C’est maintenant devenu une véritable tradition. Le mois de mars est désormais réservé au Warm Up du Hellfest. Avec ce tour de France des salles de concerts, le Hellfest est donc reparti sur les routes de l’Hexagone, avec l’adage « si tu ne vas pas au Hellfest, le Hellfest viendra à toi ! ». Le festival clissonnais à choisi de déposer le 21 mars dernier ses valises au Fil de Saint-Etienne, une première dont tous les metalheads réunis se souviendront bien longtemps.
Ashed Winter
Dès l’ouverture des portes et jusqu’à un quart d’heure avant le passage dans la grande salle, la désormais animation blind test metal se tient dans la petite salle du Fil où la présence du bar tout le long fera couler les premiers litres de mousse. Après avoir échangé avec les membres de Benighted réunis pour les uns et s’être inscrit pour le concours d’air guitar pour les autres, il est temps maintenant d’investir le pit. Devant le grand backdrop aux couleurs de la thématique Out of Bounds de la prochaine édition du Hellfest se trouve suspendus de part et d’autre de la scène deux grands H emblématiques qui, par la suite, deviendront lumineux et participeront pleinement aux lights des concerts.
20h30 sonnent, il est maintenant temps pour Ashed Winter d’entrer en scène. Vincent s’empresse de s’installer derrière ses fûts, rapidement suivi par Nicolas et Lana se plaçant de chaque côtés. Grégory entre avec sa quatre cordes avant Marie qui clôt la marche. Comme sur le premier album du groupe, Papa Legba, sorti en septembre dernier, « Ka’a » et « Ro’y pytuna » introduisent parfaitement le set. Le son tribal du tout début laisse rapidement place à la grosse rythmique de la batterie mais surtout au growl de Marie. Le son typé death du combo roannais fait mouche et le duo guitare lead / guitare rythmique de Lana et Nicolas en est vraiment le point d’orgue. Malgré le son du chant légèrement en deçà de l’instrumental, les premiers pogos de la soirées naissent.
Le public est très réceptif ce soir et le tout premier circle pit anime énergiquement la fosse au beau milieu de la très thrash « Mass suicide ». Son ultime breakdown aura raison des nuques des plus énervés de la soirée. La communion d’Ashed Winter avec l’auditoire est totale. Navigant le long de la scène durant tout le set, Grégory n’hésite pas une seconde à plonger dans le pit en stage diving lors de « We Won’t Fall ». Pour cette dernière, les solos alternatifs de Lana et Nicolas ainsi que les ultimes salves de growl de Marie clôturent de la plus belle des manières ce passage stéphanois d’Ashed Winter qui se positionne désormais comme une valeur montante de la scène metal française actuelle.
Setlist
Ka’a
Ro’y pytuna
Illusion of Knowledge
Mass suicide
Papa Legba
Antropophago
We Won’t Fall
Nervosa
Durant les quelques minutes de répit accordées au public stéphanois avant l’arrivée de Nervosa sur les planches du Fil, un after movie de l’édition 2024 du Hellfest est diffusé sur un écran géant descendu sur le devant de la scène. Après la présentation de quelques combos prochainement présents à Clisson, un décompte de la dernière minute d’attente apparaît et, dès que le zéro apparaît, c’est Mihaela Naydenova qui entre seule en scène, se plaçant derrière les deux grosses caisses floquées du logo "Out of Bounds" du Hellfest. Hel Pyre, Helena Kotina et enfin Prika Amaral arrivent et c’est le gros son bien thrash de « Seed of Death » qui résonne. Avec le son de sa double pédale bien au dessus des autres instrument, Mihaela fait le show au détriment de la qualité sonore de cette piste introductive.
