ?

 

J'imagine que c'est à ton initiative effectivement mais comment cette idée a germé ?

J'aime bien être le moteur des projets, en injectant les idées. Mais après je veux que l'on travaille à plusieurs sur un projet. Ça a été le cas pour la pochette avec David, je suggère des idées, mais il rebondit dessus et va au-delà. Pour la musique, c'est encore différent car Gaël, Jean-Jacques et Anthony composent des morceaux entiers sans que je n'intervienne. Pour revenir sur le documentaire, il y a eu un premier film sur Alpha X Omega, en bonus de l'album. Ce documentaire de 18 minutes était axé sur l'enregistrement de l'album aux studios Davout, avant qu'ils ne soient détruits. L'idée du film était dans cette logique là. Et puis en tant que fan, j'aurais moi-même adoré voir un film sur les trente ans d'Agressor, de Massacra ou de Loudblast ! (rires) Il y a plein de trucs à raconter sur eux ! (rires)

 

Tu viens de parler de Massacra. Il y a quelques années, à l'occasion du Fall of Summer, tu as rendu hommage à Massacra lors d'un tribute en compagnie de tes potes Stéphane Buriez, Alex Colin-Tocquaine et d'autre encore, intitulé Gods of Hate. L'idée de remettre le couvert vous a-t-elle effleurée ?

Oui, il faut le faire ! On était partis pour faire plusieurs dates, mais c'est une grosse structure, nous étions dix personnes. Il faut répéter avant, réapprendre le set. Donc oui, ça serait super. Mais je sais que tout le monde est occupé à d'autres projets, Fred Leclercq est dans Kreator désormais ! (rires) Kevin Paradis est dans Benighted, ça occupe ! C'est vrai que c'était un très beau line-up. Mais si c'est possible, oui je signe à nouveaux ! Massacra m'a marqué à l'époque. Je les avais même vu durant leurs répétitions. Pour l'anecdote, lorsque Torturer a été choisi pour faire un split CD avec Misanthrope, ils m'ont confié à l'époque qu'ils ne connaissaient pas les groupes de metal français à l'exception de Massacra. J'avais demandé à Jean-Marc Tristani de Massacra d'envoyer une lettre à Torturer au Chili pour qu'ils sachent que le projet de split CD avec nous était sérieux ! (rires) Et Jean-Marc l'a fait !

 

Pour en revenir à votre relation avec vos fans, elle est assez forte car outre le documentaire que vous avez dévoilé via Youtube, ils peuvent se procurer du matériel inédit directement auprès de vous ou via votre structure Holy Records.

Oui. D'ailleurs je suis bien embêté car Les Déclinistes est sorti via Holy Records il y a quelques semaines, mais nous le sortons en distribution via Season of Mist Distribution le 13 janvier mais il n'y aura pas les inserts des paroles sur le CD par exemple. Nous avons souhaité recréer une nouvelle façon de communiquer directement auprès de nos fans et ça, Season of Mist l'a quand même bien compris. Ils ont été super pour cette distribution car tout le monde sait que c'est un passage obligé pour un groupe comme le notre. Mais Holy Records, c'est une autre façon de vendre notre musique car lors de la sortie des Fissures de l'Edifice et de Misanthrope Immortel, il n'y avait pas encore de site pour vendre nos albums et tout se passait directement par messagerie. Les gens me contactaient par mail, mais cela devenait compliqué de gérer l'envoi et les distributions. Via Holy Records, c'est plus simple pour nous, tout en gardant le concept de « vente privée ». Pour la question de l'écoute en streaming, j'ai toujours un peu de mal avec les plateformes de streaming. J'ai moi-même un abonnement streaming, mais je n'arrive pas à comprendre pourquoi tu peux écouter tout ce que tu veux sur Youtube de façon gratuite et que tu dois payer pour avoir ton abonnement Deezer ou Spotify ! (rires) Mais les choses sont assez aberrantes là dessus, car volontairement je n'ai pas mis sur ces plateformes les albums antérieurs à Visionnaire. Par contre, en parallèle, tu les trouves sur Youtube car des fans les ont uploadés sans notre accord et tu ne peux rien y faire... C'est comme ça ! (rires)

 

La dernière fois que je t'ai interviewé, je t'ai demandé de choisir un mot et un seul pour qualifier chacun de vos albums. Peux-tu poursuivre avec un mot pour Les Fissures de l'Edifice et pour Les Déclinistes ?

Un mot ? Alors pour Les Fissures de l'Edifices, je dirai « Renouveau ». Car c'est le premier album qu'on a enregistré après la fin du studio Davout avec une nouvelle équipe. C'est l'énième « Renouveau » de Misanthrope (rires). Pour les Déclinistes, c'est la « Revanche » sur le passé.

 

Après avoir parlé du passé, parlons de l'avenir : lorsque je t'ai interviewé en 2020 quelques semaines avant le début du Covid, tu me disais qu'un nouveau Argile verrait le jour après tes 50 ans. Une date de sortie est-elle prévue prochainement ?

Prochainement non. Mais c'est mon prochain projet. Je veux que 2023 me permette de l'enregistrer. Cela fait trois ans qu'on écrit l'album, il ne reste plus qu'à aller en studio.

 

Il sortira avant le onzième Misanthrope alors ?

Oui, car on ne l'a même pas commencé le onzième de Misanthrope! Et puis j'avais dit que je ferai pas l'album de trop donc je préfère attendre ! (rires) Mais vu comment ça se passe, j'aimerai bien faire un Misanthrope avec des titres nouveaux... ça me manque ! (rires) Il faut que le résultat soit à la hauteur des attentes, car même si nous ne sommes pas un groupe majeur, c'est un projet majeur pour nous.

 

Merci Philippe pour le temps que tu nous a accordé. Je te laisse le mot de la fin pour nos lecteurs.

Merci La Grosse Radio, c'est toujours un plaisir ! De mon côté, je suis ravi que cet album sorte. On a fait une superbe tournée pour les trente ans de Misanthrope, on a une belle façon de communiquer avec nos fans, on est plus passionnés que jamais et on aime notre public... Aujourd'hui je suis un homme heureux. On reçoit beaucoup d'amour et on vous en donnera encore plus !

Interview réalisée le 8 janvier 2023
Merci à Philippe pour sa disponibilité.
Photographie promotionelle : DR

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