Ghost (+ Spiritbox + Lucifer) au Zénith de Toulouse le 24.05.2023

On ne peut pas dire que Ghost chôme en ce moment ! En effet, après la sortie de son dernier album Impera en mars 2022, le groupe de Tobias Forge vient de dévoiler un nouvel EP de reprises intitulé Phantomime. Il n’en fallait pas moins pour que les Suédois se lancent dans une tournée européenne, avec pas moins de huit dates en France. Après deux premiers rituels à Rouen et Lyon, en ce soir du 23 mai, c’est à Toulouse que Ghost a décidé de poser ses amplis…

Même si on est mardi et donc en tout début de semaine, le public est venu en masse se presser aux abords des portes du Zenith dès 17h30 / 18 heures. Autant dire qu’il ne fallait pas arriver en retard pour pouvoir se garer et rentrer rapido dans l’arène pour voir Ghost dans le cadre de son European Re-Imperatour !

Lucifer

Mais pour l’heure, ce sont les Allemands de Lucifer qui ont la lourde charge de lancer le bal. Créé il y a environ 10 ans à Berlin, le groupe emmené par la chanteuse Johanna Sadonis monte sur les planches sous les applaudissements d’un public chaleureux. D’entrée de jeu, le quintet délivre une musique heavy plutôt lourde qui rappelle des groupes comme Pentagram, Deep Purple, Blue Öyster Cult et bien entendu Black Sabbath… ce qui n’est pas pour déplaire ! Pour cette toute première date de sa tournée, le groupe compte mettre la machine sur de bon rails. En effet, récemment signé sur le label Nuclear Blast, Lucifer est actuellement en train de peaufiner les derniers détails de son prochain album Lucifer V et ce concert va donc lui permettre de tâter le terrain et de tester ses morceaux. Quelques jours auparavant, les Allemands ont dévoilé le tout premier single du disque à venir, « A Coffin Has No Silver Lining » avec une teinte old school 70’s bien appuyée. L’occasion était donc idéale pour le jouer ce soir en live, histoire de voir la réaction du public…

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Lucifer à Toulouse - Crédits photos : Vincent BN
Toute reproduction interdite sans autorisation du photographe

Malgré un set assez court (environ 45 minutes), Lucifer délivre un set homogène et massif porté par une rythmique imposante. Le contraste entre la voix claire de la chanteuse Johanna et le son puissant des guitares de la paire Martin Nordin / Linus Björklund s’avère payant et donne pas mal de relief aux compositions. Pour la petite histoire, il est à noter que le batteur Danner Heaster est arrivé dans le groupe 3 jours auparavant, en remplacement temporaire de Nicke Andersson qui avait des engagements auprès de The Hellacopters. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce nouveau cogneur connait son affaire !

En fin de compte, même si Lucifer ne se démarque pas vraiment de la concurrence (on pense à Kadavar, notamment), force est de constater que Johanna Sadonis et les siens ont délivré un set plutôt intéressant et rudement bien exécuté. Le public toulousain ne s’y est pas trompé et a bien accueilli les Allemands. Nul doute que le groupe ne refasse parler de lui d’ici peu avec son prochain album. Ça nous permettra de pouvoir (re)découvrir Lucifer… mais sur disque, cette fois !

Spiritbox

Après un rapide changement de plateau, c’est au tour des Canadiens de Spiritbox de fouler la scène du Zénith de Toulouse. Auréolé d’une excellente réputation de petit groupe qui monte, le quartet de Vancouver compte bien se montrer à la hauteur des attentes du public. Évoluant dans un style difficilement classable qui se situe à la croisée de plusieurs genres comme le metalcore, le post rock, le djent ou bien le metal alternatif teinté de touches électroniques, Spiritbox (d)étonne par son impressionnante vitalité. Ainsi, le groupe menée par la vocaliste Courtney LaPlante n’a pas de mal à prendre possession et à occuper l’espace de l’immense scène pour envoie d’entrée de jeu une musique rentre dedans qui tape là où ça fait mal. En effet, les morceaux, assez longs, sont construits sur des structures à tiroirs qui dévoilent chacune des éléments musicaux différents (du metal à l’électro en passant par le prog’) avec un seul et même fil rouge : la voix de Courtney LaPlante. La frontwoman délivre une prestation à couteaux tirés qui alterne le chant clair et le chant hurlé ainsi qu’une présence scénique bien maîtrisée. On sent que Spiritbox a énormément travaillé sa musique (on pense parfois à du Meshuggah dans les approches) et que rien n’est laissé au hasard.

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Spiritbox à Toulouse - Crédits photos : Vincent BN
Toute reproduction interdite sans autorisation du photographe

Et même si les regards sont tous tournées vers Courtney qui fait le show sur scène, derrière elle, la machine Spiritbox tourne à plein régime, notamment grâce à une section rythmique de Zev Rosenberg (batterie) / Josh Gilbert (basse) jamais prise en défaut. Le tout nouveau quatre-cordiste (il est membre du groupe depuis cette année) se charge aussi des chœurs pour accompagner Courtney sur certains passages afin de leur donner plus de corps. De son côté, le gratteux Mike Stringer est tout bonnement impeccable dans ses riffs et ses soli. L’homme possède une excellente technique qu’il a su mettre au service de la musique. Quel jeu !