Le chant éraillé de Prika ainsi que les nombreux solos d’Helena prennent bien heureusement rapidement le dessus, faisant pleuvoir les headbangs de toute l’assemblée lors de « Death ! » mais surtout « Kill the Silence ». Le son typiquement thrash et l’énergie à revendre du quintet 100 % féminin motivent les troupes et font naître un premier circle pit brutal lors de « Venomous ». Un second circle pit voit naturellement le jour en plein milieu d’« Under Ruins ». Pas de fioritures sur scènes, hormis les deux H lumineux et l’utilisation sporadique de canons de fumée autour de la batterie lors de « Masked Betrayer » et « Under Ruins », le rythme frénétique du thrash brésilien règne en maître.
Issus du dernier album studio de Nervosa, « Jailbreak » mais surtout « Endless Ambition » clôturent de la plus belle des manières le set des cinq Brésiliennes. Véritablement taillés pour le live, ces deux morceaux seront notamment marqués par les énormes sessions de solos d’Helena qui aura été impeccable techniquement durant tout le concert. Les ultimes stage diving et autres pogos déferlent lors des dernières salves de growls de Prika. Terminant toutes les quatre de front avec la batterie de Mihaela, les derniers blasts et double résonnent une dernière fois - avant de résonner encore plus fort le 20 juin prochain sur les planches de l’Altar à Clisson !
Setlist
Seed of Death
Behind the Wall
Death !
Kill the Silence
Perpetual Chaos
Venomous
Ungrateful
Masked Betrayer
Under Ruins
Jailbreak
Guided by Evil
Endless Ambition
Novelists
Le moment tant attendu de la soirée est enfin arrivé. Après les derniers passages de sélection pour le concours d’air guitar, il est temps maintenant d’accueillir Novelists sur les planches du Fil. Avec la récente arrivée de la frontwoman Camille Contreras, le combo parisien fait peau neuve et se place désormais comme une des figures de proue du metalcore français. Avec une grosse caisse de moins, la batterie d’Amael Durand trône toujours en plein centre de la scène sur la plateforme centrale. Sur une intro aux sonorités électro agrémentée par de splendides jeux de lumières, Camille entre la première. Elle sera rapidement suivie par Pierre Danel, Florestan Durand et Nicolas Delestrade qui font claquer les premiers gros riffs de « Lost Cause ».
Dès « Terrorist » qui arrive en seconde position dans le set, un circle pit de belle facture est lancé dans le pit sous les yeux de Pierre et Florestan montés tous deux sur leurs retours pour l’occasion. Camille sait motiver ses troupes et c’est un jump général de toute la salle qui emboîte le pas. Le pit entre en fusion dès que la fosse s’ouvre en deux jusqu’à la console pour le premier wall of death de la soirée qui verra le jour en plein break de « Do You Really Wanna Know ? ». Le début de set de Novelists est un véritable déchaînement de violence contrebalancé à la perfection par les nombreux solos harmoniques de Florestan et les parties claires du chant de Camille. Bien que la sortie du prochain opus soit programmée pour le 16 mai prochain, trois morceaux, « Coda », « Say My Name » et « All For Nothing », s'enchaînent et se fondent à la perfection dans le set du quintet parisien.
Pour les deux dernières, Camille demande un « max de bordel ! ». Le public stéphanois, discipliné, s'exécute. Après un début au chant en douceur, les grosses lignes de basse Nicolas apparaissent et c’est le son brutal de « Smoke Signals » qui fait son arrivée. Les stages divings et pogos naissent à un rythme effréné. Il en sera de même pour la dernière et très fédératrice « Turn It Up ». Dans un ultime break, le pit se sépare en deux avant que l'ultime wall of death finisse par briser quelques clavicules qui avaient résisté jusqu’ici. Novelists est vraiment à la hauteur de sa réputation en live, et les chanceux spectateurs du Hellfest en prendront une seconde salve le 22 juin prochain sur la Mainstage 2.
Setlist
Lost Cause
Terrorist
Do You Really Wanna Know ?
Prisoner
Heretic
Coda
Say my name
All For Nothing
Smoke Signals
Turn It Up
