Amenra – Mass V

Le disque sort chez Neurot Recordings, avec s’il vous plait, cerise sur le gâteau un invité de marque en la présence de Scott Kelly (Neurosis) sur un titre. Si cela n’est pas une reconnaissance, après les avoir emmené sur leur tournée d’Eté 2011…

Impression : Avez-vous déjà essayé de vous allonger sur le sol ? Ressentir des membres de votre corps. Vous concentrer sur un genou, une épaule, ressentir une douleur dans la nuque. Et puis vous concentrer sur vos organes. Etablir un diagnostique de votre foie, sentir la rate, un renflement de votre vessie, un haut le cœur, une douleur profonde dans l’œil, puis votre poumon droit qui parait un peu faiblard par rapport au gauche…

Résultat : Une note, une émotion, une vie…

Ceux qui n’aime pas le sludge planant introspectif passez votre chemin… les dingos : restez et rallumez votre « genre » de cigarette conique ! : « Allez fume, c’est du Belge ! »

On est en 2012 et c’est le 5ème épisode de leur Mass, le premier datant déjà de 2003.

« Dearborn and Buried » avec son riff bien lourd à la "N.I.B." vous cloue au sol pour plus de 9 minutes. Colin H. Van Eeckhout hurle, parle, murmure fait passer ses émotions avec toute la palette sludgienne chère au groupe.

Ça monte, c’est insidieux, cette progression que l’on aime tant chez les Belges,…ce son qui nous fait penser à l’aiguisement de couteaux (percussion), pour arriver à cette explosion qui nous casse la nuque. Il s’égosille à s’en casser la voix pour plusieurs jours. Les guitares déstructurées font honneur à Neurosis lorsque les belges ouvraient pour les américains dans une Locomotive devenue Machine dans la chaleur d’un Juillet sur le Boulevard de Clichy. La frappe de Bjorn J. Lebon est lourde avec cette justesse sans en faire trop mais juste ce qu’il faut de dosage. Et puis, il y a ce son de guitare qui donne l’impression d’entendre des cordes grattées à l’aide de médiators rouillés.

 

Amenra

« A mon Ame » arrive, les vibrations circulent autour de vous sans même savoir d’où vient la source. Est-ce une télé qui fonctionne encore au fond d’une pièce vide, est-ce vos reste de vodka de la soirée précédente qui trouble vos neurones, est-ce un mauvais rêve ?

Puis soudain une guitare lance 3 à 4 accords comme ça, tel l’annonce d’une arrivée prochaine d’une réalité qui vous n’avez jamais voulu affronter. Il chantonne tel un Shaman, implorant des divinités ensorcelées. Puis soudain ça hurle, ça vient du fin fond des tripes baignant dans leurs jus.
Passage calme, réveil lent mais progressif, deux phrasés de riff qui vous maintiennent en haleine, vous flanchez, mais continuez. La structure est belle, facile pour certain mais empli de sincérité, belle et attendu comme celle d’un corps qui tombe d’un Building… la fin est inévitable ; mais hypnotisé par la scène on reste bouche bée jusqu’à l’explosion finale.

Un arpège, un son doux et enveloppé comme la guitare acoustique d’un certain Scott Kelly quand il est seul sur scène avec comme seul éclairage un spot lointain. D’ailleurs le bonhomme vient hurler en accompagnant Colin sur « Nowena  9.10 » qui dure 9mn 20.

 

amenra

Ensuite une déflagration de guitares que certains groupes de Black Metal n’auraient pas reniées. Puis ene pelletée de riffs bien chargés en grave. Une rythmique lourde et visqueuse dans une production des plus soignée.

Cette musique est intime, douce, sauvage, introspective, sincère. Voilà bon je vous l’emballe pour Noël dans un papier aluminium, une ficelle en plomb et un joli nœud en mercure insaisissable que vous n’arriverez pas à déballer ?
 


Lionel / Born 666

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NOTE DE L'AUTEUR : 9 / 10



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