Turnstile – Samedi 21 juin – Warzone – 01h00
Le set de Turnstile est sûrement l’un des plus attendus, tant la Warzone est pleine à craquer sur le dernier créneau de ce samedi. Même les organisateurs du festival se sont placés tout près de la scène pour assister à ce petit événement. À raison, car la date du Hellfest est bien l’unique show des Américains en France cette année. Dans ce contexte, le groupe joue aussi ce soir pour promouvoir son nouvel album Never Enough. Un disque que la rédaction a littéralement adoré et qui confirme l’ascension fulgurante du groupe depuis Glow On en 2021.
Entre punk-hardcore et pop-rock, une énergie scénique à couper le souffle
Le set démarre avec le morceau-titre du nouvel album, « Never Enough ». La nappe sonore ambiante du début du morceau, couplée au bleu ambiant des lights et les vagues du clip vidéo sur les écrans permettent de faire monter la pression… jusqu’au premier riff de guitare. C’est là qu’on comprend ce qui rend les sets de Turnstile si particuliers.
L’énergie du groupe est tout bonnement phénoménale. Brendan Yates et tous les musiciens s’excitent dans tous les sens. Le chanteur saute littéralement partout et lève son micro pour faire chanter la foule. Et que dire du MVP incontesté, le batteur Daniel Fang. Il lui faut littéralement moins de cinq minutes pour casser en plusieurs morceaux ses premières baguettes. Mais quoi de plus normal tant l’artiste se donne derrière les fûts. Le public quant à lui commence à s’enflammer vraiment à partir de « ENDLESS », morceau dansant déjà iconique issu de Glow On.
Le premier tiers du set est d’ailleurs plutôt dédié à des titres plus anciens, et un peu plus hardcore comme « Keep It Moving », « Pushing Me Away », « 7 », ou encore « Fazed Out ». Mais globalement ce sont les deux derniers albums qui sont les plus joués ce soir. Un choix logique car c’est bien cette accessibilité entre punk rock hardcore et ce côté plus pop électro mélodique qui fait la formule Turnstile en 2025.
Un set imparfait, mais mémorable
Pourtant si le show démarre tambour battant, un bémol subsiste. Car oui, le son n’est pas aussi bon qu’espéré. Les guitares de Pat McCrory et Meg Mills manquent de corps, comme si toutes les pédales n’étaient pas allumées. Très souvent, on a l’impression d’entendre du The Police à cause des effets chorus et reverb omniprésents. La basse normalement groovy et dansante de Franz Lyons est quasi inexistante, et la voix de Brendan paraît parfois un peu fausse par rapport au disque. Toutefois, sa performance globale reste correcte et audible.
Les riffs sont fédérateurs, bien que les morceaux passent parfois trop vite. "Blackout", "Holiday", "Don’t Play" : des singles ultra efficaces, intenses, mais bien trop courts. On se sent parfois coupé dans l’élan.
Mais ces petites imperfections ne font pas forcément un mauvais show. Car l’essentiel est bien ailleurs ce soir. On retrouve en effet dans le public l’ambiance qui fait du Hellfest ce qu’il a toujours été depuis des années : une foule en communion qui ne fait que sauter, pogoter et communier ensemble sur une même musique live. Une ambiance qu’on a souvent eu du mal à retrouver cette année, surtout devant les plus grosses scènes.
Turnstile, un avenir qui s'écrit en grand ?
Mention aussi à l’enchaînement des deux récents « I CARE » et « DULL », dont l’interprétation live (dévoilée sur un plateau TV américain très connu) va sûrement rester pour de nombreux concerts.
Alors que l’heure passe beaucoup trop vite, quel bilan de cette performance ? D’autant que le concert se clôt avec « Birds », une chanson plus hardcore tirée de leur dernier album, qui vient rappeler les racines punk de Turnstile tout en laissant la Warzone sur une note d’énergie brute
Nul doute qu’on imagine déjà revoir les Américains en mainstage et dans de plus grosses salles dans un avenir proche. Et on pourra alors se dire qu’on était là sur la petite Warzone du Hellfest, ce samedi soir en clôture de la journée du samedi.
Turnstile commence à avoir un peu de cette aura d’un Rage Against The Machine en son temps. Sur scène, ils ont bien ce qui faisait la gloire d’un RATM à l’époque : un mélange de puissance brute, de groove, et de charisme fédérateur. Reste à savoir si dans quelques années le groupe laissera la même trace.
Setlist
NEVER ENOUGH
T.L.C. (TURNSTILE LOVE CONNECTION)
ENDLESS
Fazed Out
7
Keep It Moving
Pushing Me Away
FLY AGAIN
I CARE
DULL
DON'T PLAY
Drop
HOLIDAY
LOOK OUT FOR ME
MYSTERY
BLACKOUT
BIRDS
Crédit photos : Sara Jisr/@GroovyMochi
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Pour lire notre chronique du dernier album de Turnstile, Never Enough, c'est ici.