ENTER SHIKARI + Trash Boat + Cody Frost au Trabendo – 8.12.22

Quelle belle soirée pour la musique alternative ! Le froid parisien accueille trois groupes / artistes aux styles assez différents, mais tous britanniques. Enter Shikari, dont la tournée française du dernier album Nothing Is True And Everything Is Possible (2020) devait avoir lieu il y a deux ans, a enfin réussi à reporter ses dates en 2022. Deux années se sont écoulées depuis la sortie de cet opus, mais les fans étaient présents : Le Trabendo affichait complet.

CODY FROST
La fougue de la jeunesse

 

Il est 19h30 quand les lumières s’éteignent. Dans la fosse, le public le plus enthousiaste est déjà à la barrière. Une jeune femme au style atypique arrive. Coupe de cheveux très courte, cheveux rouges et survêtement assorti : c’est Cody Frost. Comme beaucoup, nous l’avons découverte cette année grâce au single « BULL » d’Enter Shikari, où l’artiste est en featuring.

Elle entame son set et le public semble très réactif. D’ailleurs, il s’agit là de sa première tournée, et c’est aussi la première fois qu’elle venait en France. Un accueil chaleureux lui est réservé, et ses morceaux comme « CHAOS », « STOMACHACHES » ou « BERLIN », issus de son album sorti cette année, mélangent pop, electro et rock anglais. C’est prometteur pour la suite de sa carrière et nous lui souhaitons le meilleur.

TRASH BOAT
Les petits frères de St Albans

 

L’attente fut courte, et à 20h15, le groupe Trash Boat débarque. Déjà connu du public parisien puisque venu en tête d’affiche il y a quelques mois dans la capitale, les originaires de St Albans  (comme Enter Shikari) arrivent en terrain conquis. « Synthetic Sympathy » nous met directement dans l’ambiance : un pop/punk bien énervé, avec un chanteur charismatique. « Alpha Omega » aura droit aux premiers pogos de la soirée, et les fans transpirent déjà à grosses gouttes. Le groupe demande même à ce que tout le monde hurle « IDIOT », pendant les refrains.

Trash Boat est habitué à la proximité avec son public et cela se ressent bien, puisque Tobi Duncan (chanteur), n’hésitera pas à extérioriser ses pensées à voix haute. Il introduira aussi la prochaine chanson comme « son titre préféré », à savoir « Don’t You Feel Amazing », puisqu’il le fait « se sentir sexy, se sentir comme s’il sortait d’un incendie en slow motion ». Le groupe finira par « He’s So Good », avant de quitter la scène et d’informer que ses membres seront présents au stand de merch à la fin du concert.

ENTER SHIKARI
L’énergie, la bonne humeur, et l’amour

 

Une voix féminine se charge de faire le décompte 10 minutes avant le show, et ça plusieurs fois afin de faire patienter les fans. À 21h15, la salle s’assombrit. Le public du Trabendo est désormais bien compact. Les téléphones sont prêts à filmer l’entrée en scène de la tête d’affiche du soir. Les quatre membres d’Enter Shikari arrivent et se font bien sûr acclamer par le public. Et l’entrée en matière est explosive à souhait : « THE GREAT UNKNOWN », suivi de « Destabilise » et « Juggenauts ». Mais que demande le peuple ? Le son est incroyablement bon, mais le groupe est réputé pour ça, rien de nouveau sous le soleil.

La scène semble trop petite, pour un groupe qui remplit des Zéniths dans son pays. D’ailleurs, nous les avions vus au Bataclan et à l’Elysée Montmartre quelques années plus tôt, avec une scénographie plus travaillée. Mais, il s’agit là de la première date de la tournée européenne d’Enter Shikari, il faut donc que le groupe prenne ses marques. Le son des instruments étant excellent, le micro de Rou Reynolds (chanteur) aurait mérité d’être plus fort.

