Plane’R Fest 2025 – Jour 1 – Terminal 2 (Vendredi 4 juillet)

Située à proximité immédiate du Terminal 1, la scène du Terminal 2 a pour mission de mettre en lumière des groupes émergents ou des formations issues de la scène française metal. Légèrement plus petite que sa grande sœur, cette dernière est l’occasion de belles découvertes dans un festival qui travaille depuis des années maintenant pour la nouvelle génération.

Pogo Car Crash Control

L’heure de l’apéro vient de sonner sur le site du Plane’R Fest ! Pas le temps de se poser autour du zinc pour Pogo Car Crash Control, il est maintenant temps d’entrer en scène dans une atmosphère toujours aussi caniculaire. Pas de fioriture, la batterie dénudée de Louis Péchinot est placée devant un backdrop noir arborant avec simplicité mais fierté le logo blanc du combo parisien. Prêt a en découdre avec toute sa rage habituelle, P3C entre en masse sur scène devant une foule qui commence lentement et surement à se masser sur le site. Issues toutes deux du dernier opus studio Negative Skills (sorti en mars dernier), « Cerveau mort » et « Shallow Time » lancent avec force le set du quatuor francilien.

Le moins que l’on puisse dire c’est que leur hardcore fait mouche pour ce tout premier concert sur les planches du Terminal 2. Un peu moins de la moitié du set de ce soir est dédiée à ce dernier opus. « 10 Miles Away », « Comme Toi », « You Care to Me », « Don’t Get Sore », « Quelle Est la Diff ? » ou même « Est-ce Que ça Vous Parle ? » intègrent parfaitement la prestation live de Pogo Car crash Control. Le chant tantôt scream tantôt clear d’Olivier Pernot est allègrement appuyé par les chœurs du guitariste Simon Péchinot mais surtout de Lola Frichet. A l’origine du mouvement More Women on Stage, la bassiste apporte sa touche harmonique sans toutefois oublier ses racines core originelles.

En pleine ascension au sein de la scène metallique française, P3C peut compter sur un public fidèle et mouvementé qui n’hésite pas une seconde à s’employer dans le pit dans de nombreux pogos et autres circle pits : l'ambiance chaotique de la fosse est bel et bien assurée tout au long du set. Une fois de plus, Pogo Car Crash Control aura fait parler de lui avec une prestation d’ouverture de la scène du Terminal 2 bien énergique. Le parfait lancement de soirée à un peu plus d’1h30 du passage de leur grands frères de While She Sleeps sur la scène d’à côté.

Tracklist Pogo Car Crash Control

Cerveau mort
Shallow Time
Le ciel est couvert
Déprime hostile
Traitement mémoire
Fréquence violence
Cristaux liquides
10 Miles Away
Comme toi
You Care to Me
Don’t Get Sore
Tourne pas rond
Recommence à zéro
Qu’est-ce qui va pas ?
Tête blême
Quelle est la diff ?
Est-ce que ça vous parle ?

Sun

Avant même son entrée en scène, Sun affiche ostensiblement son concept musical surprenant mais somme toute entrainant. « Sun Brutal Pop » en gros caractères blancs sur un backdrop d’un noir profond. Les mots sont d’ores et déjà posés, les actes vont bien entendu suivre. A l’image de l’artwork de la pochette de son premier album studio intitulé Krystal Metal et disponible dans les bacs depuis le 9 mai dernier, Karoline Rose entre en scène en robe de mariée affublée d’une paire de lunettes de soleil à motif cœur rouge vif. Non loin derrière la frontwoman, Bassem Ajaltouni à la basse et Loris Larosa derrière les fûts font tous deux leur entrée sur les planches du Terminal 2.

Issue de Brutal Pop, « I Killed My Man » ouvre le set de Sun. Le son pop aux mélodies catchy est totalement contrebalancé par les screams surpuissants de Karoline mais aussi les envolées de double pédale de Loris. Le décor est planté et une fois la surprise passée, la foule qui s’est massée par curiosité dans le pit se prend vraiment au jeu de Sun. « Fast Car » verra même un immense jump naitre au sein des festivaliers. Le premier album de Sun sera allégrement mis à l’honneur en plein milieu de set avec « Free your soul », « Painful Attraction » et «Come Clean » jouées coup sur coup.

Le point d’orgue du set de Sun restera indéniablement la reprise de « Survivor » des Destiny’s Child. Avec un refrain entêtant connu de tous depuis maintenant un peu plus d’une quinzaine d’années, Karoline emmène tout le monde dans une frénésie metal-pop. Même un spectateur grimé en Jésus saute sur l’occasion pour traverser entièrement la fosse, debout. De gros ballons gonflables rouges sont lancés dans le pit pour un visuel coloré collant à merveille à l’univers du combo. « John & I » et « Higher Fire » finissent le set dans une ambiance bonne enfant qui aura fait découvrir à bon nombre d’entre nous cet univers brisant les frontières de l’univers du metal. Un véritable découverte à suivre de très près.

