Hellfest 2023 – Samedi 17 Juin, entre soleil et moulinets

Hellfest - Samedi 17 Juin 2023

Cette seizième édition du Hellfest se poursuit avec un samedi marqué par une forte affluence et un soleil légèrement moins présent sauf en matinée. Entre Iron Maiden, Porcupine Tree, Myrath, Arch Enemy, Municipal Waste, Meshuggah, The Hu et Lorna Shore, la construction du running order est beaucoup plus musclée et contrairement à la veille, il n'y a pas le temps de prendre une pause.

Cobra The Impaler - Mainstage 2 - 10h30

Sous un soleil de plomb, Cobra The Impaler enflamme la Main Stage 2. Et c'est avec un groove metal acéré et puissant que le combo belge se présente à la foule venue le voir de si bon matin. Les musiciens déjà expérimentés issus de différentes formations reconnues (Aborted avec Tace DC, Majestic Sun avec Manuel Remmerie entre autre) apportent ainsi donc leur sérieux et une grande maîtrise à leur prestation scénique. A cela il faudra ajouter que le son était d’une rare qualité pour un groupe si matinal. 

Et bien que nous soyons face à des musiciens reconnus et dont le professionnalisme n'est plus à démontrer, on a tendance cependant à regretter le manque de prise de risque scénique. Ainsi, le groupe reste relativement statique sur scène tout en délivrant sobrement ses morceaux triés sur le volet. Le Hellfest profite ainsi d'entrée du single terriblement puissant "Colossal Gods", des riffs acérés de "Tempest Rising" ou bien encore du très groovy "Demigods". Une journée lancée ainsi d'emblée pour être d'une grande qualité musicale.

Setlist:
Colossal Gods
Mountains
Demigods
Tempest Rising
Blood Eye

Hardmind - Warzone - 11h05

Que les fans de hardcore se réjouissent, Hardmind est arrivé sur la Warzone. Les compatriotes rennais ont ainsi fait le déplacement pour taper bien fort les chicots d’une foule qui n’en demandait pas tant si tôt le matin. C’est donc avec une performance musclée et engagée qu’Hardmind décide de retourner la Warzone : définitivement, l’avant de la fosse s'est transformée en no go zone.

Avec un Lois (chant) absolument bouillant courant de part et d'autre de la scène, difficile de ne pas céder à son énergie débordante. Il ne faut pas non plus oublier les autres musiciens avec Simon (batterie) battant inlassablement et mécaniquement le tempo, rythmant le two-step de toute une foule. Et que dire de Fab, Yvan et Kevin (respectivement guitaristes et bassiste) du groupe qui délivrent une performance assurée et propre ? Tout comme l'an dernier, le son de la Warzone s'est montré d'une rare qualité avec un mix guitare / chant bien dosé et pas trop criard. 

On apprécie également tout le côté engagé du groupe arborant un t-shirt “F*ck N*zis” sur l’un de ses amplis, haranguant également la foule avec un discours critiquant la montée du fascisme un peu partout et que partout il faudra continuer à se battre contre ces mouvements extrémistes et identitaires. Un message et un état d’esprit partagé par le public qui répondra par des cris « F*ck n*zis » le tout accompagné d’une marée de majeurs levés. 

Le set proposé par le groupe n’aura laissé aucun répit aux festivaliers du Hellfest et a permis à la foule (venue en nombre) de s’échauffer pour le reste de la journée, qui s’annonce d'ores et déjà musclée.

Bloodywood - Mainstage 2 - 11h40

Le concert très attendu de Bloodywood au Hellfest 2023 est un moment fort de cette édition. Malgré l'heure matinale, le public est nombreux pour accueillir ce phénomène venu directement d’Inde. En tant qu'un des groupes émergents phares de l'événement, Bloodywood arrive à captiver l'audience avec des interactions constantes, abordant des thèmes sociaux et politiques brûlants.

La setlist soigneusement choisie présente des morceaux tels que "Gaddaar", "BSDK.exe" et "Machi Bhasad (Expect a Riot)". La fusion de metal avec des influences musicales indiennes et le rap donne au concert un style unique et énergique, transportant le public dans une frénésie rythmique. Suite aux discours de Jayant Bhadula (chant), des chansons comme "Aaj" et "Jee Veerey" encouragent l'auditoire à puiser dans la résilience, l'espoir et l'unité, créant ainsi une connexion profonde entre la scène et la foule. Le concert de Bloodywood au Hellfest était un moment très attendu par les fans et les curieux et il ne fait aucun doute que tous repartent ravis par la prestation sans faille des Indiens. 

