Une dizaine d’année, c’est le temps qu’il aura fallu attendre pour revoir le PaganFest repointer le bout de son nez. Le festival européen connu et reconnu pour son univers folk metal marque donc en ce début d’année 2025 son grand retour sur les devants de la scène. Au grand complet depuis 27 décembre dernier, Sounds Like Hell Productions et Garmonbozia étaient en charge de l’organisation de la soirée lyonnaise de ce 29 janvier où, tour à tour, les vikings et les pirates se sont enchaînés sur les planches du Transbordeur. Retour sur cette belle soirée lyonnaise tant attendue.
Elvenking
Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il ne fallait pas faire d’heures supplémentaires au travail en ce mercredi 29 janvier. Avec une ouverture des portes à 17h30 pour ce PaganFest et un début de concert une vingtaine de minutes plus tard, Elvenking se présente devant une fosse plutôt bien remplie malgré le monde qui fait encore la queue dehors. La scène est véritablement surchargée par le matériel d’Alestrom qui reste drapé pour nous garder l’effet de surprise. L’imposante batterie de Symohn prend place en plein centre des planches devant un immense backdrop reprenant simplement mais efficacement le logo celtique du combo italien. Arborant fièrement des bois de cervidés sur le crâne, le chanteur Damna se présente en dernier devant son public lyonnais en fusion sur « Perthro » qui, comme sur l’album Reader Of The Runes – Divination, ouvre majestueusement le set.
Dévalant les plaines européennes pour ce PaganFest avec son ultime album studio Reader Of The Runes – Luna qui sera disponible le 11 avril prochain via Reaper Entertainment Europe, le sextet transalpin a à cœur de faire découvrir ces nouvelles création en offrant les deux singles « Throes Of Atonement » et « Luna » sur un plateau d’argent. Tout au long du set d’Elvenking, le pit reste relativement calme, profitant de cette présence si rare dans l’Hexagone. Seule la très fédératrice « The Divided Heart » entraine toute la fosse dans un énorme jump tout en reprenant à pleins poumons le refrain si mélodique. Avec des riffs aussi dévastateurs que les salves de double pédales, le combo italien termine son passage avec l’indétrônable « Elvenlegions », issue de The Pagan Manifesto, devant un immense mur de horns up. Avant de quitter les planches, Damna nous promet un retour en France prochainement. Nous avons hâte d’y être !
Setlist
Perthro
Throes of Atonement
Pagan Revolution
Silverseal
Moonbeam Stone Circle
Bride of Night
Luna
The Divided Heart
Elvenlegions
She Lives at Dawn
Crédits photos : Roger Chirpaz
Toute reproduction interdite sans l'autorisation du photographe
Heidevolk
Il n’y as pas de temps à perdre, les roadies s’affèrent pour remplacer le backdrop d’Elvenking par celui d’Heidevolk représentant l’artwork de son tout dernier opus Wederkeer. Deux petits drapés celtiques habillent les deux coins de la scène tandis qu’une énorme corne à boire et un grand lur (trompette en bois viking) sont déposés à proximité des deux grosses caisses de la batterie de Kevin Houtsplijter. A peine les balances terminées, le son celtique de l’introduction « Ver verlangen » résonne, laissant entrer Kevin qui, comme un mort de faim, se met droit debout sur ses toms. Tout comme sur le dernier effort studio, c’est « Hagalaz » qui ouvre le set avec une belle salve de canons de fumée. Souffrant d’un son de piètre qualité au tout début, la console rectifie le tir dès le milieu de cette piste introductive.
