Ghost à la LDLC Arena (Décines), 26/04/2025

Il y a presque deux ans, Ghost donnait sa dernière messe noire lyonnaise entre les murs de la cathédrale de La Halle Tony Garnier et sa charpente industrielle. Comme un symbole, c’est le jour des obsèques du Pape François à Rome que Tobias Forge et sa bande de Ghouls et Ghoulettes ont choisi de revenir dans la région, mais cette fois-ci dans le tout nouvel écrin de la LDLC Arena. Au lendemain de la sortie de son sixième album Skeletá, et pour cette première date française de la tournée, le combo suédois a réservé au public lyonnais un set magistral plein de surprises.

L’information principale de la soirée était connue de tous depuis quelques semaines, aucun smartphone ne sera accepté dans la salle de spectacle. Avec une LDLC Arena presque complète, une crainte relative à la longueur des files d’attentes était à prévoir mais il n’en fut heureusement rien. Une organisation quasi militaire s’est rapidement mise en place dès l’ouverture des portes afin que chaque spectateur ait le temps de glisser son téléphone portable dans une pochette sécurisée - et même de récupérer une petite mousse au passage. Avec ce dispositif, finies les forêts de smartphones qui avaient gâché le précédent passage de Ghost à La Halle Tony Garnier en mai 2023, et bon nombre d’autres concerts par le passé. Vivre l’instant présent, quel bonheur !

Seconde nouveauté par rapport au précédent passage lyonnais du combo suédois : aucune première partie n’est au programme. Ce soir ce sera près de deux heures de show 100% Ghost ! Cependant, quelques traditions persistent quand même. Quelques minutes avant le début du concert, la piste instrumentale au piano « Klara stjärnor » de Jan Johanson ainsi que « Misere mei, Deus » composé par Gregorio Allegri pour les Chœurs de La Chapelle Sixtine du Vatican résonnent tour à tour devant un immense drapé noir déchiré couvrant la totalité de la scène.

À 20h pile, Tobias, sous les traits du nouveau leader Papa V Perpetua, entonne les premières paroles de « Peacefield », la piste introductive du nouvel opus. Dès que les premiers riffs pleuvent, le drapé s’effondre et dévoile le combo suédois au grand complet. Pour les premiers morceaux, seule une immense barre lumineuse représentant la croix antéchrist du logo de Ghost surplombe les huit protagonistes masqués sur scène.

Les pistes de Skeletá se fondent à merveille dans la setlist de Ghost. « Lachryma » prend directement la suite de « Peacefield », puis « Umbra » mais surtout « Satanized » qui remportera tous les suffrage avec une assemblée totalement conquise qui s’époumone à tue-tête lors des refrains fédérateurs. Plus près de la thématique skull que des références détournées à la liturgie catholique originelle du combo suédois, les costumes des Ghouls et Ghoulettes illustrent avec classe le tout nouvel univers de Ghost. Chapeaux haut de forme pour certains, cornette de nonne pour les femmes mais également le bassiste, et costume squelette scintillant pour tous.

Les grands classiques sont bel et bien présents, de l’apparition de Papa V en lévitation, vêtu d'une robe et tiare papales pour « Majesty », aux canons à confettis - et  papa dollars - pour « Mummy Dust », en passant par les lance-flammes et feux d’artifices sur le dernier refrain de « Year Zero ». Par contre pas de bataille instrumentale de Ghouls à la guitare ni de Papa Nihil jouant du saxophone sur « Miasma » qui a finalement disparu de la setlist.

La Ghoulette au clavier enchaîne les soli et fait une apparition courte mais remarquée au keytar sur les devants de la scène lors de « Mummy Dust ». D’une manière générale, les Ghouls à la guitare rythmique et à la basse communient véritablement avec l’auditoire tandis que le Ghoul à la guitare lead, blessé au pied, est un peu plus en retrait la plupart du temps. Les grands classiques de Ghost déchaînent une fois de plus les passions, mention spéciale pour « Spirit », « Cirice », « He is » et « Rats », transformant la salle entière en une immense chorale.

Il est déjà l’heure de se quitter et c’est avec les plus que fédératrices « Dance Macabre » et «Square Hammer » sous une véritable pluie d’étincelle que Tobias et ses sept Ghouls et Ghoulettes quittent la scène de La LDLC Arena sous les acclamations largement méritées de toute la salle. Nous venons de vivre un show véritablement exceptionnel. Chaque passage de Ghost est marquant, mais celui-ci aura eu une saveur vraiment particulière.

Setlist

Peacefield
Lachryma
Spirit
Pinnacle to the Pit
Majesty
Future is a Foreign Land
Devil Church
Cirice
Darkness at the Heart of my Love
Satanized
Ritual
Umbra
Year Zero
He Is
Rats
Kiss The Go-Goat
Mummy Dust
Monstrance Clock

Mary on a Cross
Dance Macabre
Square Hammer

Photos : Florentine Pautet. Reproduction interdite sans autorisation de la photographe



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