Setlist :
Gaddaar
BSDK.exe
Aaj
Dana Dan
Jee Veerey
Machi Bhasad (Expect a Riot)
Karma
Iris (The Goo Goo Dolls cover)
Perfectly Imperfect
Flames

Crédit photos : Florentine Pautet

Zulu - Warzone - 12h

C’est certainement LE groupe de hardcore du moment : Zulu était là pour nous régaler à l’heure du déjeuner sur une Warzone baignée de soleil. Et c’est d’emblée qu’un petit groupe d’irréductibles mosheurs font leur entrée, bousculant et moulinant tout sur leur passage (et votre humble serviteur en fait partie). Sur un rythme endiablé, les Américains régalent une foule bien présente pour les accueillir. Mêlant habilement les genres, Zulu démontre une grande capacité à proposer un nouveau genre de hardcore, déstructuré et chaotique. 

Les musiciens de Los Angeles ne cachent pas leur plaisir d'être ici et Anaiah Lei (chant) en profite ainsi pour remercier le public du Hellfest venu si nombreux pour les voir. On apprécie également de lire un intense bonheur sur le visage de Braxton Marcellous (guitare) qui n'a de cesse de sourire et qui semble ne pas réaliser ce qui lui arrive. Là aussi, la Warzone nous surprend par la qualité du son délivré. Il faut croire qu'il va désormais falloir s'habituer à écouter du hardcore dans de bonnes conditions ?

La longue liste de morceaux que nous avons pu entendre ne doit cependant pas vous tromper : bien que le groupe ait initialement prévu un set d'une quarantaine de minutes, Zulu n’a en réalité joué qu’une vingtaine de minutes sans passer un seul de ses samples présents sur ses différents albums. C'est donc un set d'une rare violence (qui débute par "For Sista Humphrey" et se termine par "52 Fatal Strikes" en passant par "Fakin' Tha Funk (You Get Did)") que délivre Zulu. 

La présence de Zulu sur cette scène du Hellfest fait du bien tant par leur aspect novateur qu'ils apportent hardcore que par les messages qu'ils véhiculent dans leur musique : une musique engagée et politique plus que nécessaire aujourd'hui.

Setlist :

For Sista Humphrey
Music to Drive by
Watching From the Sideline
Where I'm From
Straight From da Tribe of tha Moon
On the Corner of Cimarron and 24th
Lyfe Az a Shorty Shun B So Ruff
Fakin' Tha Funk (You Get Did)
From tha Gods to Earth
Do tha Right Thing (And Stop Frontin')
52 Fatal Strikes

Fever 333 - Mainstage 2 - 12h50

Dès son entrée en scène, Fever 333 déploie une l'énergie débordante qui se propage dans la foule dès les premières notes, créant une atmosphère explosive. La présence magnétique d’April Kae (basse) ajoute une dimension sensuelle captivante à leur performance, tandis que le chanteur, Jason Aalon Butler, investit chaque centimètre carré de la scène avec une frénésie intense, livrant chaque parole avec passion. 

Au-delà de leur prestation énergique, les musiciens de Fever 333 utilisent leur temps sur scène pour partager leurs convictions socio-politiques, exprimant leurs revendications et prônant la résistance contre les systèmes oppressifs. Ils encouragent, par leurs discours, le public à ne pas rester silencieux face à l'oppression, incitant à l'action, à protester et à se mobiliser pour l'égalité.

La fusion parfaite entre musique puissante et paroles incisives crée une atmosphère enivrante pour le public. Fever 333 est indéniablement un groupe dont l'énergie et le message résonneront longtemps dans les esprits de ceux qui ont eu la chance d'assister à leur performance enflammée sur cette édition du Hellfest.

Setlist :
BITE BACK
Only One
Made an America
One of Us
Swing
Song 2 (Blur cover)
Burn It
Hunting Season

Crédit photos : Florentine Pautet

Spirit World - Warzone - 13h30

Ne vous fiez pas à leur look de cow-boys texans, les Américains de Spiritworld n’ont rien de garçons de ferme. Bien au contraire, on parlera ici plutôt de desperados avides de duels au pistolet et de braquages de diligences.