Après cette entrée fracassante, il fallait bien que les aléas du direct commencent. Après avoir commencé les premières notes de « Modern Living… », la guitare de Rory Clewlow fait des siennes et le son ne sort plus. Pendant quelques minutes, le groupe semble désemparé et peine à meubler. Chris Batten (basse) prend la parole afin d’énoncer quelques mots en français : il lit son petit papier et cela fait rire l’assemblée. Il informera plus tard dans la soirée que cette tournée aurait pu s’appeler « The Christmas Market Tour », mais qu’ils n’ont pas trouvé de marché de Noël aujourd’hui.

La setlist est tout bonnement étonnante, puisque même si elle fait la part belle au dernier album avec 5 titres dont « satellites* * » que Rou Reynolds dédicacera à toute la communauté LGBTQ+, et « {The Dreamer’s Hotel} », c’est un véritable bond dans le temps qu’Enter Shikari propose sur cette tournée. « Arguing With Thermometers » semble tout à fait d’actualité aujourd’hui, introduite par Rou avec ces mots : « c’est une chanson qu’on a écrite il y a 12 ans, et elle parle des personnes au pouvoir qui n’arrêtent pas de s’engueuler avec les thermomètres ». Vous l’aurez compris, le morceau traite du réchauffement climatique et les paroles sont toujours aussi pertinentes.

Les fans, qui sont chaud-bouillants, s’époumonent (même ceux sur les balcons) et auront leur dose de tubes, notamment avec le premier single du groupe « Sorry You’re Not A Winner », imparable en live avec son riff si mythique. « Mothership » et « Solidarity », joués en 2022, sont également accueillis avec pogos et circle pits. Les quatre acolytes, sur scène, sont de véritables piles électriques et ne cessent de sauter et de danser dans tous les sens.

Enter Shikari aime s’amuser avec les sons et l’electro, ce qui donne des mélanges atypiques, après « Anaesthetist », résolument metal, le remix un peu plus dubstep/electro plongera le Trabendo dans une ambiance discothèque, et les lumières ajoutent une plus-value non négligeable. Les deux derniers singles, quant à eux, passent le test du live avec brio : « The Void Stares Back » sonne bien plus heavy, à l’instar de « BULL », où Cody Frost viendra rejoindre ses copains sur scène.

Pour le rappel, Rou Reynolds reviendra seul avec sa guitare, et demandera au public d’être silencieux. Non sans mal (puisque certains sur les balcons parlent comme s’ils étaient chez eux), il obtiendra gain de cause, et entamera, à la surprise générale, « Heroes » de David Bowie. Rob Rolfe (batterie), Rory C et Chris Batten le rejoindront plus tard pour clôturer un set riche en émotions. C’est avec « Live Outside » que les fans pourront chanter une dernière fois.

Il est vrai que nous avions oublié à quel point les concerts d’Enter Shikari étaient géniaux. En plus de délivrer un son unique hybride, entre metal, electro et rock, les membres sont toujours aussi adorables avec leurs fans. Entre deux chansons, il n’est pas rare de voir Rou discuter avec les fans du premier rang, Chris Batten faire des check avec le public ou encore prendre les téléphones des fans pour se filmer avec.

Que dire au final après une telle claque en live ? Oui, Enter Shikari mérite de remplir de plus grandes salles dans nos contrées. Entendre tous ces morceaux issus des premiers albums du groupe est toujours aussi plaisant. Car The Mindsweep (2015) et The Spark (2017) n’étaient pas les albums les plus représentés ce soir. Le groupe a préféré faire la part belle à A Flash Flood Of Colors (2012) et, Take To The Skies (2007) et Common Dreads (2009). Les fans de la première heure ont été servis.

Voir 700 personnes chanter toutes les paroles pendant une heure et demie réchauffe le cœur, et l’envie de revoir le groupe ne fait que s’accentuer !

 

Merci à Opus Live et Replica pour l’accréditation.
Crédits photo : Florentine Pautet

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