Junon : entretien avec Arnaud (chant)

À l’occasion de la sortie de leur premier album studio Dragging Bodies To The Fall, nous avons eu l’opportunité et la chance d’interroger Arnaud Palmowski, le chanteur de Junon. Nous sommes revenus avec lui sur la fin de l’aventure General Lee ainsi que sur le renouveau du sextet nantais. L’occasion de (re)découvrir un combo massif à trois guitares qui a fait du bruit sous un autre nom, et qui continuera à en faire dans le futur.

Bonjour Arnaud ! Pour nos lecteurs qui ne vous connaissent pas encore, pouvez-vous vous présenter et nous parler de votre parcours, de la fin de l’aventure de General Lee et de ce qui vous a poussé à rebrancher ensemble les amplis ?

Arnaud: Bonjour et merci pour cette interview. General Lee a pris fin en 2016 après 15 ans, 4 albums, un paquet de EP et de splits et plusieurs centaines de dates dans toute l’Europe et en Russie. On avait à l’époque l’impression d’avoir fait le tour de la question et la vie a fait que nous étions beaucoup moins disponibles pour continuer l’aventure. Musicalement on a toujours gardé le cap vers une musique massive, rampante mais avec des passages mélodiques inspirés par le post-rock.

En 2020, après un break de 4 ans, on a décidé de remonter un groupe avec le même line up et dans la continuité de General Lee, mais avec l’envie d’éclater encore un peu plus ce carcan post-hardcore/post-metal où on nous avait mis et de le reconstruire à notre façon sans se donner de limites. Ce break nous a aussi fait réaliser que se retrouver tous ensemble pour composer et faire des concerts nous manquait beaucoup.

Quoi de mieux qu’un EP pour aller à l’essentiel, recentrer nos idées et relancer la machine le plus efficacement possible ? A la sortie de The Shadows Lengthen on ne savait pas du tout à quoi s’attendre… et les retours de ceux qui soutenaient General Lee à l’époque, ceux qui nous ont découvert avec Junon et les retours presse ont été vraiment bons. Ça nous a conforté dans l’idée qu’on en avait bien fait de revenir aux affaires. Les concerts que nous avons enchainé pour défendre cet EP et les sensations mortelles qui vont avec ont terminé de nous resouder et de nous donner envie de donner une suite à cet EP.

 

"Junon" est un titre d'un précédent EP de General Lee, est-ce un clin d’œil à votre première aventure musicale ?

"Junon" est l’ouverture du second EP de General Lee The Sinister Menace sorti en 2003. C’est un titre emblématique que nous avons énormément joué en concert et qui représente toujours assez justement nos intentions même 20 ans après. Ça nous paraissait donc évident de regarder un peu en arrière en mode changement dans la continuité et de choisir ce nouveau nom.

 

Comment classeriez-vous le style musical de Junon ?

Junon c’est une espèce de monstre à six têtes qui, par je ne sais quel miracle, arrive à se mettre d’accord entre explosions massives et atmosphères plus aériennes et lumineuses, le tout joué avec une urgence bien frontale.

Comment se sont déroulés l’écriture puis l’enregistrement de ce premier album intitulé Dragging Bodies To The Fall ?

On est dispatchés dans toute la France depuis des années donc on n’a pas la possibilité de se retrouver chaque semaine pour composer. On a donc bloqué plusieurs gros week-ends de session de composition à 6 un peu partout en France afin de voir ce qu’on avait en stock et dégrossir un maximum nos idées. Après ces sessions intenses on rentrait chacun chez nous afin de peaufiner le tout et s’échanger les arrangements sous forme de maquettes.

Concernant le chant, j’ai travaillé sur des démos quasi quotidiennement et dès que le résultat me paraissait à la hauteur, j’envoyais le tout aux autres pour avoir leur avis, et souvent pour tout recommencer encore une fois (rires). Je me suis mis pas mal la pression pour cet album car c’était une première pour nous de changer de studio. En effet, depuis le début de General Lee et jusqu’au premier EP de Junon, on a toujours enregistré avec Clément Decrock du Boss Hog Studio. C’était vraiment devenu la maison et on avait envie de se mettre un peu en danger, sortir de notre zone de confort. On peut dire que Francis Caste du Studio Sainte Marthe nous a mis un bon coup de pied au cul pour que l’on se dépasse.

 

L’opus raconte une véritable histoire sur les dérives néfastes de notre société, pouvez-vous nous en dire plus là-dessus ?

J’ai imaginé que l’espèce humaine a été forcée de descendre dans les profondeurs de la Terre pour survivre après que la nature a repris ses droits suite à des siècles de saccages de notre propre environnement. Le tout écrit sous l'influence de la littérature fantastique, Lovecraft en tête.

 

Jouer à trois guitares ce n’est pas commun, qu’est-ce que cela apporte à votre son ?

On a le rêve caché de devenir les Iron Maiden du post-metal (rires). Fabien, Martin et Alex ont chacun un style de jeu et un son bien à eux, entre grosses rythmiques, mélodies de fin du monde et arrangements à base d’effets en tous genres. C’est toujours un casse-tête pour faire cohabiter toutes ces couches de guitares mais lorsqu’on y arrive ça donne davantage de profondeur et de richesse aux morceaux.

Maintenant que Dragging Bodies To The Fall est sorti, envisagez-vous une tournée ?

La sortie de l’album a été retardée de deux mois, ce qui est un mal pour un bien puisque ça nous a permis de jouer la quasi intégralité de l’album sur plusieurs dates avant sa sortie.

On travaille actuellement sur des gros week-ends de dates en France jusque fin juin et on espère faire une tournée plus conséquente à l’automne en France et à l’étranger. On aimerait beaucoup partager la scène avec les copains d’Alta Rossa, 20 SFM et Oddism entre autres.

 

Quels sont les groupes qui vous ont influencés ou qui vous influencent encore de nos jours ? Dans le metal ou d’autres styles ?

Après 20 ans de General Lee et cette suite avec Junon, on a enregistré assez de matières pour que notre propre musique ait une influence sur nous. On n’a jamais sorti deux fois le même album donc Junon est à la fois un condensé de tout ce qu’on a préféré composer et jouer en live durant toutes ces années, mais aussi une fenêtre grande ouverte à de la nouveauté au niveau des ambiances et des agencements des morceaux afin de ne trop s’enfermer dans un style parfois trop balisé. Après, on reste tous fans de Neurosis, Deftones, Breach, Will Haven, Botch, Vision of Disorder

 

Avez-vous un dernier message à passer à nos lecteurs et auditeurs ?

Merci d’avoir pris de votre temps pour en connaitre un peu plus sur nous. On espère que ça vous aura donné envie d’écouter l’album et de passer nous voir en concert !

Dragging Bodies To The Fall, premier album de Junon, est sorti le 15 mars dernier. Retrouvez la chronique de l'album dans nos colonnes.

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