Dark Funeral + Fleshgod Apocalypse + Ex Deo – Le Bikini, Toulouse, 09.01.2025

Mais qui pourra arrêter Noiser ? L’association toulousaine continue de proposer une programmation audacieuse, passionnée et de qualité depuis quelques années maintenant. En ce jeudi 9 janvier, les fans de metal extrême sont aux anges. En effet ce soir, Le Bikini accueille une superbe affiche avec Ex Deo, Fleshgod Apocalypse et Dark Funeral. Autant dire que les fans se sont donné rendez-vous en masse pour répondre à l’appel de Noiser

Ainsi, malgré les embouteillages sur le périphérique toulousain qui n’ont pas permis à une majorité du public d’arriver à l’heure pour le set de Kami No Ikari, pas mal de monde est venu faire honneur au metal extrême européen. Car même si Noiser avait déjà invité les Suédois de Dark Funeral en mars 2023 (avec Cannibal Corpse), l’affiche de ce 9 janvier est tout bonnement exceptionnelle !

EX DEO

C’est dans une ambiance aux accents épiques qu’Ex Deo, le projet parallèle du chanteur Maurizio Iacono (Kataklysm), ouvre les hostilités. En l’espace de quelques mesures, le groupe québécois apporte un souffle romain à la soirée grâce à la mise en place de son univers singulier et ô combien accrocheur. Ainsi, vêtu de sa tunique impériale, le vocaliste impose sa présence dès l’opener « Imperator », renforçant par là-même la dimension cinématographique du son d’Ex Deo. Très vite, la musique savamment ficelée des Nord-Américains transporte les fans en pleine antiquité romaine, où se mêlent violence et majesté. De fait, les compositions du groupe comme "The Rise Of Hannibal", "I, Caligvla" ou encore "Cato Mejor : Cathago Delenda Est !" dévoilent en leur sein passages puissants et éléments mélodiques.

Ex Deo à Toulouse - Crédits photos : Vincent BN
Toute reproduction interdite sans autorisation du photographe

Sur scène, Ex Deo se montre irréprochable : les guitares du duo Stéphane Barbe / Jean-François Dagenais sont plutôt incisives (« The Fall Of Claudius », « Imperator », ...) et collent bien aux ambiances romaines, tandis que la section rythmique composée du bassiste Dano Epekian et du batteur Jeramie Kling est redoutable d’efficacité.

Au final, en dépit d’une lumière un poil trop tamisée qui masquait parfois les expressions des musiciens, Ex Deo nous a gratifié d’un set solide qui n’augure que du bon concernant la sortie de Year Of The Four Emperors, sorti le lendemain, le 10 janvier. En l’espace de quelques morceaux, le groupe a prouvé qu’il est bien plus que le simple side-project de Maurizio Iacono. Avé Ex Deo !

Ex Deo à Toulouse - Crédits photos : Vincent BN
Toute reproduction interdite sans autorisation du photographe

Setlist Ex Deo

  • Imperator
  • Cato Mejor : Cathago Delenda Est !
  • The Rise Of Hannibal
  • Suavetaurilia (Intermezzo)
  • The Fall Of Claudius
  • I, Caligvla
  • Romulus

FLESHGOD APOCALYPSE

Après une pause d’environ 25 minutes, c’est au tour des Italiens de Fleshgod Apocalypse de prendre d’assaut la scène. Et quel assaut ! Le groupe de Francesco Paoli (chant, basse) qui propose un savant mélange unique de death et d’arrangements symphoniques, voit déjà ses très nombreux fans, déjà tout acquis à sa cause, se placer au plus près de la scène. Dès l’introduction magnifique "Ode To Art (de’ Sepolcri)" où la chanteuse Veronica Bordacchini, accompagnée du pianiste Francesco Ferrini, entre en scène sous les couleurs du drapeau italien, le ton est donné : puissance, virtuosité et théâtralité seront les maîtres mots du concert de Fleshgod Apocalypse.

Venus défendre leur dernier album Opera, sorti le 23 août 2024 chez Nuclear Blast, les transalpins ont à cœur de faire découvrir en live leurs nouvelles compositions au travers d’une prestation qui se veut toute en exubérance et démesure (« Bloodclock », « Pundulum », ...). Sur ce point, on va être servi ! En effet, entre les costumes d’époque, l’habillage de scène et les jeux variés des lumières, le groupe crée un univers sonore et visuel singulier qui ne laisse personne de marbre.

Fleshgod Apocalypse à Toulouse - Crédits photos : Vincent BN
Toute reproduction interdite sans autorisation du photographe

Alternant habilement entre les growls gutturaux de Francesco Paoli et les interventions lyriques haut perchées de Veronica Bordacchini, le groupe souffle constamment le chaud et le froid et met en place des ambiances théâtrales bien pensées. Il faut dire que les compositions construites sur des articulations à tiroirs offrent des dynamiques accrocheuses qui font bouger le pit (« The Fool », « The Violation »). Qui plus est, les nappes de piano de Francesco Ferrini apportent pas mal de profondeur dramatique à l’ensemble (« Minotaur (The Wrath Of Poseidon) »).