Mêlant habilement musique de western et crossover hardcore, Spiritworld offre une énergie débordante sur scène qui se communique et transcende parfaitement la foule déjà bien compacte à cette heure encore matinale pour certains. Avec un Stu Folsom (chant) déchainé, la magie opère et la Warzonese transforme en barfight de saloon notamment sur son single "U L C E R" qui rappellera les grandes heures de Hatebreed avec son riff d'intro absolument destructeur. 

SpiritWorld profite d'un set de huit morceaux parfaitement équilibré entre ses deux albums pour plaire tant aux nouveaux fans qu'à ceux de la première heure. Si l’on se demande encore où le soleil de Clisson a tapé le plus fort, n’allez pas plus loin : c’est certainement sur la Warzone.

Setlist :
Comancheria
Lujuria Satanica
The Bringer of Light
Committee of Buzzards
Unholy Passages
U L C E R
Relic of Damnation
Pagan Rhythms

Soul Glo - Warzone - 16h50

Si certains groupes aiment rentrer discrètement sur scène, ce n’est certainement pas le cas de Soul Glo. À peine débarqué, le groupe effectue quelques tests sur son pad, ce qui ne manque pas d’amuser le public, puis le chanteur Pierce Jordan demande au public si quelqu’un n’aurait pas, à tout hasard, un joint de cannabis à lui offrir. Une âme charitable finit par lui tendre la fin d’un joint, et c’est donc avec un Pierce aux anges que le groupe de hardcore signe le début d’une performance inédite et surprenante. Au même titre qu’un Zulu, Soul Glo apporte un véritable vent de fraîcheur sur le genre, avec des rythmiques saccadés, un cri déstructuré et des structures musicales plus poussées.

Le public aime et le fait ressentir. Ça se bouscule, ça se pousse , ça fait quelques moulinets. Soul Glo est définitivement un groupe à part. Avec un Pierce Jordan absolument "memesque" par moments, s'amusant de la réaction du public à ses coups de baguette sur son sampler, et un GG Guerra (guitare) donnant absolument tout ce qu'il a sur scène, on se prend au jeu décalé du groupe. Seul bémol peut-être, le son qui laisse à désirer sur cette fin de journée, peut-être légèrement trop criard. Mais dans l'ensemble, Soul Glo gratifie le Hellfest d'une performance très solide et magistrale.

Setlist :
Coming Correct Is CheaperJump!! (Or Get Jumped!!!)((by the future))
B.O.M.B.S.
The Thangs I Carry
Driponomics
Gold Chain Punk (whogonbeatmyass?)

Puscifer - Mainstage 1 - 16h50

Un concert de Puscifer est une expérience scénique assez particulière, captivant le public avec une mise en scène extrêmement théâtrale aux déguisements caricaturaux. Dès les premières notes, le groupe nous envoûte à travers des morceaux entraînants. La performance suscite une vraie curiosité, nous donnant envie de plonger davantage dans l'univers unique du groupe et d'explorer leur musique.

La setlist commence par "Fake Affront" et "Postulous" emmenés par la voix mythique de Maynard James Keenan (leader de Tool et A Perfect Circle) pour captiver immédiatement l'auditoire. Le groupe enchaîne ensuite avec des morceaux tels que "UPGrade", "The Underwhelming" et "Horizons", transportant la foule dans un voyage musical fascinant. "Momma Sed" et "Bullet Train to Iowa" font également mouche. Puscifer termine son concert avec « The Remedy », un titre tellement marquant qu’en sortant du concert, notre seule envie est d’aller explorer toutes les œuvres du groupe sans attendre.

Ce concert de Puscifer nous paraît comme une véritable performance artistique, un mélange envoûtant de musique expérimentale entre rock et indus, et de théâtralité. Le groupe réussit à captiver le public du Hellfest, à susciter la curiosité et à créer une atmosphère électrisante. Ce show unique confirme tout le talent et la créativité de MJ Keenan dans l’ensemble de ses projets.

