Shadowqueen – Don’t Tell

Définir un bon disque est souvent tâche ardue, aussi, même si cela ne constitue pas une preuve irréfutable, disposer d'un faisceau de présomptions est déjà un grand pas vers la découverte de la vérité comme disait l'inénarrable commissaire  Maigret (oui, vous savez, celui-là même qui passait son temps à bourrer sa pipe [Mon dieu ce verbe et ce nom dans la même expression, ça ouvre des perspectives vertigineuses, enfin, je m'égare !]).

Et des indices, signes de qualité, il n'en manque pas autour du groupe Shadowqueen dont il est question ici même ! D'abord, ce groupe est un trio, et moi, j'adore cette formule (Motorhead, Cream, King's X et bien d'autres ne sont-ils point la preuve que ce type de formation représente la quintessence du rock ?). Ensuite, ce combo nous vient d'Australie (Melbourne pour être précis et offrir aux plus jeunes et avides de culture, l'occasion de se précipiter sur un atlas afin d'y localiser très exactement cette bourgade capitale de l'état de Victoria [on n'en sait jamais trop]). Un pays qui nous a déjà offert ACDC, Rose Tatoo, The Angels, Koritni ou Electric Mary ne peut pas enfanter de combos inutilement dispensables (pléonasme volontaire afin de placer ce substantif et ainsi agrémenter le jeu du dictionnaire d'une nouvelle recherche pour nos jeunes amis). OK certains esprits chagrins parmi mes plus fidèles lecteurs objecteront que De La Cruz… D'accord, mais toute règle se doit d'avoir son exception ! Enfin, tout groupe désireux de percer sur la surabondante scène internationale se doit de posséder en son sein au moins une personnalité très forte, une potentielle star, et là encore, Shadowqueen répond présent avec sa bassiste chanteuse Robbi Zana (qui joue aussi du piano). Ce n'est pas faire offense à ses comparses (Si Hopman à la guitare et Alex Deegan à la batterie) que d'affirmer que la jeune femme attire à elle tous les regards et constitue indéniablement l'énorme point fort du combo.

Avoir des atouts, c'est bien, mais ce qu'il faut avant tout, ce sont de bonnes chansons, avec des refrains qui vous pilonnent l'hippocampe (la zone du cerveau située dans le lobe temporal, sous la surface du cortex, fondamentale pour la mémoire, pas le petit animal aquatique autrement dénommé cheval de mer). Figurez-vous que pour ça aussi, Shadowqueen est bien armé ! Ce disque est une pure collection de hits en puissance, du léger quasi pop au franchement teigneux, le trio balaye large (mais avec personnalité) et fait mouche à (presque) tous les coups. Sur des structures relativement simples (pas de compos à tiroirs où on ne retrouve plus ni l'entrée ni la sortie), le combo nous balance des riffs bien saignants, des solis ultra incisifs (et vraiment intéressants, aussi bien mélodiquement que techniquement), le tout martelé sur des rythmiques dynamiques qui ne s'embarrassent pas de fioriture et qui vont direct à l'essentiel.

 

Le grand mérite du groupe, c'est de toujours rester fidèle au format chanson, tout en étalant un panel d'influences très large (sur "Silence" le riff est purement metal alors que sur "Don't Tell" on est clairement sur du rock léger, certains riffs évoquent furieusement Led Zeppelin).

Robbi Zana, outre une basse massive et très présente, se distingue bien sûr par une signature vocale très forte, avec une belle capacité à varier les intonations. J'avoue que la similitude avec Girlschool et Joan Jett relevée par nombre de mes confrères m'a totalement échappé et j'ai plutôt l'impression d'entendre une version sauvage de Gwen Stefani période No Doubt (ceux qui pensent que ce combo étaient un pot de gélatine tiède devraient aller regarder le dvd "Rock Steady - Live" pour comprendre), parfois de Beth Ditto de Gossip (sur "Any Other Day"), sans parler de Skin, le hargneux "Get Off" semblant tout droit sortie d'un album de Skunk Anansie. Mais, ami, rocker pur et dur, pas d'affolement, si j'ai extrait des références un peu à la marge de notre terrain de jeu habituel, tu peux être certain que cette petite donzelle saura te faire frissonner l'échine voluptueusement.

Bref, pas besoin de vous faire un dessin, Shadowqueen est indiscutablement une nouvelle très belle trouvaille du label Bad Reputation et il nous tarde déjà de connaître la suite de leurs aventures pour savoir si cet opus restera un glorieux one shot ou bien s'il est définitivement annonciateur d'un futur grand nom.

 

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NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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