Après une dizaine de dates britanniques durant lesquelles Architects a fait grandement découvrir son nouvel album The Sky, The Earth & All Between, les natifs de Brighton & Hoves entamaient leur tournée européennes par quatre concerts français. Après s’être légèrement blessé à la jambe lors de la date lilloise, le public lyonnais avait hâte de retrouver Sam Carter en pleine forme dans la magnifique salle de La Halle Tony Garnier. Extrait !
Guilt Trip
Pour ce second vendredi soir de mars, le public lyonnais est bel et bien au rendez-vous avec Architects. Dès l’ouverture des portes à 18h30, un nombre assez conséquent de metalheads se ruent au chaud mais surtout au sec de La Halle Tony Garnier. La salle est modulée en petite configuration avec seulement la tribune principale centrale et une fosse plus réduite qu’à l’accoutumée. C’est avec grand plaisir que les gones accueillent de nouveau Guilt Trip après son set plus que convaincant en première partie de Landmvrks, The Devil Wears Prada et Like Moth To Flames le 17 avril dernier à La Rayonne.
Arborant toujours aussi fièrement l’artwork de la pochette de leur dernier album studio Severance, il est temps maintenant pour les cinq Mancuniens d’entrer en scène. Liam McCarry s’installe confortablement derrière sa batterie dont la grosse caisse est floquée du logo du combo de metalcore et c’est avec « Tearing Your Life Away » que la fête peut commencer.
Dès les premières notes, un cercle se forme naturellement dans le pit laissant place à un brutal mosh. Comme à son habitude, Jay Valentine est littéralement déchainé, entre deux salves de screams, growls et flow rappé, ce dernier n’hésite pas à balancer quelques coups de pieds circulaires en plein centre de la scène. « Sweet Dreams » est directement enchaîné sans aucune seconde de répit pour la fosse. Le premier circle pit de la soirée voit rapidement le jour après une demande plus qu’appuyée du frontman. En ce début de set, le son de la basse de Bradley Hall est vraiment trop forte. Ce petit désagrément sera rapidement effacé par la régie son qui aura fait un travail exceptionnel dans une salle où la sonorité pose malheureusement toujours problème.
Comme lors de la dernière venue des Anglais, seules « Guilt Trip », issue de leur EP Unrelenting Force de 2016 et « Thin Ice », extrait du second album River Of Lies de 2019 se font une petite place dans le set dédié totalement au dernier opus. Dès les premiers accords de Jak Maden et Sam Baker lors de la première citée, un circle pit voit le jour, se transformant rapidement en un mosh pit plus que brutal. Emmené par un Jay motivant son auditoire à chaque seconde et un Bradley dont les lignes groove de basse déchaînent les headbangs les plus violents sur les breakdowns, Guilt Trip termine son passage par « Broken Wings » et « Thin Ice » dont les mosh les plus frénétiques seront légion. Le pit est chaud comme la braise, il est temps maintenant d’accueillir Brutus dans un style diamétralement opposé.
Setlist
Tearing Your Life Away
Sweet Dreams
Surrounded By Pain
Fallen At My Feet
Guild Trip
Severance
Broken Wings
Thin Ice
Brutus
Vingt petites minutes seulement après le passage plus qu’incandescent de Guilt Trip, il est maintenant l’heure d’accueillir le trio belge de Brutus. Sur une scène vraiment minimaliste, Stéphanie Mannaerts apparaît. La configuration scénique de sa batterie est vraiment plus qu’originale. Positionnée sur la droite de la scène et non en plein centre comme le veut la tradition, le public de La Halle Tony Garnier pourra allégrement profiter de la technique de cette dernière. Un grand drapé blanc remplace la pochette de Severance de Guilt Trip, laissant apparaître de façon sporadique le logo du combo de post-hardcore durant tout le set. C’est donc seule en scène avec seulement sa batterie et sa voix que Stéphanie lance courageusement « War ». Avec son chant surpuissant tout comme ses blasts, la frontwoman laisse la totalité de La Halle Tony Garnier ébahie.
Progressivement, Stijn Vanhoegaerden s’installe sur la gauche de la scène, tandis que Peter Mulder investit le centre. « Liar » prend la suite et plonge la totalité de l’assemblée dans un univers mélancolique laissant une grande place à l’émotionnel. Malheureusement, le son de la batterie de Stéphanie est vraiment trop fort par rapport à celui de la guitare et de la basse de ses deux compagnons d’armes. Dès la fin de « Miles Away » mais surtout dès le début de « Brave », la régie son aura une fois de plus fait du bon boulot afin d’offrir à tout ce beau petit monde une son optimal.