Pour nous faire oublier ce léger accroc, les deux frontmen Jacco Bühnebeest au chant clair et Daniël den Dorstighe au growl jouent la carte de la dualité vocale, ce qui entraîne tout ce joli petit monde présent dans le pit dans une reprise en chœur du refrain fédérateur de « A Wolf in My Heart », seul titre en anglais de la soirée. Contents de revenir à Lyon après cinq longues années d’absence, les six Néerlandais retournent littéralement la fosse dans de grand mouvements de foule. Le premier wall of death de la soirée prend forme juste après le break de « De strijd duurt voort » ainsi que le premier circle pit lors de l’emblématique « Saksenland ». Pour finir en beauté, Heidevolk nous gâte avec « Drink met de Goden (Walhalla) et « Vulgaris magistralis » dont les nombreux refrains sont repris à pleins poumons par la totalité de l’assemblée. Avec un côté plus death mélodique du son folk, le sextuor batave a réussi à chauffer à blanc la salle entière pour la suite de ce PaganFest.
Setlist
Ver verlangen
Hagalaz
Winter Woede
A Wolf in My Heart
Schildenmuur
De strijd duurt voort
Saksenland
Drink met de Goden (Walhalla)
Vulgaris magistralis
Zomervuur
Crédits photos : Roger Chirpaz
Toute reproduction interdite sans l'autorisation du photographe
Tyr
En raison de l’implication d’Heri Joensen dans des Gindadrap (chasses traditionnelles nordique de cétacés) et l’inadéquation de cette pratique avec la ligne rédactionnelle de La Grosse Radio Metal, nous avons décidé de ne pas couvrir le passage de Tyr lors de cette soirée lyonnaise du PaganFest.
Ensiferum
Arborant fièrement en fond de scène l’artwork de Winter Storm, son tout dernier album studio sorti le 18 octobre dernier via Metal Blade Records, Ensiferum est vraiment attendu de la part d’une très grande majorité de l’auditoire lyonnais de ce PaganFest. Avec deux portiques noirs imprimés du logo rouge vif du combo finlandais, la décoration scénique est terrible de simplicité mais surtout d’efficacité. La piste audio instrumentale « Aurora » lançant le dernier opus du quintet introduit l’entrée de toute la bande, Pekka Montin et Petri Lindroos fermant la marche. Également issu de ce même ultime album, « Fatherland » prend magistralement la suite avec d’énormes pogos prenant forme au rythme des grosses sessions de double pédales marquantes de Janne Parviainen.
Le moins que l’on puisse dire c’est que l’ensemble de la fosse lyonnaise est en totale communion avec Ensiferum. Les gros riffs de Petri, Markus Toivonen et Sami Hinkaa lancent la formation d’un énorme wall of death lors de « Treacherous Gods ». Il en sera de même un peu plus tard avec « Victory Song ». Le point d’orgue de cette complicité avec le public est atteint lors de « Lai Lai Hei » lorsque la quasi totalité du centre du pit s’assied au sol et simule des rameurs de drakkar nordique. « Some punk, some rock, some heavy metal » c’est le résumé parfait de « Two of Spades » qui déchaîne littéralement les passions. Favorisé par la brutalité de la double de Janne et le groove de la basse de Sami, les pogos plus dévastateur les uns que les autres s’enchaînent à un rythme effréné.
Malheureusement, le set tant attendu d’Ensiferum est entaché de quelques problèmes techniques. Le son du retour de Markus étant trop bas lors de « The Howl » gâche quelque peu sa prestation. Il en est de même pour Janne dont la hauteur de cymbale doit être réglée en urgence par un roadie en plein milieu de « Victorious ». Mais le plus dérangeant reste la voix de Petri, en-deçà de l’instrumentale de « Victorius » mais aussi de « Victory Song ». Malgré ces petits couacs, le passage d’Ensiferum aura été une réelle réussite et c’est avec l’immanquable « Iron » que le quintet finlandais clôture ce set du PaganFest, les dernières salves de refrains étant reprises à tue tête par la totalité de la salle du Transbordeur.