En seulement 9 morceaux et un temps de jeu assez court (environ 45 minutes), Fleshgod Apocalypse peut quitter la scène avec la satisfaction du devoir accompli : force est de constater que Paoli et les siens ont véritablement marqué les esprits.  Les spectateurs du Bikini ont été conquis par la grandeur italienne !

Fleshgod Apcalypse à Toulouse - Crédits photos : Vincent BN
Toute reproduction interdite sans autorisation du photographe

Setlist Fleshgod Apocalypse :

  • Ode To Art (de’ Sepolcri)
  • I Can Never Die
  • Healing Through War
  • Sugar
  • Minotaur (The Wrath Of Poseidon)
  • Bloodclock
  • The Fool
  • Pundulum
  • The Violation

DARK FUNERAL

Il est 21h45 quand les légendes suédoises de Dark Funeral foulent les planches du Bikini dans une ambiance quasi-mystique sur l’opener « Nosferatu ». Très vite le black metal scandinave s’abat comme une chape de plomb sur le public avec ce subtil équilibre entre des sonorités old school assumées et des compositions modernes. Il faut dire que depuis 1993, le groupe mené par le guitariste Lord Ahriman a su faire évoluer sa musique au fil du temps, tout en restant fidèle à ses racines. Et ce soir, Dark Funeral compte bien faire un tour d’horizon de son immense carrière pour offrir le meilleur aux fans, de l’EP Dark Funeral jusqu’aux deux derniers albums Where Shadows Forever Reign (2016) et We Are The Apocalypse (2022), en passant par The Secrets Of Black Art de 1996 et Attera Totus Sanctus de 2005. Bref, il y en aura pour tout le monde !

Ainsi, Dark Funeral puise largement dans sa discographie au fil d’un set brutal mais maîtrisé où des titres des années 1990 comme « In The Sign Of The Horns », « Open The Gates », « My Dark Desires » ou « Shadows Over Transylvania » côtoient les morceaux les plus récents à l’instar de « Let The Devil In » ou de « When I’m Gone ». Autant dire que le public accueille toutes ces offrandes avec joie.

Dark Funeral à Toulouse - Crédits photos : Vincent BN
Toute reproduction interdite sans autorisation du photographe

Drapé dans sa cape noire, le frontman Heljarmadr - qui assure le chant depuis maintenant 10 ans – focalise toutes les attentions grâce à son jeu de scène glacial et ses vocalises puissantes (« To Carve Another Wound »). L’homme n’a pas de mal s’approprier les morceaux chantés par Emperor Magus Caligula et réussit même le tour de force d’y intégrer sa propre personnalité (« Atrum Regina »). De leurs côtés, les guitaristes Lord Ahriman et Chaq Mol délivrent des riffs solides avec parfois quelques passages en arpèges ici et là qui donnent du relief à l’ensemble (« As One We Shall Conquer », « Unchain My Soul », ...).

Black metal oblige, la communication est réduite a son strict minimum, mais il n’en reste pas moins que l’atmosphère devient de plus en plus prégnante, dans la mesure où la communion entre la musique du groupe et le public est bel et bien réelle, notamment lorsque le groupe joue ses morceaux les plus anciens.

Dark Funeral à Toulouse - Crédits photos : Vincent BN
Toute reproduction interdite sans autorisation du photographe

Après environ une heure, Dark Funeral attaque « Where Shadows Forever Reign », son dernier morceau et finit de mettre à genoux un Bikini en plein effervescence tandis qu’Heljarmadr brandit son drapeau noir, annonçant la fin du set. Quelle puissance !

Encore une fois, cette soirée orchestrée par Noiser a été une véritable réussite et nul doute que les fan de metal extrême la garderont en mémoire. Entre l’intensité épique d’Ex Deo, la grandeur symphonique de Fleshgod Apocalypse et le black metal mystique de Dark Funeral, le public toulousain a été bien gâté.

Setlist Dark Funeral :

  • Nosferatu
  • Atrum Regina
  • To Carve Another Wound
  • When I’m Gone
  • As One We Shall Conquer
  • The Arrival Of Satan’s Empire
  • Unchain My Soul
  • Open The Gates
  • Shadow Over Transylvania
  • My Dark Desires
  • In The Sign Of The Horns
  • Let The Devil In
  • Where Shadows Forever Reign


Partagez cet article sur vos réseaux sociaux :

Ces articles en relation peuvent aussi vous intéresser...

Ces artistes en relation peuvent aussi vous intéresser...