Céphée Lyra – Privati Honoris Causa (EP)


La Savoie, ses fondues et tartiflettes, le ski, son vin blanc sec et ses hivers enragés coupant ainsi ce beau pays du reste du monde (Roh le cliché)... C’est pourquoi entre deux tartiflettes on aime écouter un peu de Metal pour réchauffer nos cœurs patriotes. Et ce n’est pas sans fierté, malgré la hauteur des montagnes, que quelques groupes parviennent à franchir ces sommets arides et enneigés, et à atteindre des oreilles nationales. C’est ainsi, après cette introduction patriotique, que nous vous présentons les chambériens de      Céphée Lyra      avec leur dernier EP Privati Honoris Causa.

Mais, la question qui te brûle les lèvres, toi, auditeur, qu’est-ce que      Céphée Lyra      ? Parlent-ils notre langue ou s’expriment-ils dans un patois savoyard que seuls les autochtones peuvent comprendre? Rassures-toi immédiatement, les chansons de l’EP sont écrites en anglais et en Savoie on parle bel et bien français et nous ne vivons pas tous dans des chalets !

Tout cela pour transiter discrètement sur une brève présentation du quartet.      Céphée Lyra      est un groupe de Metal progressif crée en 2005 par     Maud     et    S     ylvain   assu rant respectivement le chant et la guitare. A près des changements divers  et varié de Line-up, ils se stabilisent dernièrement en comptant avec eux   Aurélien   à  la basse et Hector à la batterie, agrémentant le tout de sample orchestrales. Mais  Céphée Lyra  n’est certainement pas tant inconnu du grand public car ils n’en sont pas à leur c oup d’essai, ayant déjà enregistré en 2009 un premier EP  Dawn Of Revelation  et un premier album sortie le 31 Décembre 2010 (pour bien commencer l’année 2011, qu’ils disaient) A Sinner’s Loneliness et assuré pas mal de concerts dans la région Rhônes-Alpes, notamment la troisième et la cinquième édition du H’elles On Stage. Et bien que les deux dernières galettes oscillaient encore entre le symphonique et le progressif, le groupe avait encore un peu de mal à créer une identité propre à eux. Malgré tout ils recevaient de très bonne critique de la presse Metal. Nous voilà avec ce nouvel EP en main promettant nombreuses surprises. 

 

En effet, on l’attendait, la voilà : La patte estampillée   Céphée Lyra   ! Des riffs lourds et agressif, notamment marqué sur le morceau « Not A Second More », de la puissance et de la mélodie comme sur « First And Ever », la ballade très émouvante de l’album, faisant ressentir plusieurs émotions, allant de la mélancolie à la colère en faisant un détour par la nostalgie, notamment sur l’introduction faisant très ballade Heavy Metal des années 80. Nous passons aussi par un morceau un peu plus classique, « Shelter Of Time », très accrocheur avec un refrain revenant régulièrement, un titre efficace, et qui reste dans la tête (comme « A La Volette »). C’est également le morceau le plus court de l’EP. Oui, car comme un bon groupe de Metal progressif qui se respect, ils aiment faire dans la longueur. Mais faire dans la longueur, c’est beau, mais comme pour faire du fromage, il faut maitriser ce savoir-faire. On retiendra particulièrement le morceau « A Matter Of Personnal Worth », le plus long mais aussi le plus riche. Et comme on dit, plus c’est long, plus c’est bon. N’y voyez aucune allusion, on parle bel et bien de musique. En effet ce morceau de 11 minutes passe comme du petit lait, conclue merveilleusement bien l’EP. Malgré ce petit goût de trop peu, il dégage une véritable émotion, des mélodies douc es et agressives à la fois, puissante, lourde, enfin bref, la marque  Céphée Lyra  dans toute sa splendeur. On notera aussi sur l’ensemble de l’EP la p résence de solos, orchestrés par Sylvain bien plus modérée mais tout aussi magnifique, notamment sur « First And Ever ».

Bien que cet EP ait du bon, il a également du moins bon, la perfection n’existant malheureusement toujours pas. Notamment la production qui reste un peu hasardeuse par moment. La batterie mise en retrait, les voix bien trop en avant, le mixage des guitares en deçà de ce que l’on voudrait entendre et une basse bien trop discrète. Un bon mixage clavier/chant est à noter cependant. L’autre « moins bien » est aussi que les introductions de trois des chansons ont tendances à un peu se confondre entre elle, peut-être un travail est à revoir là-dessus ? Mais ça n’empêche en rien d’apprécier chaque morceau à sa juste valeur.

Et dédions un paragraphe spécial   Maud  . Oui, car nous avions l’habitude de ses belles envolées lyriques, technique qu’elle maitrise étonnamme nt bien, la comparant trop souvent à  Tarja Turunen . Alors peut-être en a-t-elle eu marr e de cette incessante comparaison et a chercher à nous surprendre, ou peut-être a-t-elle voulu simplement explorer ses capacités vocales à son maximum ou alors les deux. Attention, petites midinettes, fans de  Rihanna  et autre Katy Perry, rentrez chez vous ou munissez-vous vos parapluies Hello Kitty, bien qu’ils ne vous soient pas d’une grande utilité dans le cas présent, car voilà l’ouragan vocale Maud. Une voix haute en puissance, voire p  arfois un poil violente, plus grave que ce qu’on aurait pu entendre dans les opus précédents. Et même si la technique vacille encore un peu par moment et mérite d’être encore plus approfondie, cette voix nous transporte, nous enrage, nous berce… Bref, bien plus qu’un simple chant, Maud transmet certaines émotions qui étaient moins présente auparavant. Le seul bémol à cette nouvelle façon d’exploiter cet organe est que l’on sent une retenue, comme si elle ne se lâchait pas vraiment et pourrait donner encore plus notamment sur les notes tenues, qui ont tendances à trainer en longueur et mériteraient un peu plus de variations et d’ornements. Peut-être quelques petites montées n’auraient pas été de trop, mais tout cela reste de l’ordre du détail.

Mais, bon sang, où est passez cette voix lyrique dont on lisait tant d’éloge, il fût une époque. Et bien Mesdames et Messieurs, rassurez-vous, ne sautez pas immédiatement au plafond, même si les interventions en voix de tête de la belle se font plus rare, elles restent quand même présente sur « First And Ever », nous offrant un lyrique très doux et mélodieux. On en retrouvera également sur « A Matter Of Personnal Worth », sur des passages plus calmes et tempérés. Et malgré ladite rareté, elles sont excellemment bien dosées tout comme les petits chœurs discret présents sur ces deux mêmes morceaux.

Cet EP n’est pas la révélation de l’année mais promet beaucoup pour ce quartet montant et pourrait être un passeport pour l’avenir du groupe car il contient des compositions efficaces, bien écrites, un chant très bien maitrisé. Nous attendons, malgré tout que certains points cités plus haut soient réglés afin de rendre les prochaines compositions à la hauteur de nos attentes. Attendons un petit peu que cette patte musicale mûrisse pour pouvoir voir éclore Céphée Lyra.

Note : 4/5
 

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NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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