Setlist :
Fake Affront
Postulous
UPGrade
The Underwhelming
Horizons
Momma Sed
Bullet Train to Iowa
Flippant
Man Overboard
The Remedy
This Is War
Blackbird
Isolation
Metalingus

Municipal Waste - Warzone - 01h00

Municipal Waste, groupe américain incarnant la furie du thrash des années 80 (avec une touche moderne et des paroles teintées d'humour et de sarcasme), prend d'assaut la Warzone à 1h du matin. Malgré l'heure tardive, le public déborde d'énergie, se lançant dans des mosh pits et des circle pits endiablés. Le concert du groupe offre une explosion d'énergie pour clôturer ce samedi en beauté. Municipal Waste ne dispose que d'une heure seulement pour mettre le feu, ce qui leur permet d’élaborer une setlist de seulement 21 petits morceaux, mais cela ne fait qu'attiser notre appétit pour leur thrash ravageur.

Setlist :

Demoralizer
Breathe Grease
Mind Eraser
Beer Pressure
Thrashing's My Business... And Business Is Good
The Thrashin' of the Christ
Poison the Preacher
Grave Dive
You're Cut Off
Sadistic Magician
Slime and Punishment
Under the Waste Command
Headbanger Face Rip
High Speed Steel
Wave of Death
Crank the Heat
Terror Shark
Unleash the Bastards
Born to Party

Encore:
Pre-Game
The Art of Partying

Crédit photos : Marc

Carpenter Brut - Mainstage 1 - 00h35

Envoûtant et génial, ennuyant et répétitif pour certains, le set de Carpenter Brut pourrait se résumer à ces quelques mots. L’introduction rétro et puissante retentit et donne le coup d'envoi d'une heure de délice sonore. Carpenter Brut apparaît prêt à jouer avec sa musique mêlant des éléments de synthwave, d'électro-industriel et de metal.

Carpenter Brut alias Franck Hueso est de nouveau accompagné sur scène de Adrien Grousset à la guitare et Florent Marcadet à la batterie. Pour cette soirée exceptionnelle au Hellfest, il ne fait pas les choses à moitié en invitant de nombreux guests qui défileront tout au long du set : Johannes Andersson (Tribulation), Persha, Alex Westaway  (Gunship), Yann Ligner (Klone) ou Greg Puciato (Dillinger Escape Plan). Les titres de ses albums acclamés Leather Teeth et Leather Terror s'enchaînent. Le public danse quasiment non-stop et profite de cette ambiance digne d’une boîte de nuit pour se lâcher. Les performances de "Turbo Killer" et "Roller Mobster" fonctionnent comme à chaque fois et créent une frénésie collective. Les sons incisifs et hypnotiques traversent la foule, transportant les festivaliers dans un univers cinématographique rétro-futuriste.

Si certains festivaliers quittent le concert, jugeant peut-être que c'est mieux de voir Carpenter Brut en salle plutôt qu’en festival, ou bien que le set est trop répétitif à la longue, l’élément indispensable de la soirée arrive avec « Maniac », la fameuse reprise de Michael Sembello qui clôture en beauté le set. Pour rappel, Carpenter sera en tournée et de passage avec Perturbator à Reims, Le Havre, Rennes, Paris, Dijon et Annemasse en octobre et novembre 2023. 

Setlist :

Everybody (chanson Backstreet Boys song)
Opening Title
Straight Outta Hell
The Widow Maker (avec GUNSHIP)
Roller Mobster
Meet Matt Stryker
Paradise Warfare
Beware the Beast (avec Mat McNerney)
Day Stalker
Night Prowler
Lipstick Masquerade
(avec Persha)
Disco Zombi Italia
Imaginary Fire (avec Greg Puciato)
Color Me Blood
Monday Hunt
Hairspray Hurricane
Leather Terror (avec Johannes Andersson)
Turbo Killer
5 118 574
Le Perv
Maniac (Michael Sembello cover) (avec Yann Ligner et Persha)

Crédit photos : Florentine Pautet

L’avant-dernière journée du Hellfest se conclut avec les sets de Carpenter Brut, Municipal Waste et Meshuggah. Les festivaliers commencent à afficher une certaine fatigue, au bout de trois jours de festival, c’est chose compréhensible, mais sont prêts à en découdre pour la dernière journée qui les attend avec Slipknot.

Textes : Axel Chatard, Valérian Gilbert, Florentine Pautet et Sana.Bsh.
Photos : Florentine Pautet, Marc et Romain. Toute reproduction interdite sans l'autorisation du photographe.

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