Utilisant de temps en temps un carillons 36 tons à proximité immédiate de sa batterie, Stéphanie apporte une touche mélodique comme un éclat de lumière dans la pénombre de leur son core teinté de black. La fosse n’en loupe pas une miette mais, avec ce choix de programmation, l’ambiance mise par Guilt Trip quelque minutes plus tôt a tendance à retomber tel un soufflé. Cela n’enlève en rien la prestation du trio belge, véritable coup de cœur de Sam Carter d'Architects et nous comprenons largement pourquoi. « Sugar Dragon » clôt de la plus belle des manières le set de Brutus, emmenant l'auditoire dans son univers mélancolique où l’intensité émotionnelle n’est jamais bien loin.
Setlist
War
Liar
Justice De Julia II
Miles Away
Brave
What Have We Done
Dust
Sugar Dragon
Architects
La totalité du matériel de Brutus est évacuée en un temps record. Réglée comme du papier à musique, l’organisation de cette date lyonnaise est au top niveau. Comme pour les groupes précédents, la scène d’Architects est vraiment minimaliste. La batterie de Dan Searle revêt le logo du combo, présent notamment sur le disque physique de The Sky, The Earth & All Between. Un simple drapé noir reprenant en toute simplicité le nom du groupe britannique en lettres blanches trône fièrement en fond de scène. C’est sur les lumières que la bande à Sam Carter a misé pour le jeu de scène de cette toute nouvelle tournée européenne.
Attendant au tournant « Elegy » en introduction tout comme sur le tout dernier opus, une grande majorité de la salle ne peut cacher sa déception quand « when we were young » résonne d’entrée de jeu. Heureusement, la déception laisse rapidement place à la joie quand c’est au tour de « Whiplash » d’apparaître dans la setlist du soir d’Architects. Le pit retrouve ses mouvements brutaux entamés un peu plus tôt dans la soirée avec Guilt Trip. Avec ce véritable hit, le combo anglais lance son set de la plus belle des manières. Une demi douzaine de nouveaux titres intègrent directement le set avec une mention spéciale pour « Curse », « Blackhole » et surtout « Seeing Red ». Les breakdowns dévastateurs additionnées au refrains fédérateurs repris à foison par la totalité de la salle marqueront indéniablement les esprits.
Côté déceptions, la basse d’Alex Dean est beaucoup plus forte que tous les autres instruments lors de « Meteor » et, malheureusement, la petite dernière « Everything Ends ». Les fans les plus anciens auront largement noté l’omniprésence de titres tirés de The Classic Symtoms Of A Broken Spirit mais surtout de For Those That Wish To Exit. Seules «Royal Beggars» et «Doomsday», véritable hommage à Tom Searle, ancien guitariste d'Architects, tragiquement disparu en 2016, sont les rescapées de l’album Holy Hell. Exit des titres tels que « Gravedigger » ou encore « Naysayer » qui aurait pu remplacer haut la main « Red Hypergiant ».
Côté positif, l’intégration de Ryan Burnett à la guitare et au clavier ainsi que Martyn Evans à la guitare lors des sessions live d’Architects apporte du corps et du volume au son ainsi qu’une touche de modernisme propre à la vague metalcore récente. Avec un ultime wall of death en guise de salut, le sextet natif de Brighton & Hoves termine son set avec « Animals », durant laquelle la dualité chant clair et growls gutturaux de Sam atteint son point d’orgue. Après une heure et demi de show, le public lyonnais quitte la salle de La Halle Tony Garnier avec la satisfaction d’avoir assisté à un très bon concert d’Architects - qui aurait quand même mérité quelques points d’amélioration. La date parisienne du 29 septembre prochain à l’Adidas Arena en compagnie de Wage War et House Of Protection permettra d'en avoir le cœur net !
Setlist
when we were young
Whiplash
Giving Blood
Brain Dead
deep fake
Impermanence
Red Hypergiant
Meteor
Everything Ends
Black Lungs
Royal Beggars
Curse
Gone With The Wind
Doomsday
Blackhole
Seeing Red
Animals
Crédits photos : Florentine Pautet
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