Slam Dunk Festival à Lyon : une première édition réussie (02.06.2023)

Le fameux festival britannique s'est exporté en France le temps d'une soirée. Il investissait donc la Halle Tony Garnier de Lyon ce vendredi 2 juin 2023. Célèbre en Angleterre pour ses deux éditions nord et sud, estimons nous chanceux de voir une édition dans nos contrées.

 

L'affiche de la version française du Slam Dunk était certes moins alléchante sur le papier que son édition britannique, mais notons quand même le monde qui s'est amassé dans la jolie salle lyonnaise. La Halle est à sa capacité maximum, et la file pour entrer ne réduit pas même à la moitié du festival ! Certains fans de Zebrahead étaient d'ailleurs encore dans la queue à l'heure où le groupe passait...

Oakman

À 18h et devant un public déjà nombreux à la barrière, ce sont les locaux d'Oakman qui ouvrent le bal. Habitués des concerts dans des salles de taille moyenne (comme Le Bataclan), le groupe n'est pas intimidé. Emmené par Marine au chant et les frères Gérémia à la basse et à la batterie, le trio balance un rock mélodique, pop et plein de bonnes vibes. L'audience semble elle aussi ravie d'être là, et allume les flash des téléphones lorsque qu'Oakman le demande. Les morceaux tels que "Hope", "SCP" sont accueillis chaleureusement par les Lyonnais. Trente minutes passent très vite mais Oakman a su chauffer la salle du Slam Dunk comme il se doit.

Zebrahead

Vingt minutes plus tard, les californiens de Zebrahead déboulent sur scène et l'ambiance s'est bien réchauffée. Ali Tabatabaee (chanteur), se secoue dans tous les sens et hurle sur "When Both Sides Suck, We're All Winners", accompagné par les guitaristes Dan Palmer et Matty Lewis, tous deux également surexcités sur scène. Le punk rock enragé de Zebrahead fait mouche et la fosse est bien compacte.

Le leader viendra même demander un circle pit dès le deuxième morceau "No Tomorrow", ce que les fans s'empressent d'exécuter. Plus tard, il viendra à la barrière pour témoigner d'un wall of death. La soirée ne fait que commencer mais le public est aux aguets ! "Falling Apart", un hymne bel et bien punk, accélère le rythme, pour le plus grand bonheur des fans.

Une petite demi-heure aura suffi aux Têtes de Zèbres pour se mettre dans la poche un public français qui lui était visiblement déjà acquis. "All My Friends Are Nobody" et "Anthem" viennent clôturer un set sympathique, qui se terminera en trombe par "The Best" de Bonnie Tyler en fond.

Simple Plan

La salle commence bien à se remplir pour la suite du Slam Dunk. Beaucoup de t-shirts Simple Plan sont portés dans la foule. Et le ton monte inexorablement quand les Québécois arrivent sur scène, avec le thème de Star Wars en fond sonore ! Une entrée en matière de goût. Il faut dire que leur dernier passage à Lyon date de 2015, au Radiant-Bellevue. L'année dernière, ils étaient quand même venus en première partie de Sum 41 à l'AccorArena.

Le set de Simple Plan est constitué de bangers datant des années 2000 ! "I'd Do Anything", "Jump", "Shut Up"... C'est une partie de notre adolescence qui renaît et qui a envie de hurler les paroles. Ce que les fans font, justement. Dotés d'une très belle présence scénique, Pierre Bouvier (chant) et sa bande communient parfaitement avec leur public.

Il en faudra peu pour que Chuck Comeau (batterie) s'avance près de la scène et aille se prendre un bain de foule en crowdsurfant sur les bras des nombreux fans. "Welcome To My Life" nous offre un bond dans le temps de 20 ans en arrière. Finalement, le groupe n'a pas pris une ride. Un seul petit morceau du dernier album Harder Than It Looks (2022) est joué : "Iconic", sinon, les Canadiens ont préféré la jouer sans risques.

Sur "I'm Just A Kid", des ballons gonflables géants sont lancés et pour finir, sur "Perfect" joué en acoustique, Pierre demandera à l'assemblée "d'allumer ses téléphones cellulaires". La photo prise, le groupe repart sous une standing ovation. Simple Plan aurait mérité de jouer un peu plus longtemps vu la qualité de son set.

