Pensées Nocturnes – Nom d’une pipe

Aux premières lueurs mortes du crépuscule, Vaerohn nous délivrent ses dernières Pensées Nocturnes. Aussi tordues et burlesques soit-elles.

Bien loin maintenant d’un black métal dépressif que nous vociférait Vaccum, Nom d’une pipe, signé chez Les Acteurs de L’ombre, serait une évolution de l’avant-garde usé dans les derniers albums, ici poussé à son paroxysme.

L’avant-garde regroupe tous ces artistes, qui part l’utilisation de trente-six mille (non)instruments dans la même mesure : Du piano au triangle, de la clarinette aux platines, du violon à la vaisselle de maman peuvent créer quelque chose de jamais vu, d’hors du commun, d’ultra-original ou qui malgré tous ces efforts de m’as-tu-vu-style tendent généralement à rendre l’écoute plus ennuyeuse et plus dégueulasse que prévu pour l’auditeur.

Seulement, je me suis rappelé de quelques bons titres post dépression black métalleuse de Pensées Nocturnes qui avait eu un impact visuel, ces morceaux dessinaient comme de drôles de scènes avec des personnages plus ou moins Grotesque à la fois.

Ce dernier étant un poil plus expérimental…

Tout était là. Nos vieux démons, nos vieilles charognes.
Nous festoyions les premières notes "Il a mangé le soleil" en l’horreur de notre ex président Nicolas Sarkozy.
La courte mélodie de l’hymne nationale fut aussitôt terrassée par les dissonances des guitares, des saxophones et de ces cris lointains.

Il y avait de l’accordéon pour nous accompagner dans notre nuit cauchemardesque.
Des enfants sur des carrousels ensorcelés, accompagnés d’ogres schizophrènes.

Parfois, dans leurs heures de bienveillance ils nous jouaient des valses, des airs de musette ou des rythmes de fanfare comme "les hommes à la moustache".

D’autres fois, quand les vieux démons du black métal refaisaient surface, ils nous peignaient un univers beaucoup plus sombre à coup de guitares plus grasses et de rythmiques lourdes.

Pensées Nocturnes

Parfaitement entre le rêve et le cauchemar, il y avait dans cette folie ambiante, des harmonies plus mélancoliques et apaisantes. Du chant faussement lyrique aux airs de vieilles chansons françaises : "les braves gens n’aiment pas que l’on suive une autre route qu’eux".

Cependant, malgré cette jolie parade, tout semblait un peu trop éphémère. A peine avions-nous le temps de savourer les quelques notes d’un passage plus extrême sur "Le Marionnettiste" qu’il était déjà oublié et remplacé par une rythmique … reggae ?

Un peu moins de variations stylistiques aurait permis à l’album d’être plus épuré, et à l’auditeur de mieux profiter de ces mélodies oniriques.

Le fait est, qu’avec toutes ces transitions, les passages les plus intéressants n’ont pas l’air d’aller jusqu’au bout, rattrapés au vol d’un autre riff/roulement de tambour voulant absolument exploser des mains de celui qui le détient.

La confrontation des genres…

Avec un univers qui lui est propre, Pensées Nocturnes possède définitivement la clé du pays des merveilles malsaines, avec un décor fantastique et une esthétique attractive, s’il parvient à dompter son orchestre fabuleux, la pièce n’en sera que plus appréciable.

Mais après tout, ceci est de l’avant-garde.

 

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NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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