Tracklist Sun

I Killed My Man
Fast Car
Free your soul
Painful attraction
Come Clean
Survivor
John & I
Higher Fire

Vestige

Le changement d’univers est le plus total. Après Sun et son univers acidulé pop contrebalancé par la puissance du metal, c’est au tour de Vestige de jouer sur la scène du Terminal 2, mais dans un tout autre registre. C’est du côté du metal atmosphérique et plus précisément du shoegaze et de l’ambient que le quatuor parisien s’est tourné. Sous un panache de fumée les suivant durant tout le set du soir, Vestige entre en scène sur une intro des plus torturée. « Automne Part.1 » lance la fosse dans des salves de headbangs au rythme des screams déchirants de Théodore Rondeau.

Dernier née de la courte discographie de Vestige, le single « Envy », dévoilé le 10 juin dernier, résonne avec toute puissance sur le site du champ de foire de Colombier Saugnieu. C’est d’ailleurs durant cette dernière que Quentin Regnault demande un léger réglage de la hauteur de sa cymbale sans aucune réelle incidence sur sa prestation live du soir. A l’image des protagonistes sur scène, le pit reste globalement très statique. Seule entorse à la règle : quelques slams seront lancés lors de « Démence de l’âme »

Au milieu de tous ces titres ponctués par d’énormes variations de rythmiques et des breakdowns à s’en décrocher la nuque, « Corrosion » embarque tout l’auditoire dans une douceur acoustique relative. Malgré un début de set accusant un léger retard sur le planning initialement établi, Vestige fera preuve d’un professionnalisme et d’une efficacité à toute épreuve avec un set se terminant à l’heure à la seconde près et ne subissant aucune variation qualitative. C’est avec « Deviens la Nuit », la seconde piste de leur premier album studio Janis présent dans les bacs depuis le 6 septembre dernier, que Vestige clôture son set avec la puissance des screams de Théodore entrecoupant la douceur de son chant clear.

Tracklist Vestige

Intro
Automne part. 1
Envy
Océan
Démence de l’âme
Corrosion
Appel de l’âme
Deviens la nuit

Eihwar

Navigant sur sa réputation de festival multi-genres, le Plane’R Fest a décidé cette année de clôturer cette toute première soirée du 4 juillet avec un combo français sortant totalement du lot. Eihwar, c’est non seulement un univers musical mais surtout une expérience live à part entière. Composé d’Asrunn au chant et aux percussions et de Mark à la programmation, Eihwar livre un folk pagan sortant des sentiers battus. C’est avec « Völva’s Chant », la troisième piste du dernier opus studio Viking War Trance (sorti en septembre 2024) que le duo toulousain entre en scène et happe son auditoire dans son univers mystique.

Les Eddas scandinaves nous sont contés par Asrunn qui mêle à la perfection les chants et percussions traditionnelles à la programmation électronique moderne de Mark. Le voyage nous mène jusqu’aux confins du cercle polaire sans même prendre un avion de ligne tout proche, soulageant la planète d’une empreinte carbone de plus en plus immense. « Baldr », « Sir Mannelig » et «Viking War Trance» passent l’épreuve du live et intégrent de façon naturelle la tracklist de la soirée. Les danses traditionnelles et les sessions de percussions distillées par Asrunn finissent de nous faire voyager et quitter terre l’espace d’un instant. Quel bonheur introspectif.

Malheureusement et après près de 45 minutes de présence sur les planches de la scène du Terminal 2, Eihwar doit déjà tirer sa révérence. C’est avec d’abord une version acoustique et enfin une version plus classique de « Berserkr » qu’Asrunn et Mark terminent leur voyage spirituel en emmenant pour la dernière fois toute la fosse du Plane’R Fest dans un monde parallèle tribal teinté de modernisme et de rythmiques électroniques.

C’est donc avec cet ultime OVNI que cette première soirée du Plane’R Fest s’achève sur une véritable bonne note, malgré les quelques problèmes techniques ayant émaillé les prestations réalisées sur le Terminal 1. Rendez-vous le lendemain pour un nouveau marathon sonore !

Tracklist Eihwar

Völva’s Chant
Ragnarök
Yggdrasil’s Renewal
Baldr
Sir Mannelig
Skjaldmö
Viking War Trance
Fenrir
Berserkr (acoustique)
Berserkr

Crédits photos : Florentine Pautet

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