Billy Talent

Le public du Slam Dunk est chaud-bouillant et accueille comme il se doit les collègues Canadiens de Simple Plan : Billy Talent. Le groupe bénéficie également d'une base de fans solide, présente en masse ce soir, au vu des t-shirts à leur effigie.

Une entrée remarquable sur "Devil In A Midnight Mass", suivie de "This Suffering" : les fans du premier rang sont bien bousculés, et nos compères de la sécurité commencent à avoir du travail avec les nombreux slammeurs ou autre malaises.

Benjamin Kowalewicz, au chant, est en feu et les fans chantent aussi les paroles avec conviction. Peu de temps morts entre les chansons, ça s'enchaîne à une vitesse dingue et Billy Talent anime la foule avec tantôt des morceaux plus récents, tantôt des classiques comme "Rusted From The Rain" ou "Devil On My Shoulder".

Les tubes de Billy Talent sont vraiment taillés pour le live, on pense notamment à "Surrender" ou "Viking Death March". On peut même mesurer l'engouement que suscite le groupe avec le nombre de crowdsurfers. Certains arrivent même à monter sur scène et replongent dans la fosse avec entrain.

Comme un vrai groupe de rock, Benjamin explique à son public que tout le monde doit passer une bonne soirée, si quelqu'un tombe, il faut le relever et faire attention. Et c'est sur la géniale "Red Flag" que Billy Talent quitte la scène, laissant derrière lui une fosse bien retournée. Il est temps de passer à la grosse tête d'affiche de la soirée Slam Dunk.

The Offspring

On en attend beaucoup de The Offspring, qui nous avait laissé une impression mitigée au Hellfest 2022. En effet, le groupe paraissait bien fatigué et ici juste pour prendre leur chèque. En salle, c'est toujours différent, alors que nous réservent les Californiens ce soir ?

Déjà, les fans sont présents et les attendent de pieds fermes. La salle est vraiment bien remplie, ça se bouscule de partout et les files d'attente pour aller prendre un verre ou aller aux toilettes sont de plus en plus longues.

La salle s'assombrit. Le public exulte. Sur "Come Out And Play", le groupe fait son apparition. Des dizaines de gobelets sont jetés en l'air, les pogos commencent, la foule crie. "All I Want" et "Want You Bad" suivent, les gens sont déchaînés ! Première impression : c'est beaucoup mieux qu'au Hellfest. Le son est correct, les musiciens font le travail et Dexter Holland ne chante pas faux !

La première partie du set est franchement satisfaisante. On sent tout de même que le groupe doit brasser pour remplir les 1h30 qu'on leur a accordé. Noodles, le guitariste solo, papote bien. L'ambiance se tasse, mais remonte quand The Offspring décide de nous jouer un mix des meilleurs riffs de guitare : "Iron Man", "The Trooper", "Sweet Child O Mine" et "In The Hall Of The Mountain King", suivis par une reprise de The Ramones "Blitzkrieg Bop". Bien sûr, on apprécie l'intention.

La seconde partie du concert est bien plus énervée, et les tubes font enfin de nouveau danser les fans. Les tribunes latérales sont debout et bougent au rythme des incontournables "Why Don't You Get A Job", "Pretty Fly (For A White Guy)" et "The Kids Aren't Alright". Un trio de fous furieux, qui nous ramène dans les années 90 / 2000. On a brusquement envie d'aller faire du skate à Venice Beach. Et c'est bien ça la force de The Offspring : sur ces magnifiques titres, ce sont 17 000 personnes qui chantent en chœur les paroles des morceaux qui ont fait leur adolescence. Le punk rock californien fait son effet.

Tiens, malgré la programmation en mode festival de la soirée, The Offspring se permet le luxe de faire un rappel. Évidemment, il manquait bien un bon "You're Gonna Go Far Kid", et un petit "Self Esteem" pour rassasier la foule. L'atmosphère est humide, tout le monde a les bras en l'air et chacun y va de son petit pas de danse.

Finalement, avec une affiche très punk-rock, le Slam Dunk a réussi son pari de s'exporter en France : en témoignent les milliers de personnes qui se sont donné rendez-vous ce soir pour écouter en live des groupes aussi géniaux.

La réussite de ce festival indoor est une très bonne nouvelle pour la scène rock française. En espérant que l'expérience soit réitérée l'année prochaine.

 

Merci à Opus Live pour l'accréditation.

Photos : Florentine Pautet, toute reproduction interdite sans l'accord de la photographe.

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