Nils Courbaron’s Project – Madness Leads to Death (EP)

Le 7 décembre prochain sort Madness Leads to Death, la première escapade solo discographique de Nils Courbaron, guitariste des groupes français Lyr Drowning et T.A.N.K.. Réaliser un premier effort solo est toujours un pari difficile pour un jeune guitariste, qui doit parvenir à être suffisamment éloquent au sein d’une œuvre instrumentale, mais également réussir à intéresser ses pairs, notamment dans le monde intransigeant de la guitare.

Le premier abord avec Madness Leads to Death dévoile une pochette à l’artwork soigné, qui donne le ton : une vanité coiffée d’un chef d’arlequin. Les thèmes de la mort et de la folie promettent d’être présents en métaphore filée, comme le suggèrent également les titres des morceaux. D’emblée, l’introduction au piano (réalisée par le frère du guitariste) laisse présager une musique aux accents néo-classiques. Le morceau "The Flying Circus"  inaugure cette veine, avec ses airs de speed metal symphonique et l’usage du clavecin, qui évoque instantanément Rhapsody, Symphony X, Warmen (l’excellent side-project du claviériste de Children Of Bodom). Un morceau au tempo rapide et aux envolées épiques, avec un jeu de guitare très soigné, un usage intelligent de la wah wah, et des plans en sweeping bien exécutés. Le guitariste laisse la place à son comparse Julien Damotte (du groupe Madonagun) pour y réaliser un solo en guest.

Le morceau "Purgatoria" amorce un virage un peu plus dark. Un prologue oriental à la guitare acoustique (interprété par Mus du groupe Arkan en guest) qui introduit un morceau à l’approche plus « nordique » en termes de composition : on pense à Nevermore, Soilwork, Children Of Bodom. Un titre intéressant, avec un thème caractéristique et entêtant, et un joli plan de sweeping à la Alexi Laiho (Children Of Bodom). Exemple sympathique de virtuosité, qui rappelle Yngwie Malmsteen ou encore Stéphan Forté. "Madness Leads To Death", le titre éponyme, renforce le brassage des différentes influences de Nils, entre metal prog, thrash / death, et consonances néo-classiques. A noter, la présence de Symheris, guitariste avec lequel il officie au sein du groupe T.A.N.K., pour un solo très bien senti. 'Bag Er Maru" (« la barque des morts » en gaélique) clôture l’EP de manière exotique et judicieuse avec sa couleur latine et flamenco, et l’usage de percussions et de guitare acoustique à nouveau. Une outro singulière, réellement bien exécutée, qui vient ajouter aux abords de styles proposés ici.

L’écoute de l’album dévoile un ensemble riche en contrastes, possédant néanmoins une bonne cohésion d’ensemble. La production est plutôt bonne, les guests métissés et intéressants, vélocité et inspiration sont au rendez-vous à la guitare. Les influences sont manifestes, et c’est normal pour un premier essai solo. Cependant, elles sont brassées intelligemment et de manière assez subtile. Les thèmes s’effilent de manière cohérente, pour proposer un panel vaste, qui ne reste pas enfermé dans le carcan du shred à tout va. Fait plutôt rare et qui laisse augurer du meilleur pour la suite. Evidemment, certains pourront toujours reprocher au guitariste sa réserve, et éventuellement trouver que les guests soient trop nombreux à leur goût.

Cependant, c’est un propos que l’on pourrait tout aussi bien réfuter en louant le fait que Madness Leads To Death ait été conçu de manière panoramique, et qu’il fasse paradoxalement preuve d’une certaine maturité et d’une richesse stylistique. Il couvre pas mal d’angles, avec des thèmes bien distincts, se mettant bout-à-bout de manière logique. On peut saluer le travail de composition, pour un EP qui au final a de quoi attirer pas mal de gens : fanatiques de guitare, shredders, amateurs de néo-classique, de metal symphonique, mais également de thrash / death, et metalleux de tout poil. Le tout est soigné, la production honnête, l’approche louable et le propos pertinent. On attend avec impatience la suite de ce qui s’annonce déjà comme prometteur. Et c’est avec sérénité que l’on peut attribuer la note de 8.5/10 et recommander l’écoute de cet EP.

Photographies de: Stéphane Mossé

www.nilscourbaron.com
 

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NOTE DE L'AUTEUR : 9 / 10



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