Kamelot – The Awakening

On avait quitté Kamelot en 2018 avec l'album The Shadow Theory et même si ce dernier était plaisant, il était annonciateur d'une nouvelle ère. On peut dire que le groupe a pris son temps pour donner naissance à son successeur. En effet, Kamelot n'a jamais mis plus de trois ans à accoucher d'un nouvel opus. Néanmoins, le groupe n'a pas chômé avec un album live, un livre et vingt-cinq morceaux composés. Treize d'entre eux se retrouvent aujourd'hui sur l'album The Awakening sorti le 17 mars dernier. Alors, que nous réserve ce nouvel effort ?

On aurait pu craindre que Kamelot, qui évolue dans un style assez stéréotypé, s'enferme dans une sorte de caricature de power metal sans grande originalité.. Il est vrai qu'à l'écoute de l'intro, sobrement intitulée "Overture" ou du premier morceau "The Great Divide", on ne ressent pas forcément une certaine nouveauté. Et pourtant, The Awakening pourrait devenir l'album de la résurrection, d'une autre ère. On sent que le groupe a réfléchi et a voulu proposer une grande diversité sans renier son identité profonde.

Il est clair que certains morceaux taillés pour la scène, seront des hits instantanés comme "One More Flag in the Ground" et "The Looking Glass". Alors bien sûr, cela se fait à grands renforts de "oh oh oh" sur les refrains mais cela marche et on imagine facilement le public reprendre les mélodies. D'ailleurs certains d'entre vous ont déjà pu en faire l'expérience lors de la tournée française.

La grande force de The Awakening réside notamment sur la diversité des ambiances proposées. Le côté électro déjà bien présent sur The Shadow Theory est accentué notamment sur "Eventide" avec son début typé indus. L'orchestre est plus en retrait, les sons de piano évoquent les années 90. Mais le morceau se permet de partir dans un pont groovy puis se finit dans une atmosphère orientale. Kamelot nous montre qu'on peut faire compliqué même en quatre minutes.

Autre morceau démontrant les influences orientales : "Blood Moon" avec des riffs très complexes en arrière plan et même une fin plus électro. The Awakening invite donc au voyage au sein d'un seul morceau et au sein de la tracklist. D'ailleurs, la ballade "Midsummer's Eve" nous emmène du côté de l'Irlande le temps d'un instant avec son côté folk apporté par le piano et la flute. Ce morceau tout en douceur est bien plus intéressant que la simple ballade "Willow" qui n'apporte pas forcément grand chose.

Autre élément de la diversité de The Awakening : les intervenants. Et le MVP de l'album est Tommy Karevik. Trop souvent relégué au rang de remplacant de Roy Khan, l'opus est sûrement l'occasion pour lui de se démarquer de son prédécesseur. On connaissait déjà ses prouesses techniques mais le Suédois a une palette d'émotions qu'il va mettre au service de chaque atmosphère. D'ailleurs "Midsummer's Eve" est une bonne occasion pour lui de démontrer l'étendue de son talent en prenant plusieurs personnalités au sein du morceau. Jusqu'à être menaçant parfois, sur "The Great Divide" et "The Looking Glass". Il se permet même d'emprunter quelques caractéristiques à Matt Bellamy dans le morceau "Nightsky" qui, par son aspect un peu plus moderne, lorgne du côté de Muse.

Les intervenants extérieurs, une tradition chez Kamelot, n'apportent pas tant que cela mais permettent de varier les ambiances. On aurait bien aimé que Tina Guo rivalise plus avec Thomas Youngblood. Or, à part une partie pleine d'émotions sur "Midsummer's Eve" et une contribution mesurée sur "Opus of the Night", la violoncelliste n'intervient pas énormément. La bonne surprise nous vient de Melissa Bonny (Ad Infinitum), présente également sur la tournée européenne. La chanteuse suisse pose sa voix et son growl puissant sur "New Babylon". Ce titre est sûrement le morceau de bravoure avec des choeurs façon "Carmina Burana" soulignés par la batterie bien puissante d'Alex Landenburg et les arpèges électro d'Oliver Palotai. Malheureusement, ce dernier aurait dû être mis bien plus en avant car bien souvent les claviers sont en retrait. C'est dommage car le travail d'Oliver est conséquent et participe bien souvent à l'atmosphère générale du morceau.

Kamelot nous livre un album très plaisant et bien loin d'un énième opus dans une discographie fournie. "The Awakening" ne révolutionne certes pas non plus le genre mais apporte son lot de morceaux qui deviendront sûrement des classiques en live. En faisant le tri, en se recentrant sur lui-même et en prenant le temps, le groupe semble avoir trouvé une formule qui fait mouche.

"The Awakening" est sorti le 17 mars 2023 sur le label Napalm Records.

Tracklist

01 Overture (Intro)
02 The Great Divide
03 Eventide
04 One More Flag in the Ground
05 Opus of the Night (Ghost Requiem) feat. Tina Guo
06 Midsummer's Eve feat. Tina Guo
07 Bloodmoon
08 NightSky
09 The Looking Glass
10 New Babylon feat. Melissa Bonny
11 Willow
12 My Pantheon (Forevermore)
13 Ephemera (Outro)

Kamelot, The Awakening, power metal, tina guo, florian janoske, melissa bonny
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NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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