En définitive, malgré un temps de jeu assez court (environ 45 minutes, comme pour Lucifier), Spiritbox a su faire montre d’un indéniable savoir-faire et démontrer que son ascension dans le petit monde du metal n’était pas qu’un feu de paille. Courtney LaPlante et les siens délivrent une musique singulière et sans concession qui a su toucher le public toulousain. Il y a fort à parier que les Canadiens seront de retour d’ici peu en Europe, mais cette fois en tête d’affiche !

Setlist Spiritbox

Rules of Nines
Hurt You
Yellowjacket
Rotoscope
The Void
Secret Garden
Circle With Me
Holly Roller
Hysteria

Ghost

Après les mises en bouche Lucifer et Spiritbox, l’ambiance monte d’un cran dans la salle. Le public se presse de plus en plus vers le devant de la scène et les gradins se remplissent. C’est bientôt l’heure de la messe (noire) et l’impatience des fans grandit au fur et à mesure des minutes qui s’égrènent. Qui plus est, un immense drap blanc cache la mise en place de l’immense scénographie qui se prépare en coulisse…

Il est 21h45 quand résonnent les premières notes de l’intro « Imperium » avant que le drap blanc ne tombe pour dévoiler l’imposant décor : l’intérieur d’une basilique aux vitraux à la gloire de Papa Emeritus, le tout sur le morceau « Kaisarion » issu du dernier album en date. Les fans sont en transe en l’espace d’une poignée seconde lorsque Tobia Forge apparaît sur le devant de la scène. Très vite, le public chante à l’unisson le refrain (et même les couplets) et entre en parfaite osmose avec le groupe.

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Ghost à Toulouse - Crédits photos : Vincent BN
Toute reproduction interdite sans autorisation du photographe

Comme on pouvait légitimement s’y attendre, Ghost va mettre à l’honneur pas mal de morceaux d’Impera comme « Kaisarion », « Call Me Little Sunshine », « Watcher In The Sky », « Respite On The Spitalfields » ou « Spillways » qui passent très bien l’épreuve du live. On aura aussi droit au très bon « Jesus He Knows Me », l’excellente cover de Genesis issue du récent EP Phantomime. Cette reprise recueille un bel accueil de la part du Zénith, tant et si bien que l’audience chantera (encore) comme un seul homme le refrain.

Bien entendu, Papa Emeritus IV et ses goules piochent aussi des titres dans les précédents albums, de manière à faire un tour d’horizon de la carrière de Ghost. Ainsi, les morceaux les plus emblématiques du groupe comme « Ritual », « Rats » ou le prenant « Year Zero » seront de la partie, histoire de contenter tout le monde. Qui plus est, ce show de Ghost est parfaitement millimétré autant dans la prestation musicale aux petits oignons que dans la gestuelle. On sent que Tobias Forge maîtrise son sujet de bout en bout et que la théâtralité de son personnage ne fait qu’un avec la musique. En effet, Papa Emeritus IV changera plusieurs fois de costume et de couvre-chefs au fil des morceaux (il dispose également d’un encensoir pour « Con Clavi Con Dio »).

De plus, les Suédois ont prévu de la pyrotechnie, des confettis et des billets à l’effigie de leur leader pour les moments clés du show de façon à ne jamais baisser de rythme. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ça marche ! Le setlist est d’une incroyable efficacité et les nouveaux morceaux (dont la reprise de Genesis) n’ont pas de mal à s’intégrer dans le set. Quel tour de force !

Bref, on en prend plein les yeux et les oreilles et force est de constater qu’on ne boude pas notre plaisir devant cette surenchère !

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Ghost à Toulouse - Crédits photos : Vincent BN
Toute reproduction interdite sans autorisation du photographe

Petite cerise sur le gâteau, le groupe termine son set avec le très bon « Respite On The Spitalfields » issu d'Impera de façon à clore le show de bien belle manière avant le rappel. Et quel rappel, mes aïeux ! Pour cette fin de messe qui va mettre tout le monde à genoux pour de bon, les Suédois décident de frapper un grand coup avec le triptyque « Kiss The Go-Goat », « Dance Macabre » et « Square Hammer » ! Autant dire qu’ils ont sorti l’artillerie lourde, pour la plus grande joie des fans qui hurlent à gorge déployée. La messe est dite…

Au final, Ghost a encore une fois prouvé qu’il était l’un des fers de lance du metal / rock actuel et le concert de ce soir a enfoncé encore un peu plus le clou. Tobias Forge et ses goules sont impressionnants de maîtrise et le show toulousain aura tenu toutes ses promesses. Le groupe a réussi le tour de force de mettre en avant une visuel théâtral attrayant et une musique ô combien saisissante sans jamais se départir de sa qualité... Papa Emeritus IV mérite qu’on le canonise !

Amen.

Setlist Ghost

  • Kaisarion
  • Rats
  • Faith
  • Spillways
  • Cirice
  • Hunter's Moon
  • Jesus He Knows Me
  • Ritual
  • Call Me Little Sunshine
  • Con Clavi Con Dio
  • Watcher in the Sky
  • Year Zero
  • He Is
  • Miasma
  • Mary on a Cross
  • Mummy Dust
  • Respite on the Spitalfields
  • Kiss the Go-Goat
  • Dance Macabre
  • Square Hammer
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Ghost à Toulouse - Crédits photos : Vincent BN
Toute reproduction interdite sans autorisation du photographe

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