Stryper – The Final Battle : du sacré bon heavy immortel !

En presque de 40 ans de carrière et près de 10 millions d’albums vendus, le groupe de heavy metal californien Stryper a tout connu. Porté vers la gloire par le duo des frangins Sweet dans les années 80, en déclin puis porté disparu dans les années 90, Stryper renait de ses cendres au 21ème siècle et cette résurrection ne fait que le bonifier depuis. The Final Battle, 13ème album studio du groupe, est une formidable galette heavy aux couleurs vintage totalement assumées par ses créateurs qui ont, c’est maintenant sûr, mis la main sur l’itinéraire qui mène à la fontaine de jouvence.

Le choix de ce titre et de ce visuel illustre parfaitement le positionnement adopté par le groupe depuis sa reformation en 2005 : marketer habilement son attachement à sa foi tout en véhiculant des messages universels. Longtemps détesté par une partie des métalleux revêche à toute référence religieuse mais aussi par une partie des tenants de la doctrine chrétienne pour avoir osé utiliser de la musique énervée à des fins de prosélytisme, Stryper avait fini par s’autodétruire en 1990 avec l’album Against the Law, où toute référence à sa foi avait laissé place au barnum bariolé des poncifs du heavy metal de l’époque : boléro en cuir, permanentes choucroutées et guitares flashy compris (et en bonus une reprise de  Earth, Wind and Fire !).

Après une année 2021 compliquée,  où notre quatuor passa plus de temps à l’hosto à se soigner qu’en studio à faire de la musique, The final battle nous arrive en pleine face à vitesse supersonique sans qu’on ne l’ait vu arriver.

Fallen en 2015 puis God damn evil en 2018, les deux albums précédents, nous avaient déjà valu de belles remontées de sourcils en mode « ‘tain c’est bien ficelé tout ça quand même ». En 2022, franchement on s’approche d’une sorte d’apothéose pour qui aime le heavy metal très classique du début des années 80.

Stryper utilise à fond ce qui a fait son succès, une voix aiguë parfaitement domptée et employée, des rythmiques massives qui tiennent la baraque, des lignes de chœurs angéliques, des mélodies puissantes et entêtantes et bien sûr THE ballade à tempo lent largement saupoudrée de topping bien sucré et collant. La dite guimauve s’intitulant « Near » et se cache en plage 5.

« Transgressor » ouvre l’album avec un hurlement déchirant de Michael Sweet qui marque son territoire d’entrée de jeu et nous rappelle que s’il n’a pas la signature vocale d’un Rob Halford, d’un Bruce Dickinson, d’un Michael Kiske ou d’un Klaus Meine et s'il joue sur une gamme plus classique, lui n’a pas perdu une miette d’octave ni une once de souffle (suivez mon regard un peu plus haut). D’un ton martial qui installe l’autre frère Sweet (Robert) bien campé derrière ses fûts puis assène un refrain imparable « See no evil, hear no evil » nous martèle qu’on a surement mis la pogne sur une petite pépite heavy.

Comme dans une sorte de catalogue idéal de ce qu’un bon groupe de heavy metal qui se respecte doit poser sur un album, « Same old story » est l’hymne au refrain simple et roboratif à beugler avec les potes dans un stade. Citons également « Rise to the Call », qui lui boxe dans la catégorie « hommage aux maîtres » avec des allures de brûlot de Judas Priest qui frise le mimétisme. « Till Death Do Us Part », « The Way, the Truth, the Life” et “Heart & Soul” forment ensuite l’ossature de cet album avec des recettes très éprouvées à base de riffs mémorables, envolées vocales et mélodies efficaces.

Enfin en guise de conclusion « Ashes to Ashes » est un monument de maitrise brutale et vocale à montrer dans toutes les écoles de heavy.

Modèle d’abnégation, Stryper ne nous surprend absolument pas avec The Final Battle mais nous propose onze morceaux de très grande qualité portés par ses quatre membres qui se connaissent par cœur et unissent un très solide savoir-faire et une énergie communicative en toute occasion. La surprise ne nous vient pas de cet album de forme parfaitement classique mais bien de la fièvre qui anime encore ce groupe. Stryper est peut-être éternel. Qui sait ?

Tracklist :

  1. Transgressor
  2. See No Evil, Hear No Evil
  3. Same Old Story
  4. Heart & Soul
  5. Near
  6. Out, Up & In
  7. Rise To The Call
  8. The Way, The Truth, The Life
  9. No Rest For The Wicked
  10. Til Death Do Us Part
  11. Ashes To Ashes

 

Déjà disponible chez Frontiers music S.R.L

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NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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