Visions of Atlantis – Ethera

Visions of Atlantis, ou plus communément appelé « VoA » est encore un de ces groupes de Metal à Diva avec plein d’orchestrations samplées, des guitares légères et de la double pédale en veux-tu, en voilà. Et dans ce milieu plus que saturé, on y trouve de tout et de rien, du bon et du moins bon, de l’exceptionnel et du « peut mieux faire » et on ne compte guère sur l’originalité pour se démarquer d’un autre groupe. Tout, ou presque, a déjà été fait refait et re-refait, sans pour autant dire que les petites bandes se contentent de réchauffer les plats de la veille (bien que certains ne s’en privent pas). Non, les groupes de Metal Symphonique cherchent aujourd’hui à créer leur patte musicale, ne les rendant pas plus originaux pour autant, mais ça leur permet de se différencier les uns des autres, qu’on ne dise pas que c’est toujours la même chose. Car non, le Metal Symphonique ce n’est pas toujours la même chose, car il ne suffit pas de créer des orchestrations en Ré mineur et de coller une damoiselle sortie d’une formation classique au chant, c’est plus profond que ça au final. Mais bon, nous n’allons pas non plus s’étendre plus que ça, bien que ça m’aurai permis de faire une introduction plus ou moins longue sans mettre des mots pour meubler un peu la chose. Donc nous allons tâcher de rester concentrer sur le sujet principal de cette chronique et éviter de faire un pseudo cours de « Metal Symphonique Pour Les Nuls » (purée, qu’est-ce que ça peut parler une fille).

Visions of Atlantis (bis), vous en avez déjà certainement entendu parler lors de divers « fouinage » sur le net et autre concert, est un combo autrichien montant de la scène Metal Symphonique (ah bon, c’est du Sympho ?). Déjà plus de 13 années d’activité, cinq albums (dont celui-ci), reconnu pour avoir partagé plusieurs fois l’affiche avec de grands noms tels que Nightwish, Finntroll, Edenbridge, Rhapsody of Fire et aussi avoir participé à de nombreux festivals, dont le célèbre Wacken ou encore le Metal Female Voice Fest, leur accordant aujourd’hui une certaine notoriété, dont ils n'ont pas de quoi rougir ! Bien qu’ils aient souffert d’important changement de line-up, notamment au niveau du chant (RIP Nicole Bogner), le groupe a quand même su entretenir cette notoriété. Et c’est sous l’étoile bienveillante de Napalm Records, label du groupe depuis maintenant 10 belles années, que Visions of Atlantis offre à nos ouïes attentives Ethera.

Et dans la catégorie album cliché 2013, on pourra y ajouter assurément celui-ci. Mettez-vous dans l’ambiance : imaginez la chanson la plus commerciale d’un album de Metal, la chanson qui fait vendre (genre Storytime de Nightwish), et faites un copier/coller de ça sur tout un album, mais en moins bon. Globalement, l’album manque cruellement de dynamique, de volume, si bien qu’on a presque l’impression qu’on les aurait obligés à écrire cette … chose. En bref, l’opus est insipide tant chaque morceaux est écrit sur le même modèle, avec la même patte, voir même, la même gamme, soyons fou ! L’exemple le plus flagrant sera entre « Machinage » et « Avatara ». Les deux chansons se suivent, on a vraiment l’impression qu’elles ne font qu’une si on ne suit pas attentivement notre lecteur de musique (chut chut ! Pas de marque). Et on retrouvera quelque chose de similaire entre « Hypnotized » et « Tlaluc’s Grace », bien que cette fois si la seule et unique chose qui fait la séparation, c’est une longue introduction au piano. Ainsi, en ajoutant un aspect linéaire déplaisant au possible, le combo nous plonge dans un état d'ennui dont on se dispenserait totalement.

Visions of Atlantis

D’ailleurs, parlons-en de ces belles intros, car s’il y a bien une chose de sympa sur cette album, ce sont les introductions qui nous vendent du rêve, nous jettent de la poudre aux yeux. On s’attend à du grandiose (l'exemple des sonorités vraiment agréables sur « Avatara » était à exploiter davantage !). Une autre chose qui est appréciable, la voix de Maxi Nil. Elle dispose d’un organe assez atypique, doux, tendre, mais aussi plus brut de pomme, et maîtrise très bien ces quelques registres. Bien que certaines de ses lignes de chants n’exploitent pas toujours bien son énorme potentiel vocal, rendant souvent son chant aussi plat que les chansons, on sent que la dame a de la ressource, chose qu'elle prouvait déjà sur le précédent brûlot, Delta. Quel dommage que son talent soit sous-exploité sur Ethera. Néanmoins, on retiendra « Cave Behind The Waterfall », une somptueuse ballade qui est le chef d’œuvre de l’album, grâce à la simplicité de l'instrumentale et à la prestation à fleur de peau de Maxi.

« Oui mais Madame, c’est une ballade ». Oui, c’est une ballade en effet (dites donc, vous avez l’oreille absolue ou bien ?) et d’ailleurs pourquoi une ballade ne pourrait-elle pas être chargée en émotion et contenir tout ce qu’on attend de cet album ?  Un titre qui accroche l’ouïe, une musique riche en forme, en volume, un chant au top de son potentiel et l’absence de ce chanteur qui nous énerve plus qu’autre chose. Donc il y a encore de l’espoir les enfants ! Tout n’est pas perdu ! … Même s'il reste bien des défauts. Le premier reste notamment Mario Plank et sa voix de camionneur, arrivant toujours comme un éléphant dans un magasin de porcelaine, et semblant régulièrement au bout de ses capacités fortement limitées. La platitude des pistes était évoquée plus haut, et elle est la principale responsable de l'échec de ce disque. Mais l'aspect kitsch des refrains (les chœurs au ridicule prononcé de « The Ark », le duo qui part en couille sur « Hypnotized »), sans parler des sons de claviers qui semblent datés … on dit non. L'oreille n'est accrochée à (presque) aucun moment, tant on reste dans un registre oscillant entre le mid-tempo et la ballade, et que le manque de puissance flagrant des guitares (et de l'ensemble musical en général) se ressent énormément.

Pour résumer, Visions Of Atlantis est un groupe qui a tout pour lui, une notoriété, un label qui en plus d’être fidèle est aussi très renommé dans le milieu, une belle carrière en amont et une chanteuse au top. Alors pourquoi ? Pourquoi nous proposer un album si quelconque et inintéressant ? Une déception ? Certes car on aurait pu tolérer ça d’un premier album, mais pas d’un cinquième. Espérons juste que les erreurs ne seront pas répétées et qu’ils nous éblouiront avec un futur album. En attendant, Ethera reste une preuve d'un manque total d'inspiration.
 

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NOTE DE L'AUTEUR : 3 / 10



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