Setlist
Aurora
Fatherland
Twilight Tavern
Treacherous Gods
The Howl
Lai Lai Hei
Andromeda
Victorious
Victory Song
Two of Spades
Iron
Crédits photos : Florentine Pautet
Toute reproduction interdite sans l'autorisation de la photographe
Alestorm
Une demi heure top chrono ! C’est avec ce court délai que l’équipe de roadies d’Alestorm a réalisé le tour de force d’installer tous les éléments scénique en un temps record. Les drappés noirs disposés de part et d’autre de la scène du PaganFest depuis le passage d’Elvenking dévoilent enfin la présence du synthétiseur d’Eliot Vernon sur la gauche et, sur la droite, la batterie de Peter Alcorn, aux deux grosses caisses transparentes décorées du logo kraken du combo. Le centre de la scène laisse place au gigantesque canard gonflable qui prend petit à petit forme au rythme des hits de Queen tels que « Bohemian Rhapsody », « We will Rock You », « We are the Champions » et « I Want it all ». La décoration sur le thème du célèbre anatidé envahit même la console son en tribune. Cette dernière est en effet décorée d’une quinzaine de canards en plastique dont quelques-uns ont été distribués aux enfant des alentours par l’ingé son vêtu lui-même de sa plus belle chemise canard so kitch.
Sur une bande son cartoon, Alestorm arrive en masse sur scène avec Christopher Bowes muni de son traditionnel kilt et de son keytar fermant la marche. Les canons de fumée sont de sortie dès les premières notes de « Kellhauled ». Le son, lui, reste un peu faible par rapport à celui d’Ensiferum qui a précédé. Après un « Shipwrecked » déchaînant les pogos, c’est le très fédérateur « Mexico » qui résonne entre les murs du Transbordeur et qui finit de mettre l’ambiance en ce tout début de set. Pour assurer une fête de tous les instants, le quintet écossais lance la reprise de « Hangover » de Taio Cruz mais version folk bien sur. Avant l’apparition d’un roadie munie d’une magnifique tête de requin délivrant un passage rappé avec un flow incroyable, un mini circle pit voit instantanément le jour et retourne la fosse entière.
Avec son dernier EP sous le bras, Voyage of The Dead Marauder mais surtout la présence de Patty Gurdy et sa vielle à roue (présente sur ledit EP), Alestorm fait résonner le titre éponyme. Ce véritable hit déchaîne les foules et de nombreux slams voient le jour. Le chant de Patty est légèrement en deçà de la version studio une bonne partie de la piste sauf lors du final où sa prestation vocale exceptionnelle fait tout oublier. « Uzbekistan », véritablement taillé pour le live réussit la mission de retourner littéralement les premiers rangs de la fosse. La communion avec le public n'est pas totale, la faute à quelques verres jetés sur scène et surtout sur Patty pendant « Funnybaws ». Les roadies font bien leur travail en évacuant les objets lancés et cela ne se reproduira plus par la suite.
Les hymnes les plus connus d’Alestorm marquent indéniablement la fin du set. Tout comme pour Ensiferum, le pit se transforme en bateau pirate avec tout le monde assis et ramant pour « Zombies Ate My Pirate Ship ». Christopher fait hurler la salle entière sur les refrains de « P.A.R.T.Y » mais aussi et surtout le hit des hit qu’est « Drink ». Un wall of death marque « Wooden Leg ! » tandis qu’un mur de fucks clôture l’emblématique « Fucked With an Anchor ». La fête pagan folk aura été totale lors de cette soirée lyonnaise. En espérant qu’il ne faille pas attendre dix années de plus avant de revoir le PaganFest passer en Europe mais surtout dans l’Hexagone.
Setlist
Kellhauled
Shipwrecked
Mexico
Under Blackened Banners
Alestorm
Hangover (Taio Cruz cover)
Fannybaws
Zombies Ate My Pirate Ship
Voyage of the Dead Marauder
Nancy the Tavern Wench
Uzbekistan
P.A.R.T.Y
Shit Boat (No Fans)
Drink
Wooden Leg !
Fucked With an Anchor
Rumpelkombo
Crédits photos : Florentine Pautet
Toute reproduction interdite sans l'autorisation de la photographe