Alex Beyrodt, guitariste de Voodoo Circle

Viele Wege füren ans Zeil !

Alexander Beyrodt est surtout réputé pour être le guitariste fondateur du groupe Silent Force, et également le guitariste de Primal Fear - tous deux fleurons du power metal made in Deutschland. Beaucoup seront surpris d'apprendre que les racines de notre ami germanique puisent en réalité à la source du classic rock et du blues ! Grand fan de Jimi Hendrix et de Richie Blackmore devant l'Eternel, Alex choisi de mettre aujourd'hui à l'honneur le style roots qui lui a donné envie de saisir une guitare pour la première fois. Et plus d'un chemin y mène apparemment !

Voodoo Circle sort aujourd’hui son troisième album, intitulé More Than One Way Home, et l’on y découvre un Alex Beyrodt que l’on ne connaissait pas jusque là !

Alex : Oui en effet, Voodoo Circle est un groupe de classic rock, ce qui n’a rien à voir avec le power metal que pratiquent mes groupes Primal Fear et Silent Force par exemple, et grâce auxquels le public me connaît. Peu de gens savent que je suis un grand fan de classic rock, et que je viens en réalité de l’école Jimi Hendrix et Richie Blackmore, et de l’école du blues. Avec Voodoo Circle je tente de rendre hommage à ces groupes qui m’ont tant influencé : Led Zeppelin, Rainbow et Deep Purple. J’ai monté ce groupe il y a cinq ans, car je voulais avoir l’opportunité de jouer une musique plus ‘live’, plus organique. Une musique sur laquelle je puisse jammer, et grâce à laquelle chaque show serait différent du précédent. Si tu joues du power metal, tout doit être parfait. Attention, dans le classic rock aussi, mais tu as une plus grande marge de mouvement et de liberté. Tout évolue autour de quelques accords, d’une structure relativement basique, ce qui fait la différence après c’est le feeling à la voix, à la guitare, et la cohésion basse / batterie.

Je trouve ton son de guitare très différent de celui que tu as habituellement, comment se fait-il ? As-tu changé quelque chose ?

Alex : Tout à fait ! Je suis réputé pour être un guitariste à Stratocaster, et c’est avec cette guitare que j’ai naturellement entamé l’écriture des morceaux de notre nouvel album. Seulement voilà, en voyant la tournure que prenaient les morceaux, j’ai voulu essayer quelque chose d’autre : je me suis dit qu’une Gibson Les Paul serait peut-être plus appropriée. Alors j’ai essayé, et j’ai eu le déclic ! Dix des quatorze chansons qui constituent l’album sont donc jouées à l’aide de cette guitare, et j’avoue en être très content !
 

Voodoo Circle

Comment s’est passé le processus de composition pour cet album ?

Alex : C’est moi qui compose tout, mais sur cet album Mat (Sinner, son bassiste également dans Primal Fear) m’a épaulé dans la composition de quatre-cinq titres. Quant aux paroles, c’est David (Readman, chant) qui les écrit. Il y a cependant une chanson pour laquelle j’ai écrit les paroles moi-même : il s’agit d’"Alissa", qui est dédiée à ma fiancée. Ces trois dernières années ont été très dures pour moi, j’ai sombré dans une phase très obscure de ma vie, et c’est précisément Alissa qui m’a aidé à en sortir. Je lui dois beaucoup, et cette chanson est le reflet de ma gratitude et de mon amour pour elle. C’est la première fois que je m’attèle à l’écriture de paroles, aussi cette chanson est encore plus personnelle et profonde pour moi.

C’est drôle que tu évoques cette phase difficile de ta vie car, il y a quelques temps, j’ai interviewé Steve Lukather qui m’a à peu près relaté la même chose, cette même crise existentielle qui peut survenir en milieu de vie, étrangement …

Alex : C’est génial que tu me parles de lui, car Steve est devenu un ami récemment, et je sais exactement à quoi cela fait référence. J’ai eu la chance de me produire avec lui sur l’affiche du Rock Meets Classic (série de concerts prestigieux donnés l’an passé, et réunissant des grands noms du classic rock). A ce moment-là, il venait de sortir l’album All Is Well That Ends Well et nous avons eu l’occasion de discuter de tout cela ensemble, et de comparer nos vécus. Il a lui-même connu une phase de déprime et de récession ces dernières années, et a réussi à exorciser ses démons au terme de celle-ci. Nous nous sommes rendu compte que nos expériences étaient très similaires, et cela nous a rapprochés. Steve est un guitariste que j’adore, et il a un humour génial. Je me souviens d’un soir où l’on m’a demandé de remplacer au pied levé Oliver Hartmann (guitariste d’Avantasia) pour une reprise du "Jump" de Van Halen. J’ai accepté, avec joie évidemment, mais je me rappelle avoir répété comme un dingue à partir du petit matin et pendant les balances pour assurer ce solo d’anthologie. Le soir arrive donc, et mon grand moment vient. Au moment où je m’apprête à entamer le solo, je lève la tête et qu’est-ce que je vois ? Luke en train de me dévisager, avec un petit sourire en coin. Résultat des courses : et bien j’ai raté mon solo bien-sûr ! Ca l’a beaucoup amusé, et moi aussi du coup !
 

retour aux sources pour Alex Beyrodt

Justement, à propos de concerts, comptez-vous vous produire bientôt dans notre belle contrée ?

Alex : J’aimerais beaucoup, mais ce n’est pas encore à l’ordre du jour. Nous avons quelques concerts prévus bientôt en Allemagne, en Autriche et aux Pays-Bas, dont un gros festival avec Toto justement. Mais nous allons d’abord attendre de voir les retombées de notre nouvel album !

Pour revenir à More Than One Way Home, j’ai remarqué que la signature vocale de David Readman est très proche de David Coverdale. Est-ce un style que tu cherches à remettre au goût du jour ? Quelle est ton opinion sur les groupes actuels ? Est-ce qu’il y en a un qui te plaît particulièrement ?

Alex : Je vais te décevoir mais… non, pas vraiment. Tout le monde sonne un peu pareil en ce moment. La tendance est au brutal, et il n’y a pas assez de groupes qui s’attèlent à du bon vieux rock qui groove. Mon groupe préféré de ces dernières années est Black Country Communion, mais vu les membres qui le compose, il y a prescription ! J’aimerais entendre plus de groupes retranscrire le feeling sur bande, essayer de retrouver l’état d’esprit des Led Zeppelin, Rainbow ou Whitesnake, comme je te disais. C’est donc ce que j’ai tenté de faire à mon échelle, essayer de jouer moins dense de manière à ce que la musique respire réellement. C’est à mon sens le secret du classic rock, sa formule magique. David, que je connais depuis tout de même quinze ans, est un excellent chanteur dans ce style. Les gens le connaissent surtout pour Pink Cream 69, et je sais qu'il a travaillé avec tes compatriotes d’Adagio également, mais il est un grand amateur de ce style, dans lequel il excelle, à mon sens.

Pour finir, pourquoi ce titre : More Than One Way Home ?

Alex : "Home" (la maison, le bercail) est une métaphore pour le but que l’on veut atteindre, en réalité. J’ai remarqué que dans cette vie, nous sommes entourés de gens qui tentent de nous donner des leçons, et de nous imposer une manière unique de faire. Or, si tu as roulé un peu ta bosse, tu sais bien qu’il existe toujours plusieurs manières de faire, et qu’elles peuvent toutes te conduire à tes fins. Ce qui importe est de ne se soucier que de soi, et de trouver le chemin qui nous ressemble le plus, celui avec lequel on sera à l’aise, et nous-mêmes, tout simplement.

 

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