Dropkick Murphys au Hellfest 2022 : retour à Boston

Dropkick Murphys - Week-end 1 - Main Stage 1 - Vendredi 17 juin - 20h50

Toujours en tournée, Dropkick Murphys passe par la France presque tous les ans, et avait déjà effectué trois visites au Hellfest. La dernière visite remonte d'ailleurs à l'édition précédente, en 2019. Il faut dire que le punk celtique endiablé des Américains est parfait pour ambiancer les festivaliers avant les têtes d'affiche.

Le concert de Dropkick Murphys est prévu juste après celui de Mastodon sur la scène voisine : deux salles, deux ambiances, même si une partie des festivaliers venue se placer pour les héraults de Boston semblent avoir apprécié le set prenant de Mastodon.

A l'heure prévue, une musique aux accents irlandais, « The Foggy Dew » du groupe traditionnel The Chieftains chanté en duo avec Sinead O’Connor, retentit dans la sono. La foule s'agite, on distingue ça et là des chapeaux de pirate, et finalement, les musiciens viennent se placer un par un. Tous, sauf l'un des deux chanteurs, Al Barr. C'est donc le second, Ken Casey, qui attaque tout seul le morceau « Middle Finger », morceau du dernier album Turn Up That Dial pas très subtil mais très animé et parfait pour ouvrir un concert.

Ken Casey de Dropkick Murphys au Hellfest 2022
Ken Casey de Dropkick Murphys au Hellfest 2022. Crédit : Florentine Pautet

Si le public est à fond avant même les premières notes, le début du set est plutôt pénible : le son est globalement mauvais, tout ne s'entend pas correctement, même si certains instruments (plutôt ceux acoustiques comme l'accordéon) sont bien réglés. De plus, le chanteur Ken Casey est poussif et assez approximatif et semble à bout de souffle dès le premier morceau. A l'entendre on dirait qu'il n'est vraiment pas en forme, alors que quand on le regarde, il court sur toute la largeur de la scène comme un dératé. C'est d'ailleurs peut-être ce qui l'empêche de chanter juste, auquel cas, il aurait mieux fait de revoir l'ordre de ses priorités.

Les musiciens sont en tout cas en forme, l'accordéoniste Tim Brennan (aussi guitariste) s'éclate, et quand commence « The State Of Massachusetts », un des (nombreux) classiques du groupe, le banjo de Jeff DaRosa (aussi mandoliniste et guitariste acoustique) part à fond pendant que des lanières de confettis pleuvent sur la fosse - ce qui obligera un technicien à passer la serpillère sur scène au morceau suivant.

Jeff DaRosa de Dropkick Muphys au Hellfest 2022
Jeff DaRosa de Dropkick Muphys au Hellfest 2022. Photo : Florentine Pautet

Le plus récent « The Boys Are Back » est tout aussi déchaîné, le son semble vaguement s'améliorer, mais Ken Casey est toujours autant à bout de souffle. Cela s'entend un peu moins, parce qu'il est beaucoup aidé par quatre instrumentistes (sur six) – Brennan, DaRosa, le guitariste James Lynch et le bassiste de tournée Kevin Rheault – qui multiplient les chœurs. Une chance que le punk celtique de Dropkick Murphys se prête à ces chœurs masculins façon troisième mi-temps.

Le chanteur y prend alors la parole pour dire à quel point le public a manqué au groupe durant ces deux ans et demi sans concert. Le miracle se produit sur « Johnny I Hardly Knew Ya ». Sur ce morceau mythique du groupe, reprise d'un morceau traditionnel de la fin du XIXe siècle, la ferveur de la foule monte encore d'un cran, et la voix de Ken Casey s'améliore. Est-ce une illusion parce que toute la fosse chante en chœur, ou est-ce parce que le frontman est porté par l'énergie du public ? Toujours est-il que le morceau prend une dimension particulière, devant des dizaines de milliers de personnes.

Ken Casey de Dropkick Murphys au Hellfest 2022
Ken Casey de Dropkick Murphys au Hellfest 2022. Photo : Florentine Pautet

Les slams vont bon train, les circle pits aussi. Les nouveaux morceaux du groupe passent aisément l'épreuve du live - mention spéciale à « Mick Jones Nicked My Pudding » - il faut dire que la formule de Dropkkick Murphys, à base de guitares punk, de rythmes entraînants, de chœurs faciles à reprendre, de cornemuses, flûtes, accordéons et autres banjos dansants ont tout pour galvaniser les foules.

Après un "God bless you guys", Ken Casey présente "une vieille chanson dont on vient de sortir une nouvelle version avec un groupe ukrainien", « Barroom Hero », joué avec des lumières bleues et jaunes de circonstance.

Tim Brennan de Dropkick Murphys au Hellfest 2022
Tim Brennan de Dropkick Murphys au Hellfest 2022. Photo : Florentine Pautet

Les morceaux s'enchaînent avec une foule en délire, entre de nouvelles salves de confettis et des interactions fréquentes avec le public . La voix de Casey n'est pas flamboyante mais a tout de même atteint un niveau correct, comme le son. Il explique d'ailleurs que si son comparse Al Barr n'est pas là, c'est que sa mère a eu une attaque. Ce qui explique que le frontman soit tout seul - et ce qui peut rendre plus indulgent sur ses imperfections vocales, puisqu'il se retrouve au debotté à devoir assurer les deux parties.

Tim Brennan et Jeff DaRosa de Dropkick Murphys au Hellfest 2022
Tim Brennan et Jeff DaRosa de Dropkick Murphys au Hellfest 2022. Photo : Florentine Pautet

Il explique ensuite que Dropkick Murphys  va sortir un nouvel album le 30 septembre, avec un nouveau single à paraître le 6 juillet. "On ne peut pas faire de clip puisqu'on est en tournée, alors on va le tourner juste ici ! "

Ce morceau inédit, "Two 6’s Upside Down", est très folk, avec un début à la guitare acoustique et un air très irlandais. Dommage que le son semble de nouveau faire des siennes. En tous cas, devant la scène, un énorme circle pit fait des tours très lents.

Dropkick Murphys au Hellfest 2022
De gauche à droite : Campbell Webster, Jeff DaRosa, Ken Casey, Matt Kelly, Kevin Rheault. Photo : Florentine Pautet

Vers la fin du concert, le groupe se lance dans une reprise de « TNT » d’AC/DC, portée par le bassiste, dont le timbre très éraillé correspond très bien au morceau - ce qui permet à Ken Casey de courir et sauter partout de nouveau sans qu'on puisse cette fois lui reprocher d'être essoufflé sur le chant.

Sur « Turn Up That Dial », une femme en fauteuil roulant se retrouve à faire du crowd surfing - ce n'est pas la première fois que cela se produit dans le festival, mais il n'y a vraiment qu'au Hellfest qu'on voit ça - et elle sera abondamment acclamée chaque fois qu'elle se retrouvera sur les écrans géants.

Jeff DaRosa de Dropkick Muphys au Hellfest 2022
Jeff DaRosa de Dropkick Muphys au Hellfest 2022. Photo : Florentine Pautet

C'est l'heure du dernier morceau, et Ken Casey explique : "on aime terminer nos concerts sur une note sérieuse et émouvante. Ce dernier morceau parle de ce que peuvent ressentir certaines personnes et c'est celui dont ma mère est la plus fière". Avant d'entamer "Kiss Me, I'm Shitfaced" (est-ce que vous avez vraiment besoin d'une traduction ? ), glorieux morceau du groupe sur une tentative de drague en fin de soirée bien trop arrosée, durant laquelle les spectateurs se prennent par les épaules et chantent en chœur, avant le « vrai » dernier morceau, l’habituel « I’m Shipping Up To Boston ». Si ce n'était pas la prestation la plus mémorable des Bostoniens, le concert s'est tout de même révélé un moment joyeusement festif comme à leur habitude.

Setlist

The Foggy Dew (bande-son, morceau de The Chieftains)
Middle Finger
The State of Massachusetts
The Boys Are Back
Johnny, I Hardly Knew Ya
Queen of Suffolk County
The Bonny (reprise de Gerry Cinnamon)
Mick Jones Nicked My Pudding
We Shall Overcome (reprise de Pete Seeger)
Barroom Hero
Smash Shit Up
Two 6's Upside Down
Good as Gold
Rose Tattoo
T.N.T. (reprise d'AC/DC)
Turn Up That Dial
Kiss Me, I'm Shitfaced
I'm Shipping Up to Boston

Photo : Florentine Pautet. Reproduction interdite sans autorisation de la photographe

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